lundi, septembre 22, 2025
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Antibiorésistance : des progrès mondiaux dans l’usage raisonné des antibiotiques chez l’animal

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Le troisième rapport de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) révèle un emploi plus responsable à l’échelle mondiale des agents antimicrobiens chez les animaux. La situation s’est améliorée, tant au niveau de la réglementation que du suivi. Selon les conclusions du recueil annuel des données mené auprès de 155 pays, de 2015 à 2017, les recommandations de l’OIE en matière de bon usage des antibiotiques et de lutte contre l’antibiorésistance ont été globalement entendues… même s’il reste beaucoup à faire.

Mieux lutter contre l’antibiorésistance grâce aux données des laboratoires de santé animale

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L’antibiorésistance des bactéries pathogènes est une préoccupation croissante pour la santé publique comme pour la santé animale. Au Canada, les données bactériologiques produites par les laboratoires de diagnostic en santé animale ont été identifiées comme une source potentielle d’informations sur la résistance aux antimicrobiens chez les animaux d’élevage. Or elles sont sous-utilisées dans le cadre de la surveillance de l’antibiorésistance, et peu de travaux scientifiques ont été publiés à partir de ces données.

L’examen de la littérature montre qu’au moins cinq pays européens fondent leurs notifications de résistances aux antibiotiques sur les données issues des laboratoires de diagnostic vétérinaires. Ainsi, le renforcement du système de surveillance canadien passe par une nouvelle approche factuelle, fondée sur des preuves. Le projet a donc consisté à mettre au point un programme de recueil de données, à partir du signalement systématique des résistances observées dans les isolats bactériens d’origine animale provenant du British Columbia Animal Health Centre (AHC). En outre, une liste des programmes de surveillance existants, utilisant des données de santé animale en Amérique du Nord et en Europe, a été créée. Pour la France, la source des données vétérinaires retenue est le Réseau d’épidémiosurveillance et d’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Resapath).

Sur la base de l’examen des programmes étrangers, des entretiens avec les parties prenantes et de l’analyse des données de l’AHC, des modèles de rapport sur la résistance aux antimicrobiens ont été élaborés. Le recueil des données a été effectué via le Canadian Animal Health Surveillance Network. Enfin, les résultats complets des combinaisons animal-bactérie-antimicrobien de 2007 à 2015 ont fait l’objet de deux rapports rendus publics. En santé humaine, le rapport fournit des données sur les résistances chez Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, Escherichia coli et Salmonella. En santé animale, le rapport fournit des informations sur les résistances d’Aeromonas salmonicida et Yersinia ruckeri (isolés chez le saumon de l’Atlantique), de Streptococcus dysgalactiae, S. uberis, Staphylococcus aureus, des staphylocoques à coagulase négative et E. coli (chez les bovins laitiers), et de Staphylococcus spp. (chez le poulet de chair).

L’analyse des données disponibles, auparavant inexploitées, a permis de fournir des informations pertinentes et utiles sur l’antibiorésistance aux responsables de la santé publique, au grand public, mais aussi aux acteurs du secteur des animaux de rente de la Colombie-Britannique, en particulier sur les agents pathogènes préoccupants chez les principales espèces animales destinées à l’alimentation humaine.

Une comparaison des similitudes et des différences a été réalisée entre les combinaisons animal-bactérie-antibiotique provenant de l’AHC et celles issues des rapports publics du Programme intégré canadien pour la surveillance de la résistance aux antimicrobiens (Picra) afin de calculer les proportions moyennes d’isolats résistants.

 

Developing an evidence-based approach for antimicrobial resistance reporting for British Columbia diagnostic animal health laboratory data, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5901857/

 

 

Sexage : la présélection du sexe des animaux à naître est envisagée en élevage

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Pour de nombreux animaux d’élevage, naître mâle signifie une condamnation à mort quasi instantanée. Les veaux laitiers mâles ne sont pas désirés car ils ne produiront pas de lait, tandis que les poussins mâles sont systématiquement tués dès l’éclosion puisqu’ils ne pondront pas. Des chercheurs proposent une solution radicale pour arrêter ce massacre : modifier génétiquement les animaux de rente pour qu’ils produisent surtout des femelles. L’idée d’un tel sexage est à la fois de réduire la souffrance animale et d’améliorer la rentabilité des élevages. Toutefois, cette technique, illégale chez l’homme, risque d’être rejetée par le public, opposé aux animaux génétiquement modifiés.

Génétique canine : premier modèle animal spontané de l’hypophosphatasie humaine

Une nouvelle maladie d’origine génétique, affectant le squelette du chien, vient d’être découverte par une équipe de recherche de l’université d’Helsinki. Cette affection héréditaire a été identifiée chez le chien d’ours de Carélie. Elle résulte, dans cette race canine, d’un défaut du gène ALPL codant pour la phosphatase alcaline tissulaire non spécifique (foie, os, rein, dents). Comme chez l’homme, la mutation du gène ALPL est à l’origine d’une maladie osseuse métabolique rare et de sévérité variable, l’hypophosphatasie. Jusqu’à présent, l’hypophosphatasie n’était pas survenue spontanément chez l’animal. Un test génétique a été développé pour écarter de la reproduction les chiens atteints.

