Une équipe de spécialistes en cardiologie vétérinaire entreprend actuellement une étude inédite sur l’influence des mutations génétiques sur la cardiomyopathie dilatée, une maladie potentiellement mortelle qui affecte près de la moitié des chiens de race dobermann. L’équipe américaine, qui étudie déjà la maladie chez plus d’un millier de dobermanns depuis près d’une décennie, réunit des chercheurs vétérinaires de l’université de Floride, de l’université de l’Illinois et de la société spécialisée Mass Veterinary Cardiology Services dans le Massachusetts.
Bactéries pathogènes : la plupart des aliments pour chiens à base de viande crue sont contaminés
De nombreux aliments pour chiens à base de viande crue contiennent de fortes concentrations de bactéries pathogènes pouvant présenter un risque pour l’homme et les animaux, conclut une étude parue dans VetRecord. Les résultats des analyses réalisées vont ainsi à l’encontre de la tendance actuelle qui préconise un régime carné pour nourrir les animaux de compagnie.
Grippe équine : un test de détection rapide du virus équin en voie de développement
Iceni Diagnostics est en train de mettre au point un test rapide non invasif permettant un dépistage de routine de l’influenza A chez le cheval. Le kit de détection comprend un simple écouvillon pour prélever un échantillon de mucus dans les voies nasales du cheval et une bandelette réactive qui change de couleur lorsque le virus de la grippe est détecté à sa surface. Ce test pourrait être mis à la disposition des vétérinaires d’ici deux ans environ.
Péritonite infectieuse féline : un traitement antiviral humain prometteur contre la PIF chez le chat
L’émergence de maladies exotiques chez l’homme, telles que le virus Ebola ou encore le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), a intensifié la recherche sur la réplication des virus à ARN humains et la mise au point de nouveaux traitements antiviraux. Ces travaux profitent aujourd’hui à la médecine vétérinaire. Ainsi, la péritonite infectieuse féline (PIF), une maladie similaire à une infection virale humaine, bénéficie du développement d’un traitement antiviral prometteur chez l’homme (Remdesivir, GS-5734). Des chercheurs vétérinaires ont testé avec succès l’innocuité et l’efficacité d’un analogue nucléosidique proche, le GS-441524, chez des chats atteints de PIF.
Enseignement vétérinaire : le classement 2019 des 50 meilleures écoles vétérinaires mondiales est paru
Le top 50 des meilleures écoles vétérinaires à l’échelle mondiale vient d’être publié, pour la cinquième année consécutive. Cinquante des plus grandes universités internationales dans le domaine des sciences vétérinaires sont ainsi comparées et classées dans le QS World University Rankings, issues de 18 pays sur les 5 continents. L’Afrique fait en effet son entrée dans le top 50 pour la première fois cette année. En revanche, en Europe, la France n’est toujours pas au rendez-vous : les écoles nationales vétérinaires restent absentes du classement mondial.
Abattage rituel et bio : la viande halal exclue de la certification AB européenne
Le logo de production biologique européen ne peut être apposé sur les viandes issues de l’abattage rituel sans étourdissement préalable. En effet, selon la Cour de justice européenne, cette pratique d’abattage sans insensibilisation ne respecte pas les normes les plus élevées de bien-être animal et ne peut donc prétendre au label biologique. Cet arrêt, rendu public aujourd’hui, vient clore un litige entre l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs et la France qui remonte à 2012.
Encéphalopathie : la maladie débilitante chronique des cervidés bientôt une zoonose ?
La maladie débilitante chronique des cervidés (chronic wasting disease) se propage actuellement aux États-Unis et au Canada. Or la viande des animaux atteints (cerfs, wapiti, orignal, etc.) serait susceptible de contaminer l’homme dans les prochaines années, estiment des chercheurs américains. Les chasseurs, particulièrement exposés, sont invités à ne pas manipuler ni consommer la viande de cerf ou de wapiti dans les régions où la maladie est déclarée. Des études sont en cours pour déterminer si cette maladie à prions pourrait évoluer en zoonose.
Aujeszky chez le chien : un premier cas avéré en Moselle
Une chienne épagneul de 18 mois est morte après avoir été contaminée par le virus de la maladie d’Aujeszky, transmis par un sanglier blessé au cours d’une action de chasse. Il s’agit du premier cas mortel de pseudo-rage identifié en Moselle.
