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Leptospirose : le chat impliqué dans la propagation de la maladie du rat

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Leptospirose : le chat impliqué dans la propagation de la maladie du rat

L’infection par Leptospira chez le chat, pourtant un prédateur du principal réservoir de ces bactéries que sont les rongeurs, reste sous-estimée. Une étude remet en perspective le rôle des chats dans la propagation de cette zoonose potentiellement mortelle pour l’homme, en particulier dans les régions tropicales et subtropicales. 

 

La leptospirose, couramment appelée maladie du rat, est une maladie bactérienne zoonotique qui touche la plupart des espèces de mammifères. Il existe 17 espèces de leptospires (et plus de 230 sérovars), plus ou moins pathogènes et plus ou moins spécifiques d’une espèce animale.

Présente dans le monde entier, la prévalence de l’infection est souvent associée à certaines conditions environnementales, notamment de fortes précipitations et des températures élevées (supérieures à 25 °C). Ainsi, si les bactéries sont présentes dans des régions au climat tempéré, elles sont endémiques dans les zones tropicales et subtropicales.

Les rongeurs, plus précisément les rats, sont les principaux réservoirs de la maladie. Ils sont notamment porteurs de la forme la plus sévère, mais aussi la plus présente en France : la leptospirose ictéro-hémorragique. Les leptospires sont principalement stockés dans les reins des animaux contaminés avant d’être excrétés dans leur urine. Ils contaminent ainsi l’eau et l’environnement, infectant autant les animaux d’élevage que domestiques. L’homme est un hôte accidentel, chez lequel la maladie est souvent bénigne, mais peut aussi provoquer une insuffisance rénale, fatale dans 5 à 20 % des cas.

La leptospirose est encore peu documentée chez le chat, malgré son rôle potentiel dans la propagation de Leptospira interrogans. La pathogénicité de la maladie dans l’espèce féline demeure ainsi largement sous-estimée. Pourtant, dans certains pays où les conditions climatiques sont idéales pour la survie des bactéries Leptospira et les populations félines importantes, comme le Chili, ces connaissances pourraient être cruciales pour le contrôle de l’infection et la maîtrise du risque zoonotique.

Jusqu’à récemment, la prévalence de Leptospira chez le chat dans cette zone géographique demeurait inconnue. Mais une nouvelle étude a analysé les urines de 231 chats infectés naturellement, issus de zones rurales et urbaines dans le sud du Chili. Résultat : 15,6 % des chats inclus dans l’étude ont été identifiés comme excréteurs de Leptospira spp. et 3 % des cultures d’urines ont donné des résultats positifs. La charge bactérienne dans les urines reste donc relativement faible. Seuls 10 % des échantillons ont abouti à des cultures de bactéries viables. En effet, l’environnement hostile de l’urine féline, notamment son osmolalité relativement élevée, semble impacter leur survie.

Cette étude est l’une des premières à signaler la possibilité d’obtenir des cultures bactériennes de Leptospira à partir de l’urine de chat et à analyser les caractéristiques génétiques des isolats issus de cette culture. Jusqu’à présent, peu de tentatives réussies de culture de leptospires issus de chats naturellement infectés avaient été décrites. Il en ressort que même si l’urine féline semble être un environnement hostile pour Leptospira, elle pourrait être une source d’infection sous-estimée pour d’autres espèces, y compris l’homme, et présenter un risque potentiel de transmission zoonotique.

L’infection par Leptospira chez le chat, pourtant un prédateur du principal réservoir de ces bactéries que sont les rongeurs, reste sous-estimée. Une étude remet en perspective le rôle des chats dans la propagation de cette zoonose potentiellement mortelle pour l’homme

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