Le Sars-CoV-2 possède de nombreux points communs avec les autres coronavirus de la même famille, au point qu’une immunité croisée serait possible. Les chercheurs veulent évaluer le potentiel curatif d’anticorps dirigés contre un coronavirus bovin à l’encontre du virus pandémique. Facilement produits à faible coût, ils pourraient être consommés sous la forme de lait de vache immunisée.
Vaches laitières : l’élevage extensif comparé au confinement en stabulation
Faut-il privilégier les systèmes de production laitiers qui font la part belle au pâturage ou au contraire limiter, voire interdire l’accès des vaches à l’extérieur ? Si ces trois types d’élevage semblent avoir des avantages et des inconvénients, aucune étude scientifique probante n’a réellement cherché à trancher la question. Des chercheurs de la Queen’s University de Belfast ont passé en revue la littérature mondiale pour en tirer des arguments scientifiques en faveur de chaque système, en considérant les effets sur la composition et la qualité du lait, le score d’état corporel des vaches, la santé et le bien-être animal, la fertilité, les impacts environnementaux et la rentabilité.
Élevage intensif : entre militants animalistes et industriels, qui croire ?
Romain Espinosa, Université de Rennes 1
Le jeudi 18 novembre, le Parlement adoptait la loi sur la maltraitance animale qui ouvre la voie à la disparition progressive des animaux sauvages dans les cirques et delphinariums, à l’interdiction de vente de chiots et chatons en animalerie, et à un durcissement des sanctions en cas d’abandon ou de sévices.
Dans le débat, certains députés ont regretté que le texte n’aborde pas la question centrale de l’élevage intensif. En effet, 89 % des Français se disent contre cette pratique, et militants animalistes et éleveurs s’opposent souvent sur la réalité de l’élevage en France.
Les protecteurs des animaux dénoncent ainsi régulièrement un élevage majoritairement intensif au travers de vidéos tournées dans les exploitations françaises attestant des conditions de vie très précaires pour des milliers voire des dizaines de milliers d’animaux entassés sur de petites surfaces. Le jour du vote de la loi, l’association de défense des animaux L214 en publiait ainsi une nouvelle dénonçant une nouvelle fois les conditions d’élevage des poulets dans une exploitation française.
À chaque nouvelle vidéo, plusieurs voix s’élèvent cependant dans le milieu de l’élevage pour rejeter ces vidéos qui ne seraient pas représentatives du modèle français. La véracité des images diffusées par les associations n’est, elle, jamais remise en cause par la justice.
Alors, qui croire ? L’élevage français concentre-t-il des centaines de millions d’animaux dans des fermes-usines ainsi que l’affirment les associations de défense des animaux qui ont diffusé en quinze ans plus d’une centaine de vidéos d’élevages français ? Ou bien ces fermes-usines constitueraient-elles l’exception et l’élevage français serait-il à taille humaine, composé très majoritairement de petites et moyennes exploitations, comme l’affirment les représentants de la filière ?
Les chiffres officiels montrent qu’il y a là un paradoxe statistique, aisément compréhensible mais source d’erreurs pour le consommateur comme pour le législateur.
Le paradoxe de l’élevage intensif
Et si défenseurs des animaux et éleveurs avaient chacun en partie raison ? Essayons d’adopter leur perspective respective.
D’un côté, les associations animalistes s’intéressent à ce que vivent les animaux dans les élevages. En d’autres termes, pour les militants, la réalité de l’élevage « moyen » correspond à ce que vit l’animal « moyen » : si l’on prend au hasard un animal d’élevage en France, est-il plus probable qu’il soit élevé dans un élevage intensif ou familial ?
De l’autre, les éleveurs s’intéressent quant à eux à leur réalité en tant que travailleur ou chef d’exploitation. Pour ces derniers, l’élevage « moyen » est l’élevage tel que le pratique l’exploitant « moyen » : si je prends un élevage au hasard en France, a-t-on plus de chance d’être dans un élevage intensif ou familial ?
C’est de cette différence de perception que naît la confusion : l’élevage français est à la fois intensif, si l’on s’intéresse au sort des animaux, et de petite taille, si l’on s’intéresse au vécu des éleveurs. En France, la très grande majorité des animaux vit en effet dans des élevages intensifs, alors que la grande majorité des éleveurs élèvent leurs animaux dans de petites exploitations.
Pour bien comprendre ce paradoxe, regardons les chiffres du ministère de l’Agriculture de 2019. Pour les porcs, on constate que 46,3 % des éleveurs travaillent dans des petites exploitations (entre 1 et 19 porcs par exploitation) et 18,1 % dans des exploitations moyennes (entre 20 et 499 porcs). En d’autres termes, plus d’un exploitant sur deux s’occupe de moins de 500 porcs, voire même de moins de 20 porcs pour 4 fermiers sur 10.
