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COVID19: les singes développent une immunité contre SARS-CoV-2

Une nouvelle étude révèle que les macaques développent des anticorps protecteurs contre le SRAS-CoV-2, ce qui les protège d’une réinfection.

Développer une immunité contre le SARS-CoV-2 après une première infection présente un intérêt particulier dans la lutte contre la récente pandémie de COVID-19. Les chercheurs se sont tournés vers le singe pour avoir une réponse.

Les singes développent une immunité contre Covid19

Après avoir appliqué une dose de SARS-CoV-2 dans les trachées de quatre macaques rhésus adultes, les chercheurs détectent des concentrations élevées de virus dans le nez et la gorge des animaux qui culminent trois jours après l’infection initiale. Cela s’accompagne d’une diminution de l’appétit, d’une perte de poids et d’une augmentation du rythme respiratoire.

Une semaine après infection, des traces de virus sont détectées dans de nombreux tissus corporels et les animaux développent une pneumonie interstitielle – caractérisée par une inflammation des alvéoles pulmonaires – un des principaux symptômes de COVID-19 chez l’humain.

En collectant le sérum sanguin des primates, les chercheurs identifient des anticorps capables de cibler la protéine de surface du SRAS-CoV-2, que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. Les niveaux d’anticorps restent relativement faibles au cours de la première semaine après l’infection, mais augmentent à trois et quatre semaines. Des anticorps neutralisants protecteurs semblent être produits au cours du processus de récupération après une infection par le SRAS-CoV-2.

Et en effet, après élimination de l’infection primaire chez les macaques, une réinfection du coronavirus ne permet pas une détection ou réplication virale dans les tissus, malgré une légère fièvre. Les résultats montrent que macaques rhésus, infectés avec SARS-CoV-2 ne développent pas d’infection secondaire après s’être remis d’une première exposition au coronavirus et avoir été réexposés au SRAS-CoV-2. Les primates développeraient donc au moins une immunité à court terme contre l’agent pathogène.

S’il ne s’agit que d’une étude préliminaire, c’est le début d’une réponse qui pourrait avoir un impact majeur sur la gestion de la pandémie. Sur la base de ces résultats, l’équipe remet en question les observations de réinfection chez l’humain. Les auteurs soupçonnent des tests PCR faux-négatifs qui auraient fait abstraction d’un virus persistant, plutôt qu’une réelle incapacité à développer une immunité chez l’humain.

Les animaux de compagnie peuvent-ils attraper Covid19 ?


Le covid19 est d’origine zoonotique, mais cela n’implique pas nécessairement un retour dans la population animale. Malgré quelques cas isolés, il est très peu probable que les animaux de compagnie soient contaminés par SARS-CoV-2 et le transmettent. Ce sont les coronavirus propres à leur espèce dont il faut se soucier.

SARS-Cov-2 continue de se propager à travers le monde, provoquant anxiété et paranoïa. Début Mars 2020, un chien testé faiblement positif au Covid19 à Hong Kong déclenche inexorablement une vague d’inquiétudes et de fausses idées chez les propriétaires d’animaux de compagnie, provoquant une hausse des abandons. « Pourtant, il n’y a pas lieu de s’inquiéter des coronavirus félins ou canins, » explique Sophie Le Poder, professeur de virologie à l’École nationale vétérinaire d’Alfort. « Ils existent depuis très, très longtemps et ils ne passent pas à d’autres animaux de compagnie, ni aux humains. Cela n’a jamais été documenté. »

Le covid19 est d’origine zoonotique, mais cela n’implique pas nécessairement un retour dans la population animale.

Cependant, avec un deuxième chien testé positif et le premier chat qui développe des symptômes, il est important de mettre les connaissances au clair. A ce jour, il n’y a aucune évidence que les chiens ou les chats sont capables de transmettre SARS-CoV-2.

