Une étude* menée au sein du Royal Veterinary College (RVC) de Londres a conduit au développement du premier et du seul aliment spécifiquement destiné à améliorer l’état de santé des chiens souffrant d’épilepsie idiopathique, en complément du traitement vétérinaire. Ce nouveau régime nutritionnel, mis au point en partenariat avec Nestlé Purina, sera disponible sur prescription vétérinaire aux États-Unis dès ce mois-ci. Il a été présenté aux praticiens lors de la conférence annuelle de la North American Veterinary Community (NAVC) à Orlando, en février.
Rapport Bournigal : à l’heure de l’agriculture numérique et du big data
L’agriculture, comme d’autres secteurs de l’économie, est de plus en plus connectée, et en marche vers l’agro-écologie. Dans un contexte mondial de concentration des big datas entre les mains de quelques gros opérateurs, le monde agricole doit rapidement maîtriser et valoriser les mégadonnées numériques qu’il produit, via une stratégie d’innovation ouverte à de multiples acteurs. C’est en tout cas la conclusion du rapport Bournigal* présenté le 10 janvier 2017 à Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, et Axelle Lemaire, secrétaire d’État au numérique et à l’innovation. La mission confiée à Jean-Marc Bournigal, président de l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea), visait à préparer la mise en place d’un portail de données agricoles (AgGate) et à proposer un plan d’actions pour favoriser l’émergence de nouveaux services et d’un écosystème innovant développés à partir des données de ce portail.
Viande de cheval importée : une nouvelle règle européenne risque d’aggraver la souffrance des chevaux
Six organisations internationales de protection des animaux* demandent l’interdiction des importations vers l’Europe et la Suisse de la viande chevaline issue de chevaux abattus sur le continent américain. Soutenues par l’Eurogroup for Animals, elles dénoncent les conditions déplorables de détention, de transport et d’abattage des chevaux dont la viande est destinée au marché européen. Ce commerce, source de nombreuses souffrances, ne respecte pas les exigences de l’Union européenne en termes de protection animale. Outre les mauvais traitements, l’enquête** réalisée outre-Atlantique révèle une absence de traçabilité des animaux abattus propice à la fraude et susceptible de présenter des risques pour la santé publique.
Prix de l’agro-biodiversité animale : trois races locales sur la voie du renouveau
Le bœuf moka, la brebis sasi ardi et le mouton boulonnais, trois races françaises à faibles effectifs, ont retrouvé un avenir grâce au travail de quelques passionnés. Primées dans le cadre de la 5e édition du Prix national pour l’agro-biodiversité, organisé par la Fondation du patrimoine et Ceva santé animale, les trois initiatives lauréates recevront leur prix le 2 mars, lors du prochain Salon de l’agriculture. Doté au total de 20 000 €, ce prix récompense depuis cinq ans les éleveurs et les filières qui œuvrent pour la conservation et la valorisation économique des races traditionnelles françaises menacées d’extinction.
Cursus vétérinaire belge : le nouveau concours de fin de première année aura lieu en juin
Face à l’augmentation chronique du nombre d’étudiants en médecine vétérinaire en Belgique, le ministère belge de l’Enseignement supérieur a mis en place un concours en fin de première année de premier cycle (appelée Bac 1) destiné à restreindre l’accès à la suite du cursus. Les sciences vétérinaires sont ainsi soumises à une sélection au terme de la première année, comme la médecine et l’odontologie depuis 2015, en plus des épreuves en janvier. L’objectif est de réduire le nombre d’étudiants vétérinaires en master 1 (4e année du cursus), aujourd’hui exclusivement assuré par l’université de Liège (ULg). Pour les non-résidents, le tri se déroule désormais en deux étapes : quota de 20 % à l’entrée, puis concours pour la poursuite du cycle (nouveau quota de 20 %).
Chasse aux oies : un délai supplémentaire de dix jours est accordé aux chasseurs français
Alors que la fermeture officielle de la chasse intervient chaque année le 31 janvier, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a autorisé les chasseurs à continuer de tirer les oies sauvages, en pleine migration au-dessus de la France, jusqu’au 10 février prochain. Cette tolérance, qui s’apparente à une autorisation officielle de braconnage, va à l’encontre de la directive Oiseaux* qui, à l’échelon européen, fixe la fin de la saison cynégétique au dernier jour de janvier.
