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Un vaccin contre le virus Nipah ?

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Un vaccin contre le virus Nipah ?

Le virus Nipah, maladie zoonotique rare mais mortelle est un enjeu de santé publique et animale majeur. Une nouvelle étude évalue l’utilisation de l’herpesvirus bovin (BoHV-4) comme potentiel vecteur dans la vaccination contre le virus.

 

Le virus Nipah, maladie zoonotique rare mais mortelle est un enjeu de santé publique et animale majeur. Une nouvelle étude évalue l’utilisation de l’herpesvirus bovin (BoHV-4) comme potentiel vecteur dans la vaccination contre le virus.Identifié pour la première fois en 1998 en Malaisie chez le cochon, le virus Nipah, aussi connu comme l’encéphalite du porc ou encore syndrome du porc qui aboie, est une maladie zoonotique émergente grave chez l’animal et l’humain. Chiens, chats, caprins, ovins et chevaux sont à risques.

Naturellement présent dans les populations de chauves-souris frugivores d’Asie du Sud et du Sud-Est, le virus peut se retrouver chez les populations porcines, provoquant une maladie peu symptomatique ou bénigne, puis chez l’humain. Les cochons semblent jouer un rôle clé dans l’épidémiologie du virus en agissant en tant qu’hôte amplificateur. Le virus se reproduit chez le cochon et se propage par le cochon.

Difficilement diagnostiqué, le virus provoque une maladie neurologique grave et souvent mortelle chez l’homme (jusqu’à 60 à 70% des cas).

Afin d’éradiquer la première et plus dévastatrice épidémie de virus Nipah et protéger les populations humaines, il aura fallu abattre 40% de la population porcine malaysienne soit près de 1,1 millions d’animaux ce qui aura coûté 582 millions de dollars. Une opération chère en vie et en ressources économiques.

Si le virus reste depuis rare chez les populations humaines et porcines, les enjeux de santé publique et animale sont importants. Contrôler la diffusion du virus dans les populations porcines est crucial.

Sans traitement, la question de la vaccination est majeure. Une nouvelle étude identifie l’herpesvirus bovin (BoHV-4) comme potentiel vecteur dans la vaccination contre le virus Nipah. Transformé pour exprimer des glycoprotéines d’attachement (G) ou de fusion (F) du virus Nipah, BoHV-4 induit une immunité protectrice chez les porcs.

Dans les deux cas, des réponses d’anticorps spécifiques à l’antigène robustes sont induites. Les deux vaccins vectorisés provoquent des réponses des lymphocytes T CD4 et CD8 spécifiques de l’antigène, particulièrement fortes avec le vecteur exprimant G. En revanche, seuls les porcs immunisés par le virus avec la protéine F ont des anticorps capables de neutraliser significativement la fusion cellulaire médiée par G et F.

Ces résultats soulignent le potentiel des vecteurs BoHV-4 pour induire une immunité à médiation cellulaire et activation des anticorps chez les porcs contre le virus Nipah. De plus, l’efficacité du vecteur à provoquer des réponses des lymphocytes T suggère son utilité pour la délivrance d’antigènes contre d’autres virus porcins pour lesquels les lymphocytes T joueraient un rôle important comme c’est le cas pour la peste porcine africaine ou les virus du syndrome reproducteur et respiratoire porcin.

 

 

 

 

 

 

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