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Agriculture-Innovation 2025 : vers une agriculture française plus innovante et durable à l’horizon 2025

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Agriculture-Innovation 2025 : vers une agriculture française plus innovante et durable à l’horizon 2025

Dans un contexte de crise agricole aiguë, le gouvernement a dévoilé, le 29 février, sa feuille de route pour mettre en œuvre et financer certains des projets de recherche dédiés aux grands enjeux de l’agriculture de demain, dans les domaines de l’agro-écologie, du biocontrôle, des agroéquipements, du développement de l’agriculture numérique et de la bioéconomie. Le plan d’action “Agriculture-Innovation 2025”, copiloté par plusieurs ministères (Agriculture, Enseignement supérieur et Recherche, Numérique), entend engager l’ensemble des filières et des territoires sur la voie des mutations scientifiques et technologiques pour gagner en compétitivité.

 

Agriculture-Innovation 2025Quatre rapporteurs, issus de différents horizons, ont planché pendant huit mois pour poser les bases du plan “Agriculture-Innovation 2025”, au croisement du projet agro-écologique pour la France et de la stratégie nationale de recherche. Jean-Marc Bournigal (p.-d.g. de l’Irstea), François Houllier (p.-d.g. de l’Inra), Philippe Lecouvey (directeur de l’Acta) et Pierre Pringuet (président d’AgroParisTech) ont rendu leur copie, fin octobre 2015, formulant trente projets déclinés en une centaine d’actions dans les domaines du numérique, de la transition agro-écologique et bioéconomique, des technologies (robotique, biocontrôle, génétique, biotechnologies), de l’innovation ouverte et de la formation. Leur mission a mobilisé et associé plus de 300 acteurs (professionnels de l’agriculture, de l’industrie, de la recherche, administrations, etc.), témoignant de l’importance des enjeux.

Aujourd’hui, le gouvernement passe à la mise en œuvre de certains des projets présentés. La France investit près de 10 % de ses dépenses en recherche & développement dans les secteurs de l’agriculture et de l’agro-alimentaire. Or l’agriculture française joue une partie de son avenir dans sa capacité à mobiliser la recherche et à convertir les avancées obtenues en davantage de compétitivité et de performance environnementale.

 

Le plan “Agriculture-Innovation 2025” s’articule autour de programmes de recherche sur quatre thématiques prioritaires.

  • Développer le numérique et l’agriculture connectée : la mise au point de nouvelles technologies de capteurs et de services numériques associés sera amplifiée pour faire face aux besoins de diagnostic précoce et de diffusion rapide des informations lors des crises sanitaires. Dans ce cadre, l’appel à projets “Recherche technologique”, financé par le compte d’affectation spéciale “développement agricole et rural” (Casdar), sera renforcé pour atteindre 4 millions d’euros par an, notamment pour développer des biocapteurs capables d’assurer une prévention sanitaire. En outre, un portail de données agricoles sera mis en place, avec l’objectif de faciliter l’accès à une information maîtrisée et de permettre l’émergence de nouvelles solutions.
  • Créer des “laboratoires vivants” pour favoriser l’innovation ouverte : l’objectif de ces “fermes-laboratoires” sera de favoriser l’innovation au sein des territoires, en associant les agriculteurs, les entreprises et les acteurs de la recherche et de la formation. Un premier appel à projets sera lancé dès cette année, afin de créer deux “laboratoires vivants” pilotes, l’un dédié à l’élevage durable en Bretagne, l’autre à l’agro-écologie en grandes cultures en Auvergne.
  • Renforcer la recherche sur les sols agricoles, l’agriculture et le climat : confrontée au changement climatique, l’agriculture peut aussi faire partie des solutions pour en limiter les effets, notamment via une augmentation du stock de carbone dans les sols agricoles et forestiers. Il s’agit en effet d’un levier majeur pour réduire les gaz à effet de serre et limiter la hausse des températures. Sur cet enjeu, le programme de recherche “4 pour 1 000”* mobilisera la communauté internationale. La France en financera une partie, notamment via l’Agence nationale de la recherche, à hauteur de 4 millions d’euros, et propose d’accueillir une infrastructure numérique des données mondiales sur le carbone dans les sols. Au plan national, un Réseau de coordination de l’expertise scientifique et technique sur les sols sera mis en place, en partie financé par le Casdar.
  • Placer l’agriculture au cœur de la stratégie nationale de recherche : parmi les orientations stratégiques définies, trois des cinq “programmes d’actions prioritaires” pourront être mobilisés pour des projets de recherche consacrés aux enjeux de l’agriculture (climat, biologie des systèmes et biotechnologies, données massives, numérique, etc.). Si la recherche publique et les entreprises de sélection ou de santé des plantes et des animaux ont déjà investi le domaine des biotechnologies, la France a perdu sa position de leader européen dans ce secteur devenu très compétitif. Il convient pour y remédier d’investir dans les nouvelles technologies de sélection. Un programme d’appui à la recherche et aux infrastructures dédiées aux biotechnologies appliquées à l’agriculture et au biocontrôle sera lancé afin d’élargir l’éventail des espèces et des races ciblées par les dispositifs actuels.

Face à tous ces défis d’avenir que doit relever l’agriculture, le gouvernement se propose d’accompagner la filière agricole sur la voie des mutations scientifiques et technologiques. Chaque année, une séance du Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire permettra une concertation des acteurs du monde agricole sur les grands enjeux de recherche et d’innovation et les actions engagées.

 

* L’initiative “4 pour 1000” vise à améliorer la teneur en matière organique et encourager la séquestration de carbone dans les sols. Le terme “4 pour 1 000” correspond au taux de croissance annuel de 0,4 % du stock de carbone dans les sols qui permettrait de stopper l’augmentation actuelle du CO2 dans l’atmosphère.

 

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