Mais si on s’intéresse au point de vue de l’animal, on observe que 65 % des porcs sont élevés dans des exploitations que l’on pourrait qualifier de fermes-usines (plus de 2 000 porcs par exploitation). Ainsi, la majorité des éleveurs de porcs travaillent dans de petites et moyennes exploitations, alors que la grande majorité de ces animaux vivent dans des fermes-usines : c’est le paradoxe de l’élevage intensif.
On observe également ce paradoxe pour d’autres espèces d’animaux élevés en France. Plus d’un éleveur de poulets sur deux travaille dans une exploitation de moins de 10 000 animaux. Mais pour les animaux, la réalité est différente : 70 % des poulets sont en effet élevés dans des fermes-usines de plus de 20 000 poulets. De même pour les poules pondeuses : 70 % d’entre elles sont élevées dans des structures de 50 000 poules ou plus, alors que 69 % des éleveurs travaillent dans des structures de moins de 10 000 poules. Dans une moindre mesure, on retrouve également ce paradoxe dans l’élevage bovin : plus de la moitié des éleveurs travaillent dans des exploitations de moins de 70 vaches, tandis que près de 60 % des vaches sont élevées dans des exploitations de 70 vaches et plus.
Éleveur moyen vs animal moyen
Ce fossé entre le vécu des éleveurs et le vécu des animaux se trouve également renforcé au niveau national par le poids de chaque type d’élevage dans le nombre total d’animaux tués.
Les bovins représentent une part très faible du nombre total d’animaux tués en France pour la production de viande (moins de 0,5 % des animaux tués par an), alors que les élevages bovins concentrent plus de la moitié des exploitations d’élevage (64 %, hors polyélevage). La majorité des élevages sont donc des exploitations bovines, qui ont tendance à être de petite taille. Au contraire, les élevages de volailles et de porcs, où les animaux sont majoritairement élevés dans des méga-structures, représentent seulement 13 % des élevages mais plus de 95 % des animaux tués par an en France.
La définition de l’élevage français dépend ainsi de la perspective adoptée : celle des animaux ou celle des éleveurs. L’éleveur « moyen » (« médian » pour être précis) est un éleveur bovin qui élève moins d’une centaine de vaches dans son exploitation. Au contraire, l’animal « moyen » est un poulet de chair élevé dans une ferme-usine à plus de 20 000 voire 50 000 poulets.
Les petites exploitations, gagnantes des réformes
Cet artefact statistique vient renforcer l’ignorance des consommateurs quant aux externalités négatives engendrées par l’élevage.
De précédents travaux ont en effet montré que les consommateurs peuvent être demandeurs d’information car ils ne réalisent pas ce qu’implique l’élevage pour les animaux. Cependant, ils ont parfois également tendance à vouloir éviter une information qui remettrait en cause leurs habitudes. L’incertitude due aux différences entre les discours des ONG et ceux des représentants de la filière risque de les conforter dans le statu quo défavorable au bien-être animal.
Cette complaisance vis-à-vis de l’information s’ajoute aux autres mécanismes cognitifs qui conduisent les Français à consommer des produits issus de l’élevage (intensif) là où ils souhaiteraient l’éviter. Les ONG jouent ainsi un rôle central dans l’information des consommateurs en montrant la réalité statistique de l’élevage du point de vue des animaux.
Les petites et moyennes exploitations seraient ainsi les premières gagnantes de réformes visant à améliorer le bien-être des animaux, parce qu’elles impacteraient principalement les fermes-usines qui concentrent la très large majorité des animaux. Par conséquent, les prises de position des responsables politiques et des représentants des filières visant à limiter toute amélioration du bien-être animal semblent se faire principalement au détriment des petites et moyennes exploitations, et donc de la majorité des éleveurs.Bien comprendre cet artefact statistique est également central pour réfléchir aux nécessaires réformes du monde de l’élevage. Les positions du ministère de l’Agriculture ou des représentants syndicaux des éleveurs visent à défendre le travail effectué par la majorité des exploitants. Cependant, cette réalité n’a que peu de sens quand il s’agit de discuter du bien-être animal. Dire que « la majorité des éleveurs prend soin de ses animaux » n’empêche pas le fait que « la très large majorité des animaux sont élevés dans des fermes-usines ».
Romain Espinosa, Chargé de recherche en économie, CNRS, Université de Rennes 1
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
Productions animales : atténuer les émissions de gaz à effet de serre
L’élevage d’animaux de rente pour la consommation humaine produit une quantité importante de gaz à effet de serre et contribue en grande partie au réchauffement climatique. En prenant en compte les nouvelles prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), une nouvelle étude montre cependant que l’intensité des émissions produites par le secteur diminue à l’échelle mondiale depuis deux décennies grâce à des méthodes de production plus efficaces. Si opter pour un régime végétarien permet de réduire son empreinte carbone, améliorer l’efficacité de l’élevage est une stratégie encore plus pertinente pour réduire les émissions de méthane à l’échelle globale.
