samedi, avril 27, 2024
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Cardiomyopathie dilatée : mêmes facteurs de risque chez le dobermann et l’humain

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Cardiomyopathie dilatée : mêmes facteurs de risque chez le dobermann et l’humain

Une étude révèle que les gènes responsables de cette maladie cardiaque chez l’humain et le chien de race dobermann sont similaires. Ainsi, le génome canin présente plus d’homologies avec le génome humain que celui des rongeurs, généralement utilisés pour la modélisation de la cardiomyopathie dilatée. Le dobermann apparaît donc comme un modèle animal pertinent pour les études précliniques chez l’homme.

 

Au total, 540 dobermanns européens, sains ou atteints, ont été inclus dans cette étude visant à caractériser les facteurs génétiques et les mécanismes physiopathologiques sous-jacents qui contribuent au développement d’une cardiomyopathie dilatée. Les chercheurs ont identifié le fond génétique de cette maladie à l’origine d’une insuffisance cardiaque due à un dysfonctionnement systolique et à une dilatation du ventricule gauche, aussi bien chez le chien que chez l’humain. De nouveaux locus et gènes candidats ont été cartographiés et comparés chez les deux espèces.

Deux loci génomiques proches seraient à l’origine du dysfonctionnement du muscle cardiaque (structurel et métabolique). Un résultat important étant donné que la cardiomyopathie dilatée est fortement liée à une origine génétique. Plus d’une centaine de gènes à risque ont déjà été identifiés chez l’humain, mais pas encore chez le dobermann, alors que la race est génétiquement prédisposée à cette maladie. Au-delà de l’identification de deux nouveaux facteurs de risque génétiques communs (les gènes RNF207 et PRKAA2), il apparaît qu’ils ne sont impliqués que dans le cadre de la dilatation du cœur et du trouble de la fonction cardiaque. De ce fait, l’arythmie semble bel et bien être une affection génétiquement distincte.

Une passerelle avec l’humain a été créée : une quinzaine de variants potentiellement responsables de la maladie et provenant des deux mêmes gènes ont été étudiés, faisant du dobermann un modèle comparatif intéressant pour la recherche chez l’homme. L’intérêt médical des résultats de cette recherche repose sur la compréhension des mécanismes conduisant au dysfonctionnement cardiaque. Ainsi, l’un des gènes est impliqué dans la contraction du muscle cardiaque. Son variant induit une cardiopathie. Quant au second gène, sa mutation affecte la captation de l’énergie dans le muscle et le rend alors moins efficace.

Cette étude a le mérite d’ouvrir de nouvelles voies de recherche tant en médecine vétérinaire qu’humaine. La mise au point d’un test génétique à deux marqueurs pourrait faciliter un diagnostic précoce de la maladie chez le dobermann et permettre de mieux appréhender l’héritage génétique dans le cadre de la sélection canine. Un tel test génétique pourrait s’inscrire à la fois dans le cadre de la prévention et dans la stratégie d’élevage des chiens de race, en écartant de la reproduction les individus à risque. À l’avenir, l’approche globale “One Health” devrait également conduire à une meilleure compréhension de la physiopathologie de la cardiomyopathie dilatée chez l’humain et potentiellement au développement de médicaments adaptés.

 

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