mardi, novembre 11, 2025
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Syndrome métabolique équin : les perturbateurs endocriniens mis en cause

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Selon de nouvelles recherches, les produits chimiques perturbateurs du système endocrinien présents dans l’environnement des chevaux jouent un rôle dans le développement du syndrome métabolique équin. La pollution environnementale (dioxines, hydrocarbures, etc.) représente en effet une menace croissante pour la santé humaine et animale. Elle est ainsi associée à de nombreuses maladies (asthme, diabète, cancer, etc.) qui affectent l’homme, ainsi que les autres mammifères.

L’exposition des animaux domestiques aux perturbateurs endocriniens, qui contaminent notamment les pâturages, est peu documentée. Cette première étude chez le cheval montre que ces substances chimiques peuvent jouer un rôle dans le développement du syndrome métabolique équin, une maladie endocrinienne similaire au diabète chez l’homme. Cette découverte, réalisée par des chercheurs de l’université du Minnesota financés par la Morris Animal Foundation, pourrait en partie expliquer la variabilité de la sévérité de cette maladie métabolique chez le cheval, au-delà des autres facteurs prédisposants comme la suralimentation, le manque d’exercice physique et la saison (fourbure de pâturage au printemps et au début de l’été).

Savoir que les toxiques environnementaux contribuent à la survenue de la maladie va permettre de chercher des moyens de réduire l’exposition des chevaux à ces composés industriels ou polluants. Dans cette étude, les chercheurs ont analysé le plasma de plus de 301 poneys et chevaux issus de 32 fermes aux États-Unis et au Canada. Ils ont ciblé plus particulièrement le Welsh et le Morgan, ces deux races étant plus sensibles que d’autres au syndrome métabolique équin. L’équipe a ainsi mesuré les concentrations de perturbateurs endocriniens détectés par les récepteurs des œstrogènes et des aryl-hydrocarbures (AhR) du cheval. Simultanément, ils ont déterminé si les résultats des tests sanguins de chaque cheval étaient compatibles avec le profil métabolique du syndrome équin (dosage de l’insuline et taux de glycémie avant et après l’administration d’un aliment sucré). L’analyse des résultats a permis de mettre en évidence des corrélations entre la concentration plasmatique de perturbateurs endocriniens et ces variables.

L’étude démontre ainsi que les perturbateurs endocriniens sont présents dans le plasma équin et que leur accumulation explique certaines variations environnementales observées chez les chevaux atteints de syndrome métabolique équin, mais le rôle précis et la relation dose-réponse ne sont pas encore déterminés. Il s’agit du premier exemple d’association entre les perturbateurs endocriniens et les composants phénotypiques d’une maladie clinique chez les animaux domestiques.

Les produits chimiques perturbant le système endocrinien sont généralement des substances d’origine humaine, présentes dans les pesticides, les plastiques et les produits cosmétiques. Omniprésents dans l’environnement, ils sont capables d’imiter ou de bloquer les hormones naturelles, induisant des troubles de la physiologie hormonale. Pour cette raison, ils sont connus pour avoir des effets nocifs sur l’homme et la faune. Les chevaux entrent probablement en contact avec ces polluants via le pâturage.

Le syndrome métabolique équin, qui ne bénéficie d’aucun traitement efficace, se caractérise par des anomalies endocriniennes chez les chevaux et les poneys affectés. L’obésité, généralisé ou localisée, est un signe caractéristique, associée à une insulino-résistance. Ce syndrome constitue également l’une des causes les plus courantes de fourbure. Bien qu’il soit difficile d’échapper aux polluants environnementaux à l’heure actuelle, les informations issues de cette étude vont aider les vétérinaires à mieux évaluer les risques d’apparition de la maladie et les possibilités de prévention.

Reste à étudier l’importance de l’association entre les perturbateurs endocriniens et le syndrome métabolique équin. Ce sera l’objectif de futures recherches qui devront approfondir les connaissances sur cette maladie, contribuant ainsi à faire progresser la médecine vétérinaire équine dans le domaine du phénomène de résistance à l’insuline.