Feline Grimace Scale : une “échelle de la grimace” mesure la douleur aiguë chez le chat

Marina Cayetano Evangelista, vétérinaire et doctorante à l’université de Montréal, vient de mettre au point une grille pour mieux évaluer la douleur aiguë chez le chat. Ce travail vise à une mesure subjective de la douleur, fondée sur l’évaluation des grimaces et expressions faciales du chat. L’outil clinique spécifique, baptisé Feline Grimace Scale, a été élaboré à Saint-Hyacinthe. En complément d’autres indicateurs, il devrait permettre une détection plus précise de la douleur aiguë féline et faciliter sa reconnaissance par les vétérinaires.

Grippe équine : le virus influenza A se propage en France et dans les pays voisins

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Les cas de grippe équine se multiplient depuis plus d’un mois, en France mais aussi en Belgique, en Angleterre, en Irlande, en Allemagne et aux Pays-Bas. Le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) réitère son appel à la vigilance vis-à-vis de la maladie, hautement contagieuse, sur tout le territoire national. Pour le moment, la grippe s’est uniquement propagée au sein de parcs ou de centres équestres.

Mengla : découverte d’un nouveau filovirus lié à Ebola transmis par une chauve-souris

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Un nouveau genre de filovirus vient d’être identifié et caractérisé chez une chauve-souris Rousettus en Chine, par des chercheurs de Singapour, en collaboration avec une équipe chinoise. Ainsi, la famille des filovirus transmis par des chauves-souris s’agrandit. Dans cette famille virale, les virus Ebola et de Marburg sont parmi les agents pathogènes les plus virulents chez l’homme, provoquant des flambées épidémiques dramatiques en Afrique. Le nouveau filovirus, baptisé Mengla, serait capable d’infecter d’autres espèces, notamment l’homme.

Varroa destructor : l’acarien parasite se nourrit des réserves de graisse des abeilles, et non de sang

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Varroa n’est pas un vampire comme on le croyait, plutôt un loup-garou. Une nouvelle étude, menée par l’université américaine du Maryland, remet en cause les théories admises de longue date concernant les habitudes alimentaires de l’acarien Varroa destructor, l’ennemi numéro un des abeilles mellifères partout dans le monde. Ce parasite est responsable de mortalités massives au sein des cheptels d’abeilles domestiques. L’étude, en améliorant la compréhension de la relation entre le parasite et son hôte, ouvre la voie à des traitements plus efficaces contre l’acarien Varroa.

Equidés : un projet de recherche cible la lymphangite épizootique en Afrique subsaharienne

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L’université de Liverpool, Brooke, la Spana et le Gambia Horse and Donkey Trust viennent de lancer un nouveau projet de recherche, sur une durée de cinq ans, visant à étudier les répercussions de la lymphangite épizootique chez les équidés et leurs propriétaires en Afrique. Bien que cette maladie dite exotique ne soit plus présente au Royaume-Uni depuis 1906 et en France depuis 1945, elle sévit toujours dans une vaste zone au sud du Sahara.

Maladies vectorielles : un programme panafricain de contrôle des infections chez le chien et le chat est lancé

Un vaste programme de surveillance des maladies infectieuses à transmission vectorielle chez le chien et le chat vient d’être engagé par l’African Small Companion Animal Network (Afscan), un réseau panafricain mis en place par la World Small Animal Veterinary Association (Wsava) il y a cinq ans. Cette initiative vise à fournir de nouvelles données sur la prévalence et la distribution de ces maladies dans six pays d’Afrique subsaharienne.

Parasites internes : les poissons de mer ne sont pas épargnés par les vers ronds

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Le nombre de vers parasites chez les poissons sauvages a été multiplié par 90. Cette augmentation du parasitisme entraîne des risques pour la santé humaine et les économies qui reposent sur la pêche. En particulier, les nématodes de la famille des Anisakidae (Anisakis et Pseudoterranova) colonisent les poissons de mer et peuvent provoquer une anisakidose chez l’homme. Des chercheurs de l’université de Washington à Seattle ont adopté une nouvelle approche afin de suivre la multiplication de ces parasites marins au fil du temps. Pour documenter l’évolution des infestations au cours des dernières décennies, ils se sont penchés sur les archives et les spécimens conservés au Burke Museum.

Obésité canine : la condition physique des chiens stérilisés a un impact non négligeable sur la durée de vie

Les effets de l’excès de poids sur la longévité ont été étudiés chez des chiens d’âge moyen stérilisés, suivis par un vétérinaire et leur propriétaire, et appartenant à douze races canines populaires. Menée en Amérique du Nord, l’étude cas-témoins rétrospective a recueilli des données auprès de quelque 900 hôpitaux vétérinaires sur une période de 20 ans. Les résultats montrent une association négative entre le surpoids et la durée de vie chez le chien de compagnie. Les auteurs soulignent la nécessité pour les vétérinaires de promouvoir un suivi de l’état corporel des chiens auprès de leur clientèle, en particulier ceux de 5 à 9 ans, afin de prévenir le développement de l’obésité canine dont la prévalence ne cesse d’augmenter.