En effet, il y a une grande différence entre être infecté et être infectieux. Dans la première situation, le virus ne peut pas être transmis ; et d’après les autorités, c’est le cas pour ces animaux porteurs identifiés jusqu’à présent. Si les deux chiens asymptomatiques semblent avoir attrapé le virus sur des surfaces contaminées, les animaux ayant été en contact avec eux n’ont pas été infectés. Et même si le chat semble, lui, présenter des symptômes, rien n’indique une infection virale productive.

Les trois cas dépistés jusqu’à présent ne permettent donc pas, à l’heure actuelle, de conclure en direction d’une infection active qui favoriserait une contagiosité animal-Homme ou animal-animal. Pour confirmer ces suppositions, entre le 24 février et le 12 mars 2020 dans 50 états américains et en Corée du Sud où il existait des cas humains de Covid-19, plusieurs animaux de compagnie, chiens (55 %), chats (41 %) et chevaux (4 %), ont été testés. Tous sont négatifs à SARS-CoV-2. Une entreprise vétérinaire américaine confirme auprès de milliers de chiens et de chats : jusqu’à présent aucun n’a été testé positif au Covid-19. L’évènement reste donc très rare.

Ces quelques cas de contagion ne remettent donc pas en question les recommandations déjà formulées. L’American Veterinary Medical Association, l’OIE et le CDC sont sans équivoque. Tous s’accordent à dire qu’à l’heure actuelle, il n’y a aucune preuve que les animaux de compagnie tels que les chats et les chiens peuvent transmettre COVID-19 à d’autres animaux, y compris les humains. Bien que le virus provienne d’un animal sauvage, rien ne permet d’affirmer que les animaux domestiques sont des porteurs actifs du coronavirus SARS-CoV-2.

Mais si la pandémie de Covid19 ne concerne pas particulièrement les animaux domestiques, les coronavirus sont depuis plus de 20 ans une préoccupation principalement vétérinaire – en particulier chez les chats.

En effet, les chats sont systématiquement vaccinés contre un coronavirus spécifique à l’espèce. Présent dans presque toutes les communautés de chats (chatteries, abris, éleveurs), le virus félin FCoV est excrété par plus de 60% d’entre eux qui vivent en groupe. Généralement entérique et à faible impact clinique, l’infection se développe dans 1% des cas en péritonite infectieuse féline ou PIF, presque toujours mortelle.

Le covid19 est d’origine zoonotique, mais cela n’implique pas nécessairement un retour dans la population animale.

La PIF survient lorsque le virus mute au sein de l’individu et trouve un moyen d’échapper au système immunitaire normal. Bien qu’il ne soit plus transmissible à ce stade, le virus provoque alors des symptômes assez graves. On estime qu’il est responsable de la mort de 1,4% des chats dans le monde et est particulièrement difficile à contrôler et à diagnostiquer. Comme pour COVID-19, en l’absence d’un vaccin efficace, le seul espoir thérapeutique réside dans les antiviraux.

Les vétérinaires ont testé avec succès l’innocuité et l’efficacité d’un traitement humain, le Remdesivir (GS-5734) et un analogue nucléosidique plus puissant (GS-441524). Ces antiviraux cibles des étapes spécifiques de la réplication du virus à ARN et sont capables de guérir la PIF. Développé à l’origine pour lutter contre Ebola et le SRAS, un autre coronavirus, Remdesivir est l’un des traitements les plus prometteurs pour lutter contre les virus émergents chez l’homme, dont Covid19. Des études animales sont déjà en cours. On croise les doigts.

ANMV: l’utilisation de médicaments vétérinaires en médecine humaine, c’est pas automatique !

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« L’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) a été informée que d’assez nombreux vétérinaires ont été sollicités en direct par des hôpitaux pour leur fournir des médicaments vétérinaires en vue de leur utilisation sur des patients. »

ANMV: l'utilisation de médicaments vétérinaire en médecine humaine, c'est pas automatique !

L’Ordre national des vétérinaires rappelle que les praticiens directement sollicités par les hôpitaux doivent les renvoyer vers les Agences régionales de santé (ARS). Ces ARS sont « en contact avec la cellule de crise nationale chargée de répartir les besoins. »

Plus globalement, les médecins font face à des problèmes d’approvisionnement. Ainsi, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est en contact avec l’ANMV pour étudier un éventuel usage de certains médicaments vétérinaires chez les humains. Cette démarche se fait AMM par AMM ! Donc tant que l’ANSM n’a pas comparé les normes de fabrication des médicaments vétérinaires, et pris une décision officielle, cette pratique n’est pas possible.