En savoir plus

Leishmaniose canine : premier cas d’infection non vectorielle entre deux chiens outre-Manche


Au Royaume-Uni, un shih tzu qui présentait des vomissements, de la diarrhée et une perte de poids est mort en trois semaines de la leishmaniose. Il vivait avec un autre chien, importé d’Espagne où cette maladie chronique, qui se transmet habituellement via la piqûre d’un phlébotome femelle infecté, est endémique. Dans le cas britannique, la contamination s’est faite directement, de chien à chien, sans passer par un insecte piqueur. Des chercheurs vétérinaires réclament l’adoption de mesures visant à protéger les populations canines et humaines du Royaume-Uni contre la leishmaniose.

Le chien est le principal hôte réservoir du protozoaire Leishmania infantum et joue par conséquent un rôle majeur dans le cycle de transmission de l’infection, qui affecte également le lapin, le lièvre, le chat, le loup… et l’homme. Un chien porteur du parasite représente ainsi un réel danger pour ses congénères, les autres mammifères, mais aussi pour l’homme. Car cette anthropozoonose, si elle touchait préférentiellement les zones du pourtour méditerranéen, se propage désormais vers le nord-ouest de l’Europe. Ces dernières années, les vétérinaires ont constaté un nombre croissant de cas de leishmaniose canine.

Le shih tzu mort de la leishmaniose avait trois ans, vivait dans le Hertfordshire et n’avait jamais quitté les Îles britanniques. Il s’agit du premier cas de leishmaniose viscérale signalé au Royaume-Uni chez un chien qui n’avait pas voyagé auparavant dans une zone d’endémie. Il vivait avec un chien séropositif, venu d’Espagne, qui avait développé la maladie six mois plus tôt et avait dû être euthanasié. Les chiens atteints présentent ainsi un risque d’infection pour leurs congénères, même en l’absence de vecteurs naturels, par contact direct. La transmission directe du chien à l’homme, quant à elle, reste à prouver.

Selon la British Small Animal Veterinary Association, l’augmentation du nombre de chiens séropositifs importés au Royaume-Uni rend de plus en plus probable les contaminations accidentelles via ces chiens infectés. Bien que rare, la leishmaniose progresse et préoccupe les vétérinaires britanniques. Plus d’un quart des praticiens interrogés par la British Veterinary Association l’an dernier ont signalé des cas de cette maladie dans leur clientèle. Pourtant, la leishmaniose canine reste mal connue outre-Manche. En parallèle, les cas deviennent plus fréquents depuis une quinzaine d’années, car il est plus facile pour les animaux de compagnie de voyager à travers l’Europe.

Confrontés à la difficulté de son diagnostic et de son traitement, des chercheurs vétérinaires recommandent l’adoption de quatre mesures visant à protéger les populations canines et humaines du Royaume-Uni contre la leishmaniose :

– un dépistage à la fois des chiens importés des régions d’endémie et des chiens “en contact” avec des chiens atteints ;

– un suivi vétérinaire des chiens à risque pour s’assurer de l’absence de séroconversion ;

– l’exclusion des chiens infectés subcliniquement des donneurs de sang ;

– la vaccination et l’utilisation d’insecticides topiques chez les chiens qui voyagent dans des zones d’endémie. L’association de la vaccination et des insecticides peut contribuer, sinon à une disparition, du moins à une diminution de l’importance de cette source infectieuse, et ainsi à la raréfaction des cas humains.

Pour aller plus loin

‘Huge concern’ over leishmaniosis prompts new advice, https://veterinaryrecord.bmj.com/content/184/14/425

Reproduction : les polluants domestiques dégradent la fertilité chez le chien comme chez l’homme

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Selon de nouvelles recherches, les contaminants environnementaux présents à la maison et dans l’alimentation ont les mêmes effets néfastes sur la fertilité du chien que sur celle de l’homme. L’infertilité masculine est en progression depuis plusieurs décennies, des études montrant une réduction globale de 50 % de la qualité du sperme au cours des 80 dernières années, entre 1938 et 2011.

