jeudi, mai 2, 2024
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Une nouvelle approche pour traiter l’allergie au chat

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Une nouvelle approche pour traiter l’allergie au chat

Des chercheurs du Luxembourg Institute of Health ont mis au point une nouvelle approche thérapeutique pour traiter l’allergie sévère au chat. Fondée sur la modulation du système immunitaire par l’injection de l’allergène principal du chat, cette immunothérapie augmente la tolérance à la protéine allergisante et réduit les principaux signes cliniques associés.

 

Entre 2,5 et 3 % de la population serait potentiellement allergique aux animaux domestiques. En particulier, l’allergie au chat est un phénomène en augmentation. Elle est caractérisée par une hypersensibilité et une réponse immunitaire excessive à certains allergènes sécrétés par les félins. La protéine Fel d 1, présente dans leur salive, sur leur peau et dans leurs poils est le principal allergène en cause.

Rhinite, conjonctivite, éruption cutanée, les manifestations cliniques de l’allergie au chat peuvent évoluer dans les cas les plus graves jusqu’à l’asthme, voire à des troubles respiratoires potentiellement mortels. Seule l’immunothérapie spécifique (allergy immunotherapy ou AIT), aussi appelée désensibilisation ou vaccination allergénique, permet la prise en charge de cette maladie. Elle consiste généralement en l’injection sous-cutanée de quantités croissantes de l’allergène problématique, jusqu’à atteindre une dose qui induit une tolérance immunitaire à long terme. C’est le seul traitement efficace et potentiellement durable contre l’allergie.

Mais à l’heure actuelle, l’immunothérapie spécifique est loin d’être infaillible pour lutter contre l’allergie au chat. Elle nécessite encore quelques améliorations, notamment au niveau efficacité et sécurité. Des chercheurs ont proposé un nouvel adjuvant, le CpG, pour optimiser la réponse à cette thérapeutique et augmenter son activité anti-inflammatoire. L’idée est d’optimiser la réponse immunitaire pour induire la production d’anticorps contre la protéine Fel d 1, tout en minimisant l’inflammation, et ainsi augmenter la tolérance à cet allergène.

Testé chez la souris, l’immunothérapie spécifique contre Fel d 1, associée à une forte dose d’adjuvant CpG, montre des résultats très probants. Les animaux traités développent des signes significativement réduits d’inflammation et d’hyperréactivité des voies respiratoires. Physiologiquement, une diminution des molécules pro-allergiques (cytokines) et des anticorps (immunoglobulines E, IgE) communément associés aux réponses allergiques est observée, en corrélation avec une augmentation des anticorps protecteurs (IgA et IgG). Les chercheurs ont également remarqué, très peu de temps après l’injection, une hausse du nombre de cellules immunitaires impliquées dans la régulation et dans la tolérance (les cellules dendritiques plasmacytoïdes, les cellules Natural Killer, les cellules T et les cellules B régulatrices). Ces cellules agissent comme un frein sur le système immunitaire et préviennent ainsi la réaction allergique.

L’étude met en avant l’utilité d’une variante sûre de l’allergène Fel d 1 qui, associée à une dose de CpG tolérée chez l’homme, dans le cadre de l’immunothérapie spécifique, permet de moduler la réponse allergique. Collectivement, ces résultats montrent le puissant effet anti-inflammatoire et anti-allergique de cette thérapeutique, en lien avec le CpG. Sur la base de ces données, les chercheurs estiment que le CpG devrait être considéré comme un adjuvant efficace dans le cadre de l’immunothérapie spécifique chez l’homme. Il pourrait être à la base de nouveaux traitements immunothérapeutiques contre les allergies.

 

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