Une fois certains médicaments vétérinaires admis à être utilisés en médecine humaine, « les réquisitions ne concerneraient que les stocks de médicaments disponibles auprès des industriels pharmaceutiques vétérinaires. Les stocks disponibles chez les vétérinaires praticiens et les distributeurs en gros vétérinaires resteraient quant à eux réservés à la médecine vétérinaire. »

Chiens et humains : une même zone cérébrale pour traiter les chiffres


Selon une nouvelle étude, les chiens et les humains traitent les quantités numériques dans une région cérébrale similaire. Les résultats suggèrent un mécanisme neuronal commun, conservé chez les mammifères.

Chiens et humains : une même zone cérébrale pour traiter les chiffres

Le Dog Project étudie les questions évolutives autour du meilleur ami de l’homme. C’est dans ce contexte que des chercheurs de l’Université d’Emory aux États-Unis ont examiné par imagerie à résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) le cerveau de chiens qui observaient un nombre variable de points flashés sur un écran. Les résultats montrent que le cortex pariéto-temporal du chien, comme l’humain, répond aux différences de nombre de points.

Les chercheurs ont ainsi montré pour la première fois que les chiens peuvent appréhender les quantités numériques, spontanément, sans être dressé. Les chiens sont donc capables d’estimer rapidement le nombre de prédateurs qui s’approchent ou une quantité de nourriture disponible.

La compréhension des mécanismes neuronaux en jeu donne un aperçu à la fois de l’évolution de notre cerveau au fil du temps et de son fonctionnement actuel. 80 millions d’années séparent les chiens et les humains, et cette étude fournit des preuves solides quant à un support neuronal partagé pour permettre l’énumération qui remonte au moins aussi loin. Mais contrairement aux chiens et autres animaux, les humains sont en mesure de s’appuyer sur cette quantification numérique de base pour effectuer des calculs plus complexes en utilisant le cortex préfrontal.

Ces informations pourraient conduire à des applications pratiques telles que le traitement d’anomalies cérébrales et l’amélioration de systèmes d’intelligence artificielle.

Coronavirus: le Ministère précise comment gérer animaux de compagnie et chevaux !

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Le ministère de l’Agriculture publie aujourd’hui des préconisations liées au coronavirus SARS-CoV-2 dans le cadre des mesures pris le 23 mars dernier, relatives au confinement pour combattre la Covid-19. Une FAQ qui concerne l’alimentation, la sécurité sanitaire et les filières professionnelles et la santé et la protection animales.

Plus spécifiquement, voici les réponses aux principales questions liées auc chiens, chats, animaux de compagnie et d’élevage, ainsi que les équidés qu’ils soient hébergés dans un établissement professionnel ou placé dans un pré

CHIENS, CHATS, ANIMAUX DE COMPAGNIE ET D’ÉLEVAGE

  • Les animaux de compagnie peuvent-ils transmettre le COVID-19 ?

La propagation actuelle du COVID-19 est le résultat d’une transmission d’homme à homme.
Même si le virus a pu être détecté sur des chiens ou chats de personnes malades, il n’existe actuellement aucune preuve que les animaux de compagnie ou d’élevage jouent un rôle dans la propagation du virus, indique l’Anses dans un avis du 9 mars 2020.

CHEVAUX, ÉQUIDES, ÉTABLISSEMENTS ÉQUESTRES

  • En tant que propriétaire d’un cheval en pension équestre, puis-je me déplacer pour aller nourrir mon animal et si oui, quelle autorisation faut-il avoir ?