Influenza A : les chevaux asiatiques échappent aux épizooties de grippe
En Mongolie, les chevaux sont particulièrement exposés aux virus de la grippe aviaire qui circulent chez les oiseaux sauvages. Pourtant, en Asie centrale, l’influenza A ne provoque pas d’épizootie de grippe équine, car les virus n’ont pas acquis les mutations génétiques nécessaires à une transmissibilité interespèces efficace, selon une étude de l’université de Glasgow. Les auteurs ont cherché à déterminer les causes de ces blocages de l’infection entre espèces à l’aide des virus de la grippe aviaire et équine pour mieux comprendre les mécanismes d’adaptation virale qui sous-tendent l’émergence de la maladie chez les mammifères.
Transport d’animaux : Strasbourg veut renforcer et actualiser les exigences en matière de bien-être animal
Le Parlement européen a adopté, à une large majorité, le rapport de mise en œuvre du règlement relatif à la protection des animaux pendant le transport, au sein et hors de l’Union européenne. Le texte appelle notamment à interdire les exportations d’animaux vivants vers les pays qui ne respectent pas les normes de protection animale européennes, à réduire la durée des trajets, à sanctionner plus sévèrement les infractions, et à développer les stratégies de substitution.
Antibiorésistance : des progrès mondiaux dans l’usage raisonné des antibiotiques chez l’animal
Le troisième rapport de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) révèle un emploi plus responsable à l’échelle mondiale des agents antimicrobiens chez les animaux. La situation s’est améliorée, tant au niveau de la réglementation que du suivi. Selon les conclusions du recueil annuel des données mené auprès de 155 pays, de 2015 à 2017, les recommandations de l’OIE en matière de bon usage des antibiotiques et de lutte contre l’antibiorésistance ont été globalement entendues… même s’il reste beaucoup à faire.
Mieux lutter contre l’antibiorésistance grâce aux données des laboratoires de santé animale
L’antibiorésistance des bactéries pathogènes est une préoccupation croissante pour la santé publique comme pour la santé animale. Au Canada, les données bactériologiques produites par les laboratoires de diagnostic en santé animale ont été identifiées comme une source potentielle d’informations sur la résistance aux antimicrobiens chez les animaux d’élevage. Or elles sont sous-utilisées dans le cadre de la surveillance de l’antibiorésistance, et peu de travaux scientifiques ont été publiés à partir de ces données.
L’examen de la littérature montre qu’au moins cinq pays européens fondent leurs notifications de résistances aux antibiotiques sur les données issues des laboratoires de diagnostic vétérinaires. Ainsi, le renforcement du système de surveillance canadien passe par une nouvelle approche factuelle, fondée sur des preuves. Le projet a donc consisté à mettre au point un programme de recueil de données, à partir du signalement systématique des résistances observées dans les isolats bactériens d’origine animale provenant du British Columbia Animal Health Centre (AHC). En outre, une liste des programmes de surveillance existants, utilisant des données de santé animale en Amérique du Nord et en Europe, a été créée. Pour la France, la source des données vétérinaires retenue est le Réseau d’épidémiosurveillance et d’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Resapath).
Sur la base de l’examen des programmes étrangers, des entretiens avec les parties prenantes et de l’analyse des données de l’AHC, des modèles de rapport sur la résistance aux antimicrobiens ont été élaborés. Le recueil des données a été effectué via le Canadian Animal Health Surveillance Network. Enfin, les résultats complets des combinaisons animal-bactérie-antimicrobien de 2007 à 2015 ont fait l’objet de deux rapports rendus publics. En santé humaine, le rapport fournit des données sur les résistances chez Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, Escherichia coli et Salmonella. En santé animale, le rapport fournit des informations sur les résistances d’Aeromonas salmonicida et Yersinia ruckeri (isolés chez le saumon de l’Atlantique), de Streptococcus dysgalactiae, S. uberis, Staphylococcus aureus, des staphylocoques à coagulase négative et E. coli (chez les bovins laitiers), et de Staphylococcus spp. (chez le poulet de chair).
L’analyse des données disponibles, auparavant inexploitées, a permis de fournir des informations pertinentes et utiles sur l’antibiorésistance aux responsables de la santé publique, au grand public, mais aussi aux acteurs du secteur des animaux de rente de la Colombie-Britannique, en particulier sur les agents pathogènes préoccupants chez les principales espèces animales destinées à l’alimentation humaine.
Une comparaison des similitudes et des différences a été réalisée entre les combinaisons animal-bactérie-antibiotique provenant de l’AHC et celles issues des rapports publics du Programme intégré canadien pour la surveillance de la résistance aux antimicrobiens (Picra) afin de calculer les proportions moyennes d’isolats résistants.
Developing an evidence-based approach for antimicrobial resistance reporting for British Columbia diagnostic animal health laboratory data, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5901857/