vendredi, octobre 11, 2024
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Lymphocytose: un nouveau syndrome à base génétique caractérisé chez le bouledogue anglais

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Lymphocytose: un nouveau syndrome à base génétique caractérisé chez le bouledogue anglais

Chez certains bouledogues anglais, le diagnostic de cancer aurait été établi à tort, selon une étude rétrospective américaine. Ainsi, les chiens de cette race présentant une leucémie lymphoïde chronique à lymphocytes B pourraient en réalité être atteints d’un syndrome non cancéreux récemment décrit : la lymphocytose polyclonale à cellules B. Cette découverte permet de mieux comprendre et prendre en charge ces deux affections chez le chien.

 

Certaines races canines sont plus à risque de développer un type de néoplasie appelé la leucémie lymphoïde chronique à cellules B. Parmi elles, le bouledogue anglais semble être génétiquement prédisposé et présenterait une forme particulière de ce cancer. Les signes cliniques apparaissent à un âge significativement plus jeune et des différences marquées sont observées à la surface de leurs lymphocytes B, les cellules immunitaires qui produisent des anticorps. Ces particularités ont mis la puce à l’oreille des chercheurs de l’université du Colorado qui se sont demandé si les chiens avaient bien une leucémie lymphoïde chronique à cellules B ou s’il s’agissait plutôt d’une autre maladie, inconnue et complètement différente, mais avec une physiopathologie similaire.

Après avoir sélectionné 84 bouledogues avec un nombre élevé de lymphocytes B circulantes, l’équipe de recherche a analysé leur sérum pour déterminer les types d’anticorps produits. De nombreux chiens présentaient également une rate hypertrophiée, ce qui a poussé les chercheurs à examiner de plus près les types de cellules qui s’y développaient. Si les résultats mettaient en évidence des cellules B identiques, cela aurait suggéré que celles-ci provenaient d’une unique cellule, pointant du doigt une multiplication cellulaire hors de contrôle, donc une origine plutôt cancéreuse.

Mais à leur surprise, les chercheurs ont constaté que 70 % des bouledogues ayant développé des signes cliniques signant une leucémie lymphoïde chronique à cellules B ne souffraient d’aucun cancer. Cela concernait en particulier de jeunes chiens, certains âgés d’un ou deux ans au moment des premiers signes de la maladie. Les trois quarts étaient des mâles et la moitié d’entre eux avaient également une rate hypertrophiée. La plupart des cas présentaient en outre une hyperglobulinémie.

Plutôt que d’être à haut risque de développer une leucémie lymphoïde chronique à cellules B, comme on le pensait à l’origine, les bouledogues anglais développent donc, la plupart du temps, un syndrome bénin qui présente de nombreuses similitudes avec cette néoplasie.

L’équipe cherche à caractériser ce syndrome chez d’autres races, même s’il est probable qu’il affecte préférentiellement le bouledogue anglais. Une origine génétique sous-jacente est en effet envisagée, bien qu’elle reste à confirmer et la mutation génétique à identifier. Pour le moment, les vétérinaires en savent fort peu sur la maladie, qui ne semble pas, à ce stade, montrer d’évolution clinique maligne. Cependant, les conséquences sur la santé d’un taux de cellules B constamment élevé ne sont pas encore déterminées.

C’est une découverte importante pour la prise en charge des chiens, et en particulier des bouledogues anglais. Ainsi, un nombre élevé de cellules B n’est pas forcément évocateur d’une néoplasie chez cette race. Une meilleure connaissance de ce syndrome éviterait d’établir un diagnostic erroné dans certains cas, et de traiter à tort ces chiens pour un cancer qui n’en est pas un.

 

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