Il convient de limiter le plus possible les déplacements ainsi que les regroupements de personnes sur un même site. Les centres équestres et les haras sont fermés au public. Un cheval en pension devra être nourri par les employés de la pension.
Si l’animal est au pré et habituellement nourri par son propriétaire, celui-ci devra autant que possible faire nourrir son cheval par les voisins de la pâture si celle-ci ne se trouve pas à proximité du domicile.
Si le déplacement reste indispensable pour nourrir l’animal, il convient de se munir de l’attestation individuelle dérogatoire conformément au décret du 23 mars 2020.

  • Dans les écuries comportant un grand nombre de chevaux, comment gérer, apporter les soins et assurer les sorties d’équidés ?

Lorsqu’un nombre d’employés insuffisant peut conduire à menacer gravement le bien-être animal dans certaines structures (refuges, fourrières, centres équestres…), celles-ci peuvent avoir recours, pour assurer les besoins physiologiques fondamentaux des animaux, à des personnes non-salariées.
Ces personnes devront être sollicitées par écrit par ces structures qui auront la charge et la responsabilité d’organiser ces mobilisations dans le respect des mesures prévues par le décret du 23 mars 2020.

  • Quelles sont les conditions pour les détenteurs non professionnels qui souhaitent transporter leurs équidés pour une mise au pré ou un changement de pâture ?

De manière générale, les transports non professionnels sont strictement encadrés et possibles que sur des distances très courtes. Il n’est donc pas possible de transporter, en tant que particulier, ses chevaux, sauf motif impérieux, de bien-être animal.
Ainsi, si l’enjeu de ce déplacement est la protection animale, notamment en cas de manque de nourriture, le déplacement peut être organisé avec les documents réglementaires suivants : l’attestation de déclaration du lieu de détention d’équidés, les documents d’identification des équidés, et l’attestation de déplacement dérogatoire conformément au décret du 23 mars 2020.

Comprendre l’évolution des maladies infectieuses grâce à la mangouste rayée

Inutile de rappeler le contexte actuel pour justifier l’importance de comprendre les dynamiques qui influencent la transmission d’agents pathogènes. Une meilleure connaissance des moteurs qui endiguent la propagation des maladies infectieuses permet inexorablement de mieux prévoir et contrôler les épidémies.

Comprendre l’évolution des maladies infectieuses grâce à la mangouste rayée

Une étude dirigée par la professeure Kathleen Alexander du Collège des ressources naturelles et de l’environnement s’est intéressée à l’effet de l’environnement sur le comportement de la mangouste rayée qui peut à son tour affecter la propagation des maladies infectieuses.

Les mangoustes rayées utilisent un marquage olfactif déposé dans l’environnement pour communiquer des informations entre elles. Malheureusement un nouveau pathogène de la tuberculose profite de cette voie de communication pour se transmettre entre individus. Les chercheurs ont montré que l’environnement et le terrain peuvent influencer la transmission des agents pathogènes en jouant sur la vigilance des animaux envers de potentiels concurrents ou prédateurs, ce qui agit à son tour sur le marquage olfactif.

Si l’attention des mangoustes se porte sur les prédateurs, les animaux sont aux aguets et donc moins susceptibles de participer aux comportements marquage ou de communication. A l’inverse, dans des zones touristiques plus protégées, la vigilance des mangoustes est largement concentrée sur d’autres individus qui pourraient emménager et profiter de la nourriture. La communication et le marquage olfactif territorial augmentent, et donc la transmission de la bactérie.

Il est donc important de comprendre les interactions complexes entre l’environnement et le comportement animal dans le but de mieux prédire la distribution des maladies, leur dynamique de contagion mais également leur potentiel de transmission à l’homme.

Coronavirus et confinement : les équidés doivent continuer à être visités régulièrement !

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Alors que des propriétaires d’équidés ont été verbalisés par les gendarmes, ces derniers jours en Bretagne, la Ligue française pour la protection du cheval (LFPC) insiste sur le fait que ces déplacements sont parfaitement justifiés durant ce confinement lié au coronavirus SARS-Cov_2

Comme le rappelle la LFPC, même en cette période de pandémie, il est indispensable de continuer à assurer le bien-être et la santé de nos équidés. La maltraitance par abandon de soins est ainsi toujours sanctionnée.

