samedi, décembre 7, 2024
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One Health : Les chauves-souris, une source de nouvelles pandémies

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One Health : Les chauves-souris, une source de nouvelles pandémies

Si les chauves-souris sont malgré elles un réservoir de pathologies zoonotiques au potentiel pandémique, c’est l’activité humaine qui poussent les rencontres inter-espèce à se multiplier et augmente le risque que les agents pathogènes se développent chez l’homme. L’initiative One Health fédère les instances mondiales en santé animale, environnementale et humaine pour réfléchir à des solutions qui bénéficieront tous.  

La chauve-souris, un réservoir à maladies zoonotiques

One Health : Les chauves-souris, une source de nouvelles pandémies

Les experts estiment désormais que 60% de toutes les maladies infectieuses humaines émergentes proviennent de populations animales. Les chauves-souris n’y font pas exception. Porteuses de nombreux virus, bactéries ou mycètes qui contaminent l’humain, elles sont à l’origine des virus de l’Ebola, la rage, Marburg ou Nipah. C’est indéniable, ce sont les hôtes réservoirs parfaits pour les agents pathogènes zoonotiques émergents. Mais pourquoi sont-elles des acteurs privilégiés ?

Au-delà du fait que ces petits animaux volent et vivent dans des conditions qui favorisent la transmission rapide et étendue des agents pathogènes, elles possèdent une température corporelle basse qui leur permet de tolérer les virus qui, chez l’humain, causeraient des pathologies graves. Ainsi, à l’exception des virus de la famille de la rage, les chauves-souris développent rarement des signes cliniques. La réponse immunitaire innée de la chauve-souris a des propriétés uniques qui lui permettent de supporter les virus et de coexister avec.

Les chiroptères peuvent donc héberger une diversité incroyable de pathogène. Mais pour quoi faire ? Les chercheurs pensent que ces mammifères volants pourraient utiliser certains virus asymptomatiques comme boucliers contre d’autres pathogènes ou maladies. Les infections virales primaires préviendraient contre des infections ultérieures par des virus homologues. De plus, celles-ci favorisent un état antiviral activé en continu, toujours aux aguets, et donc plus réactif. C’est sans oublier, qu’il est également possible que certains virus de chauve-souris aient des propriétés oncolytiques. Ces dernières ont en effet une durée de vie extrêmement longue pour leur taille et ne développent que rarement des tumeurs.

La chauve-souris est donc un modèle important pour étudier les mécanismes de maintien asymptomatique des virus, ce qui pourrait avoir de nombreuses répercutions pour la recherche médicale humaine. Les quatre génomes de chauves-souris actuellement étudiés sont des ressources vitales pour la communauté scientifique afin étudier les interactions hôte-pathogène à l’échelle mondiale.

Une santé pour tous

One Health : Les chauves-souris, une source de nouvelles pandémies

Bien que les chauves-souris se soient adaptées à vivre avec de nombreux agents pathogènes, si ceux-ci venaient à infecter d’autres mammifères, comme ça a été le cas dans le passé, cela pourrait avoir de lourdes conséquences. Inutile de rappeler le contexte actuel du Covid19 et la pandémie causée par le coronavirus SARS-CoV-2. Le défi est donc de prévoir quand et où ces virus vont sauter d’une espèce à une autre et potentiellement être à l’origine d’une pandémie.

La meilleure façon de le faire est d’étudier les pathologies, chez les animaux, de trouver des remèdes, chez les animaux et de les arrêter, chez les animaux, avant même qu’elles n’arrivent chez l’humain. Pour se préparer et réagir à une nouvelle pandémie, il devient ainsi nécessaire de développer de nouvelles approches de santé intégrées et collaboratives à l’échelle mondiale. C’est le concept du « One health ».

L’initiative One Health est un mouvement créé au début des années 2000 qui met en avant une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale aux échelles locales, nationales et mondiale afin de mieux se préparer et affronter les maladies émergentes à risque pandémique. Cette approche accorde un rôle majeur aux vétérinaires et personnels en contact régulier avec la faune domestique et sauvage, et l’environnement.

Pour l’organisme mondial de la santé animale, sa mise en œuvre passe par « de nouveaux mécanismes amenant tous ces acteurs à s’informer mutuellement et à agir d’une manière concertée, en liaison avec les gestionnaires de la santé publique qui travaillent le plus souvent dans nos pays membres sous l’égide des ministères de la Santé, qu’ils soient fonctionnaires de l’État, personnels de collectivités ou médecins libéraux ». La synergie entre la santé animale, la santé publique et l’environnement contribuera à une amélioration de la santé animale et humaine dans le monde.

Préserver la santé animale, protège la santé humaine

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L’initiative One Health est d’autant plus importante que le contexte actuel rapproche de plus en plus les populations humaines et animales. Alors que la destruction des habitats naturels causée par l’expansion urbaine ou agricole contraint les chauves-souris à pénétrer dans les zones d’habitation humaine, il devient urgent de limiter les interactions entre les chiroptères, les humains et le bétail et de surveiller les maladies dans les différentes populations animales.

S’il y aura toujours des maladies zoonotiques émergentes, il nous est possible de limiter les transmissions, surtout si nous en connaissons les coupables les plus récurrents. Sans particulièrement pointer du doigt les chauves-souris, puisqu’elles sont de loin les seules à l’origine de ce genre de scénario catastrophe, focalisons nos efforts sur la santé des écosystèmes qui nous entourent. Commençons donc par éviter les cohabitations étroites, par exemple en arrêtant la consommation de viande de chauve-souris et la destruction de son habitat.

Et si les répercussions médicales, économiques et médiatiques de précédentes pandémies nous ont appris une chose, c’est que nous devons surveiller au plus près les maladies animales et maintenir un écosystème approprié pour les animaux sauvages qui vivent aux côtés de l’espèce humaine. Préserver les animaux et garantir le respect de leurs habitats protège également les populations humaines contre les pandémies potentiellement mortelles, qui menacent notre société aujourd’hui.

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