Une nouvelle étude, menée par l’université de Nottingham (Royaume-Uni), suggère que les produits chimiques couramment utilisés à la maison ont des effets nocifs similaires sur la santé humaine et canine. Présents dans l’environnement domestique commun, ces polluants intérieurs, dont beaucoup sont en outre des perturbateurs du système endocrinien, sont au moins en partie responsables de la baisse de fertilité observée tant chez l’homme que chez le chien. Ainsi, la motilité du sperme canin a diminué de 30 % sur une période de vingt-six ans.

L’infertilité masculine est en progression depuis plusieurs décennies, des études montrant une réduction globale de 50 % de la qualité du sperme au cours des 80 dernières années, entre 1938 et 2011.

Les chercheurs britanniques ont testé les effets sur le sperme humain et canin in vitro de deux polluants connus : le phtalate de di-2-éthylhexyle (DEHP), un plastifiant très répandu à la maison (tapis, revêtements de sol, tissus d’ameublement, vêtements, fils métalliques, jouets), et le biphényle polychloré 153 (PCB153), un produit chimique industriel qui, bien qu’interdit un peu partout dans le monde, continue de persister dans l’environnement, y compris dans les aliments. Le DEHP et le PCB153, considérés comme des facteurs de risque pour la fonction de reproduction, ont été détectés dans des tissus ou des fluides allant du lait maternel humain au foie d’ovins, en passant par des aliments secs et humides pour chiens.

Des expériences identiques ont été menées chez les deux espèces, en utilisant des échantillons de sperme humain et canin issus de la même région du Royaume-Uni. Pour évaluer la qualité de l’éjaculat, la motilité du sperme et la proportion de spermatozoïdes présentant une fragmentation de l’ADN ont été mesurées. Les résultats montrent une motilité réduite et une fragmentation accrue de l’ADN induites par les deux polluants environnementaux, indiquant une sensibilité similaire chez les deux espèces. Les produits chimiques testés, à des concentrations correspondant à l’exposition environnementale in vivo, ont eu le même effet nocif sur les spermatozoïdes de l’homme et du chien.

Cette nouvelle étude confirme la tendance à la baisse de la qualité du sperme observée chez l’homme et le chien, due à des facteurs environnementaux communs. De ce fait, dans le cadre des recherches futures, le chien peut jouer un rôle de “sentinelle” pour l’exposition humaine à de tels facteurs, puisqu’ils partagent le même environnement. En outre, les influences externes telles que le régime alimentaire sont plus facilement contrôlables chez le modèle canin.

Médecine canine : une vaste étude sur la cardiomyopathie chez le dobermann est lancée aux États-Unis

Une équipe de spécialistes en cardiologie vétérinaire entreprend actuellement une étude inédite sur l’influence des mutations génétiques sur la cardiomyopathie dilatée, une maladie potentiellement mortelle qui affecte près de la moitié des chiens de race dobermann. L’équipe américaine, qui étudie déjà la maladie chez plus d’un millier de dobermanns depuis près d’une décennie, réunit des chercheurs vétérinaires de l’université de Floride, de l’université de l’Illinois et de la société spécialisée Mass Veterinary Cardiology Services dans le Massachusetts.

Bactéries pathogènes : la plupart des aliments pour chiens à base de viande crue sont contaminés

De nombreux aliments pour chiens à base de viande crue contiennent de fortes concentrations de bactéries pathogènes pouvant présenter un risque pour l’homme et les animaux, conclut une étude parue dans VetRecord. Les résultats des analyses réalisées vont ainsi à l’encontre de la tendance actuelle qui préconise un régime carné pour nourrir les animaux de compagnie.