Coronavirus et confinement SARS-CoV-2 Chevaux, ânes et poneys doivent continuer à être visités régulièrement

La gestion des chevaux et autres poneys n’est pas un problème dès lors qu’ils sont hébergés chez un professionnel. À ce sujet, le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) recense l’ensemble des sites de la filière qui communiquent sur les conséquences de cette pandémie sur les équidés. Mais tous ne sont pas hébergés dans de telles structures qui gèrent, pour leurs propriétaires, le quotidien des chevaux.

Certains ont pu trouver des personnes à moins d’un kilomètre des prés pour subvenir aux besoins de leurs animaux. Mais qu’en est-il pour les autres ? Selon la LFPC, « si pour des raisons diverses, personne d’autre que vous ne peut intervenir, vous êtes légalement légitime à vous déplacer pour assurer les soins à votre équidé (eau, aliments, etc.) ».

Pour cela, il est indispensable de remplir au préalable l’attestation de déplacement dérogatoire. Il est également opportun de circuler avec le livret signalétique de l’animal et, si possible, avec une preuve que l’animal est bien dans le pré de destination.

Ce déplacement, justifié par la nécessité impérieuse de soins dus à un être vivant, constitue une cause d’irresponsabilité vis-à-vis de l’infraction. Il ne devrait donc pas être sanctionné d’une amende par les forces de l’ordre, en vertu de l’article 122-7 du Code pénal qui dispose que « n’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace ».

Si un agent devait tout de même dresser un procès-verbal, la LFPC rappelle qu’il ne faut surtout pas en régler le montant, mais le contester dans les délais en vigueur. Tout paiement vaudrait acceptation et vous priverait de tout recours ultérieur face à cette verbalisation abusive (article 529 du Code pénal).

Dans ces conditions, rien ne pourra justifier qu’un équidé soit délaissé durant le confinement lié à la pandémie de Covid-19.

https://respe.net/actualites/les-actualites-de-la-filiere-equine-pendant-la-crise-sanitaire-du-covid-19/

One Health : Les chauves-souris, une source de nouvelles pandémies

Si les chauves-souris sont malgré elles un réservoir de pathologies zoonotiques au potentiel pandémique, c’est l’activité humaine qui poussent les rencontres inter-espèce à se multiplier et augmente le risque que les agents pathogènes se développent chez l’homme. L’initiative One Health fédère les instances mondiales en santé animale, environnementale et humaine pour réfléchir à des solutions qui bénéficieront tous.  

La chauve-souris, un réservoir à maladies zoonotiques

One Health : Les chauves-souris, une source de nouvelles pandémies

Les experts estiment désormais que 60% de toutes les maladies infectieuses humaines émergentes proviennent de populations animales. Les chauves-souris n’y font pas exception. Porteuses de nombreux virus, bactéries ou mycètes qui contaminent l’humain, elles sont à l’origine des virus de l’Ebola, la rage, Marburg ou Nipah. C’est indéniable, ce sont les hôtes réservoirs parfaits pour les agents pathogènes zoonotiques émergents. Mais pourquoi sont-elles des acteurs privilégiés ?

Au-delà du fait que ces petits animaux volent et vivent dans des conditions qui favorisent la transmission rapide et étendue des agents pathogènes, elles possèdent une température corporelle basse qui leur permet de tolérer les virus qui, chez l’humain, causeraient des pathologies graves. Ainsi, à l’exception des virus de la famille de la rage, les chauves-souris développent rarement des signes cliniques. La réponse immunitaire innée de la chauve-souris a des propriétés uniques qui lui permettent de supporter les virus et de coexister avec.

Les chiroptères peuvent donc héberger une diversité incroyable de pathogène. Mais pour quoi faire ? Les chercheurs pensent que ces mammifères volants pourraient utiliser certains virus asymptomatiques comme boucliers contre d’autres pathogènes ou maladies. Les infections virales primaires préviendraient contre des infections ultérieures par des virus homologues. De plus, celles-ci favorisent un état antiviral activé en continu, toujours aux aguets, et donc plus réactif. C’est sans oublier, qu’il est également possible que certains virus de chauve-souris aient des propriétés oncolytiques. Ces dernières ont en effet une durée de vie extrêmement longue pour leur taille et ne développent que rarement des tumeurs.