Médecine vétérinaire et humaine : la kétamine injectable classée comme stupéfiant en France
Par arrêté, la kétamine est désormais inscrite sur la liste des stupéfiants. Ce classement aura pour conséquence d’en limiter l’accès, tant en médecine vétérinaire qu’humaine. Dès le 24 avril 2017, les préparations injectables de ce médicament seront soumises à la réglementation qui s’applique aux stupéfiants, notamment la prescription sur une ordonnance sécurisée et la traçabilité des entrées et des sorties sur un registre spécial. C’est pourtant le seul anesthésique et antidouleur disponible et largement utilisé pour traiter petits et grands animaux dans le monde entier. Sa mise sous contrôle compromet ainsi l’usage médical de la kétamine, et aura un impact significatif et négatif sur le bien-être des animaux.
Santé animale : le maillage vétérinaire sanitaire est plutôt satisfaisant, selon le CGAAER
Dans une synthèse publiée le 18 janvier*, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) passe en revue les apports de trois activités vétérinaires encadrées par l’État au maillage du territoire national. Chacune de ces activités (prescription de médicaments hors examen clinique, visite d’élevage obligatoire, prophylaxie collective) a déjà fait l’objet d’un rapport** dédié, tandis qu’une étude*** a comparé les performances du dispositif sanitaire français à celles de six États membres de l’Union européenne. Dans sa note de synthèse, après un bilan de ces récents travaux, le CGAAER envisage les perspectives du maintien de la surveillance sanitaire en France, notamment via le réseau des cabinets ruraux.
Respect de l’animal en abattoir : la vidéosurveillance est votée, mais pas la présence vétérinaire à plein temps
Contre toute attente, les députés ont finalement adopté, le 12 janvier 2017, la mise en place du contrôle vidéo obligatoire dans tous les abattoirs français, dès l’an prochain. Ainsi, à partir du 1er janvier 2018, la vidéosurveillance sera effective dans tous les lieux d’acheminement, d’hébergement, d’immobilisation, d’étourdissement, d’abattage et de mise à mort des animaux. Une expérimentation du dispositif est prévue d’ici là. En revanche, la proposition de loi* portée par Olivier Falorni et 32 autres députés a été amputée de plusieurs mesures phares : exit la présence permanente d’un vétérinaire aux postes d’étourdissement et de saignée, les visites inopinées de parlementaires, l’obligation de l’étourdissement pour l’abattage rituel, la révision de la législation sur l’abattage des animaux en gestation, etc.
Syndicat vétérinaire : disparition de René Bailly, fondateur du SNVEL et grande figure de la profession
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de René Bailly, survenu le 8 janvier après-midi. Le plus grand syndicaliste vétérinaire n’est plus, mais il laisse derrière lui un ouvrage sans précédent. Sorti de l’école vétérinaire d’Alfort en 1963, il créa le syndicalisme moderne et fit entrer la profession vétérinaire dans l’ère nouvelle de la pratique quotidienne.
“One Health” : les chiens aussi sont victimes du bisphénol A
Le bisphénol A, utilisé pour la fabrication de plastiques et de résines, est également présent dans les boîtes de conserve d’aliments pour chiens. Des concentrations significatives de cette substance chimique ont été retrouvées dans le sérum de ces animaux, selon les conclusions d’une étude* menée par des chercheurs de l’université du Missouri, aux États-Unis. Or en raison de leur proximité avec l’homme, l’exposition des chiens au bisphénol A via les aliments en conserve pourrait avoir des implications pour la santé humaine.
Recherche : la poule est un animal intelligent, qu’on se le dise !
Un scientifique américain a publié cette semaine une synthèse de l’ensemble des connaissances disponibles sur l’intelligence, le comportement social et les émotions chez la poule. Cet état des lieux nous présente une volaille qui n’est ni une écervelée, ni une cervelle d’oiseau, comme sa réputation voudrait le laisser croire. À l’instar de nombreux oiseaux ou mammifères, la poule est intelligente, capable d’éprouver des émotions complexes et possède une personnalité propre. Avec une population qui dépasse les 52 milliards de têtes au niveau mondial, très loin devant le canard, le porc ou le lapin, la poule est présente sur tous les continents. Au final, il y a sept fois plus de poules que d’hommes sur Terre ! Et pourtant, ses capacités restent largement sous-estimées et méconnues.