Grippe équine : un test de détection rapide du virus équin en voie de développement

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Iceni Diagnostics est en train de mettre au point un test rapide non invasif permettant un dépistage de routine de l’influenza A chez le cheval. Le kit de détection comprend un simple écouvillon pour prélever un échantillon de mucus dans les voies nasales du cheval et une bandelette réactive qui change de couleur lorsque le virus de la grippe est détecté à sa surface. Ce test pourrait être mis à la disposition des vétérinaires d’ici deux ans environ.

Péritonite infectieuse féline : un traitement antiviral humain prometteur contre la PIF chez le chat

L’émergence de maladies exotiques chez l’homme, telles que le virus Ebola ou encore le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), a intensifié la recherche sur la réplication des virus à ARN humains et la mise au point de nouveaux traitements antiviraux. Ces travaux profitent aujourd’hui à la médecine vétérinaire. Ainsi, la péritonite infectieuse féline (PIF), une maladie similaire à une infection virale humaine, bénéficie du développement d’un traitement antiviral prometteur chez l’homme (Remdesivir, GS-5734). Des chercheurs vétérinaires ont testé avec succès l’innocuité et l’efficacité d’un analogue nucléosidique proche, le GS-441524, chez des chats atteints de PIF.

Enseignement vétérinaire : le classement 2019 des 50 meilleures écoles vétérinaires mondiales est paru

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Le top 50 des meilleures écoles vétérinaires à l’échelle mondiale vient d’être publié, pour la cinquième année consécutive. Cinquante des plus grandes universités internationales dans le domaine des sciences vétérinaires sont ainsi comparées et classées dans le QS World University Rankings, issues de 18 pays sur les 5 continents. L’Afrique fait en effet son entrée dans le top 50 pour la première fois cette année. En revanche, en Europe, la France n’est toujours pas au rendez-vous : les écoles nationales vétérinaires restent absentes du classement mondial.

Abattage rituel et bio : la viande halal exclue de la certification AB européenne

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Le logo de production biologique européen ne peut être apposé sur les viandes issues de l’abattage rituel sans étourdissement préalable. En effet, selon la Cour de justice européenne, cette pratique d’abattage sans insensibilisation ne respecte pas les normes les plus élevées de bien-être animal et ne peut donc prétendre au label biologique. Cet arrêt, rendu public aujourd’hui, vient clore un litige entre l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs et la France qui remonte à 2012.

Encéphalopathie : la maladie débilitante chronique des cervidés bientôt une zoonose ?

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La maladie débilitante chronique des cervidés (chronic wasting disease) se propage actuellement aux États-Unis et au Canada. Or la viande des animaux atteints (cerfs, wapiti, orignal, etc.) serait susceptible de contaminer l’homme dans les prochaines années, estiment des chercheurs américains. Les chasseurs, particulièrement exposés, sont invités à ne pas manipuler ni consommer la viande de cerf ou de wapiti dans les régions où la maladie est déclarée. Des études sont en cours pour déterminer si cette maladie à prions pourrait évoluer en zoonose.

Aujeszky chez le chien : un premier cas avéré en Moselle

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Une chienne épagneul de 18 mois est morte après avoir été contaminée par le virus de la maladie d’Aujeszky, transmis par un sanglier blessé au cours d’une action de chasse. Il s’agit du premier cas mortel de pseudo-rage identifié en Moselle.

Influenza A : les chevaux asiatiques échappent aux épizooties de grippe

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En Mongolie, les chevaux sont particulièrement exposés aux virus de la grippe aviaire qui circulent chez les oiseaux sauvages. Pourtant, en Asie centrale, l’influenza A ne provoque pas d’épizootie de grippe équine, car les virus n’ont pas acquis les mutations génétiques nécessaires à une transmissibilité interespèces efficace, selon une étude de l’université de Glasgow. Les auteurs ont cherché à déterminer les causes de ces blocages de l’infection entre espèces à l’aide des virus de la grippe aviaire et équine pour mieux comprendre les mécanismes d’adaptation virale qui sous-tendent l’émergence de la maladie chez les mammifères.