La chauve-souris est donc un modèle important pour étudier les mécanismes de maintien asymptomatique des virus, ce qui pourrait avoir de nombreuses répercutions pour la recherche médicale humaine. Les quatre génomes de chauves-souris actuellement étudiés sont des ressources vitales pour la communauté scientifique afin étudier les interactions hôte-pathogène à l’échelle mondiale.

Une santé pour tous

One Health : Les chauves-souris, une source de nouvelles pandémies

Bien que les chauves-souris se soient adaptées à vivre avec de nombreux agents pathogènes, si ceux-ci venaient à infecter d’autres mammifères, comme ça a été le cas dans le passé, cela pourrait avoir de lourdes conséquences. Inutile de rappeler le contexte actuel du Covid19 et la pandémie causée par le coronavirus SARS-CoV-2. Le défi est donc de prévoir quand et où ces virus vont sauter d’une espèce à une autre et potentiellement être à l’origine d’une pandémie.

La meilleure façon de le faire est d’étudier les pathologies, chez les animaux, de trouver des remèdes, chez les animaux et de les arrêter, chez les animaux, avant même qu’elles n’arrivent chez l’humain. Pour se préparer et réagir à une nouvelle pandémie, il devient ainsi nécessaire de développer de nouvelles approches de santé intégrées et collaboratives à l’échelle mondiale. C’est le concept du « One health ».

L’initiative One Health est un mouvement créé au début des années 2000 qui met en avant une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale aux échelles locales, nationales et mondiale afin de mieux se préparer et affronter les maladies émergentes à risque pandémique. Cette approche accorde un rôle majeur aux vétérinaires et personnels en contact régulier avec la faune domestique et sauvage, et l’environnement.

Pour l’organisme mondial de la santé animale, sa mise en œuvre passe par « de nouveaux mécanismes amenant tous ces acteurs à s’informer mutuellement et à agir d’une manière concertée, en liaison avec les gestionnaires de la santé publique qui travaillent le plus souvent dans nos pays membres sous l’égide des ministères de la Santé, qu’ils soient fonctionnaires de l’État, personnels de collectivités ou médecins libéraux ». La synergie entre la santé animale, la santé publique et l’environnement contribuera à une amélioration de la santé animale et humaine dans le monde.

Préserver la santé animale, protège la santé humaine

One Health : Les chauves-souris, une source de nouvelles pandémies

L’initiative One Health est d’autant plus importante que le contexte actuel rapproche de plus en plus les populations humaines et animales. Alors que la destruction des habitats naturels causée par l’expansion urbaine ou agricole contraint les chauves-souris à pénétrer dans les zones d’habitation humaine, il devient urgent de limiter les interactions entre les chiroptères, les humains et le bétail et de surveiller les maladies dans les différentes populations animales.

S’il y aura toujours des maladies zoonotiques émergentes, il nous est possible de limiter les transmissions, surtout si nous en connaissons les coupables les plus récurrents. Sans particulièrement pointer du doigt les chauves-souris, puisqu’elles sont de loin les seules à l’origine de ce genre de scénario catastrophe, focalisons nos efforts sur la santé des écosystèmes qui nous entourent. Commençons donc par éviter les cohabitations étroites, par exemple en arrêtant la consommation de viande de chauve-souris et la destruction de son habitat.

Et si les répercussions médicales, économiques et médiatiques de précédentes pandémies nous ont appris une chose, c’est que nous devons surveiller au plus près les maladies animales et maintenir un écosystème approprié pour les animaux sauvages qui vivent aux côtés de l’espèce humaine. Préserver les animaux et garantir le respect de leurs habitats protège également les populations humaines contre les pandémies potentiellement mortelles, qui menacent notre société aujourd’hui.