Édition génomique : faut-il s’inquiéter de l’arrivée des animaux transgéniques ?
Depuis 25 ans maintenant, les progrès en biotechnologies ont accéléré le développement d’animaux génétiquement modifiés. Mais la généralisation de l’usage de ces techniques a également relancé le débat autour de la manipulation du vivant. Principalement utilisés en recherche biomédicale, les animaux de rente transgéniques font leur entrée sur le devant de la scène et pourraient bientôt être disponibles sur le marché. Plus nutritifs, sains, résistants et rentables, ils pourraient être la solution pour une indépendance agroalimentaire et sanitaire en Europe. Dans un premier temps, l’Académie vétérinaire de France (AVF) souhaite faire évoluer la réglementation, au bénéfice de la recherche française en matière d’édition génomique.
Zoos : les rongeurs jouent un rôle majeur dans la transmission des zoonoses
À l’échelle mondiale, les rongeurs sont porteurs de nombreux agents pathogènes zoonotiques. Afin de limiter l’exposition humaine et la transmission de ces zoonoses, il est donc particulièrement important de déterminer leur prévalence et leur circulation chez ces animaux, qui hébergent jusqu’à 85 agents pathogènes différents. Le mélange, dans les zoos, de populations humaines et animales, et en particulier de rongeurs, place ces parcs à l’avant-garde de la détection et de l’identification précoces des zones géographiques exposées, ainsi que des nouveaux hôtes et agents pathogènes à risque, selon une approche “One Health”.
Antibiorésistance : taux élevé de bactéries résistantes relevé chez les vétérinaires
Le personnel des cliniques vétérinaires serait porteur de deux fois plus de bactéries résistantes aux antibiotiques, notamment celles à l’origine des infections les plus courantes dans les établissements de santé ou les communautés. Les contacts rapprochés avec les animaux semblent être la cause de cette prévalence plus élevée, selon une récente étude menée aux Pays-Bas. Le développement de mesures préventives efficaces passe par une meilleure compréhension de l’importance de la transmission de l’animal à l’homme.
L’antibiorésistance : un indicateur de l’empreinte humaine croissante
L’antibiorésistance est un problème global qui ne concerne pas seulement les humains, mais également les animaux et l’environnement. Dans un effort pour mieux comprendre les dynamiques en jeu, des chercheurs ont voulu quantifier l’impact de l’activité humaine sur la dispersion des gènes de résistance dans des populations animales sauvages, en l’occurrence celles des tortues géantes des Galápagos.
Bien-être des poules pondeuses : un nouvel enjeu pour les vétérinaires
Les vétérinaires à l’avant-garde de la transition vers des élevages plus durables et respectueux du bien-être des poules pondeuses, telle est la volonté de la Fédération des vétérinaires européenne. La FVE demande ainsi aux praticiens de prendre position dans le débat actuel et d’encourager les éleveurs à adopter un système alternatif capable de répondre aux besoins des animaux. Leur rôle est aussi de les conseiller en matière d’amélioration du bien-être des poules pondeuses et de contribuer au développement de solutions viables pour tous les acteurs.
La communication électrostatique des abeilles informe sur l’état de santé des écosystèmes
Les abeilles sont des pollinisateurs au centre de nombreux écosystèmes. Les signaux sociaux échangés par ces insectes fournissent donc des informations essentielles sur les conditions environnementales. Pour mieux les déchiffrer, les chercheurs ont mis au point un système automatique capable de surveiller sur le long terme la santé des colonies en mesurant les champs électrostatiques, sans pour autant faire appel à une technologie trop sophistiquée.
Vers une gestion “One Health” du stress pour mieux gérer les épidémies
La pandémie de Covid-19 constitue un exemple particulièrement pertinent de l’impact du stress dans nos sociétés. Si les humains ont subi l’offensive du virus, le risque pathologique, le confinement et l’isolement social, les animaux vivant à leurs côtés n’y ont pas échappé. Outre l’impact de la maladie sur chaque individu, le stress est aussi à l’origine de déficiences immunitaires chez l’animal, susceptibles de participer à la propagation virale. Ce stress partagé a affaibli tout un écosystème et a pu influencer l’issue de la pandémie. Il est donc à prendre en compte, pas seulement pour la santé physique et mentale des populations, mais dans la gestion épidémique.
Biopharmacie : une plate-forme dédiée aux thérapies à base d’anticorps canins
Les anticorps thérapeutiques, bien que sous-exploités en médecine vétérinaire, commencent à faire leurs preuves chez l’animal pour le diagnostic et le traitement de nombreuses maladies. Cette montée en puissance est notamment marquée par la création d’une nouvelle plate-forme dédiée à la découverte d’anticorps canins par les chercheurs de la société biopharmaceutique PetMedix.