Coronavirus: vers de nouvelles modalités pour le concours véto 2020

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concours d'entrée aux écoles vétérinaires

Dans le cadre de la pandémie de COVID19 liée au coronavirus SARS-CoV-2, le ministère de l’Agriculture annonce des modifications dans les modalités des concours d’entrée dans les grandes écoles vétérinaires, d’agronomie et de paysage placées sous sa tutelle.

« Le calendrier des épreuves sera décalé et leurs modalités adaptées. Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation veillera à ce que ces nouvelles modalités assurent l’équité de traitement des candidats ainsi qu’à leur articulation avec les dispositions prises pour assurer la tenue des autres concours et examens nationaux. A cette fin, il participera aux travaux du comité interministériel de pilotage constitué par Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal. »

Il est prévu de communiquer les nouvelles modalités alors arrêtées immédiatement aux candidats et rendues publiques sur les sites des concours concernés et celui du ministère de l’agriculture et de l’alimentation.

Pour le concours d’entrée aux écoles vétérinaires, il s’agit de celui-ci :

https://www.concours-agro-veto.net/

Allergie cutanée : les démangeaisons chroniques chez le chien liées à des troubles comportementaux

La dermatite atopique canine, communément appelée eczéma chez l’homme, est une réaction allergique cutanée courante chez les chiens qui provoque des démangeaisons chroniques. Ces irritations peuvent avoir de lourdes conséquences psychologiques chez l’animal et augmenter son niveau de stress. La qualité de vie globale des chiens atteints cette dermatite en devient réduite.

Dans le cadre du projet Itchy Dog – une étude en ligne conçue pour comprendre les causes génétiques et environnementales de la maladie d’Alzheimer –, des experts de la School of Veterinary Medicine de l’université de Nottingham (Royaume-Uni) ont recueilli des données comportementales et découvert que la gravité des démangeaisons chez les chiens souffrant de dermatite atopique canine était directement liée à un comportement considéré comme problématique. Mastication, monte, hyperactivité, consommation de matières fécales, vol ou sollicitation de nourriture, excitation, recherche d’attention ou toilettage excessif sont ainsi plus fréquents chez les chiens atteints.

Les résultats suggèrent un lien entre la gravité des démangeaisons et le stress psychologique chez l’animal souffrant de dermatite atopique canine, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la relation entre le propriétaire et son chien. En effet, l’enquête montre que les chiens affectés sont moins faciles à éduquer. Il est important que le propriétaire comprenne que les troubles comportementaux observés peuvent être dus aux démangeaisons plutôt qu’à l’animal lui-même, et cela d’autant plus que le stress chronique aggrave le prurit et exacerbe les allergies.

Il est donc nécessaire d’inclure des facteurs de stress environnementaux et comportementaux dans le traitement des dermatoses chez les chiens et de mieux prendre en compte la nature psychologique de la maladie.

Dermatite atypique canine, comportement et stress associés

Le parasite de la toxoplasmose réduit l’anxiété chez les souris infectées, pas seulement la peur des prédateurs

Depuis une vingtaine d’années, le parasite Toxoplasma gondii est soupçonné de manipuler le cerveau des rongeurs afin qu’ils aient moins peur des prédateurs, et particulièrement des chats. Une étude publiée dans Cell montre qu’au-delà de l’inhibition de la peur vis-à-vis des félins, le parasite de la toxoplasmose diminue l’anxiété générale chez le rongeur infecté, ainsi que son aversion pour un large panel de menaces.

toxoplasmose chat predateur

L’objectif du parasite T. gondii est de poursuivre son cycle de développement, en mettant toutes les chances de son côté pour passer du rongeur au prédateur félin. Ainsi, il ne peut se reproduire que dans l’intestin du chat, l’unique hôte capable d’excréter le toxoplasme dans ses fèces et de contaminer ainsi les herbivores, comme le mouton. Rappelons que Toxoplasma gondii peut infecter tout vertébré à sang chaud, y compris l’homme qui s’infecte en mangeant de la viande peu cuite parasitée ou des légumes mal lavés. Cependant, c’est bel et bien dans l’intestin du chat qu’il se reproduit sexuellement et prend la forme d’oocystes, qui se propagent et infectent d’autres animaux. Le toxoplasme peut persister pendant de longues périodes, voire à vie, dans l’organisme de son hôte.

Des observations comportementales menées chez des souris infectées révèlent qu’elles ne cherchent pas à éviter le contact avec un chat ou un rat et s’aventurent plus facilement dans leur environnement. Les scientifiques ont cherché à comprendre pourquoi la manipulation parasitaire se limite à réduire la peur du prédateur. Il n’y a aucune raison évolutive pour que cette manipulation cérébrale se focalise sur les chats en particulier. Le but du parasite est avant tout que le rongeur infecté soit tué et mangé par un autre animal, quel qu’il soit !

toxoplasmose chat predateur

Les derniers travaux se sont donc concentrés sur la réponse immunitaire du rongeur infecté, plus particulièrement dans le cortex cérébral, là où se concentrent les kystes parasitaires, même si le processus d’infection et de dissémination observé semble aléatoire. L’analyse du tissu cérébral a révélé la présence de marqueurs de l’inflammation. Or le degré d’inflammation est proportionnel au taux de présence des kystes, et surtout au degré de changement du comportement de l’hôte.

La toxoplasmose est une maladie parasitaire importante en santé animale. Mais il ne faut pas oublier qu’un tiers des humains seraient porteurs de cette infection, dont la prévalence est mondiale. Aux États-Unis, plus de 40 millions de personnes hébergeraient le parasite. En outre, ces dernières années, un lien a été mis en évidence entre sa présence chez l’homme et certaines maladies mentales comme la schizophrénie, la maladie de Parkinson et le trouble bipolaire, voire des accidents de la circulation et des tentatives de suicide. La toxoplasmose est considérée comme l’une des principales causes de décès attribuables aux maladies d’origine alimentaire outre-Atlantique. L’infection pendant la grossesse peut entraîner la mort du fœtus et elle est également une menace pour les patients immunodéprimés, comme les personnes infectées par le virus du Sida. Son impact sur la santé humaine est donc considérable.

Les prochaines études devront donc analyser l’impact réel de la manipulation du cerveau humain par les kystes parasitaires, et leur influence sur les altérations comportementales induites chez l’homme. Notons que l’inflammation dans le cerveau humain est bien plus limitée que celle provoquée chez la souris dans des conditions spécifiques, en laboratoire. Toutefois, une meilleure connaissance de cette neuro-inflammation devrait permettre, à terme, de modifier certains traits de comportement tels que l’anxiété, la sociabilité ou encore la curiosité. Reste que l’effet potentiel d’une infection à T. gondii sur la fonction neuronale chez l’homme ne doit pas être sous-estimé.

Peste porcine africaine : extension du périmètre d’observation

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Un arrêté publié aujourd’hui par le ministère de l’Agriculture et relatif à la peste porcine africaine étend le périmètre de la zone d’observation dans les Ardennes. Il fait suite à un avis de l’Anses. Les trois départements frontaliers avec la Belgique sont concernés par ces mesures (Ardennes, Meuse et Meurthe-et-Moselle).

La publication de ce nouvel arrêté s’inscrit dans une politique de lutte contre le virus de la peste porcine africaine qui continue sa progression dans l’Union européenne.

En termes de biosécurité, la France a sorti les grands moyens :

  • une clôture est érigée le long de la frontière belge sur 132 km, afin de créer une barrière contre les hordes de sangliers, dont une régulation sans précédent est assurée par les chausseurs et les agents de l’ONCFS ;
  • la zone d’observation dans les Ardennes est étendue ;
  • certaines activités forestières sont dorénavant permises, comme l’exploitation de bois de chauffage par les particuliers, mais dans des conditions très strictes (déclaration en préfecture, sensibilisation en termes de biosécurité, etc.) ;
  • les premières formations à la biosécurité des affouagistes ont été dispensées en novembre dernier.

La situation en Asie est incontrôlable et les dernières évolutions en Europe sont préoccupantes.

Peste porcine africaine: Zonage franco-belge au 16/12/19