Sur le front de la fièvre catarrhale ovine (FCO), six nouveaux cas ont été mis en évidence dans les départements de la Charente-Maritime, de la Gironde et de la Vienne, jusque-là épargnés. Au total, 23 départements sont désormais touchés par le sérotype 8. Du côté de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) pour les volailles, 74 foyers sont à ce jour recensés dans le sud-ouest de la France. Dans cette zone, la mise en place d’un vide sanitaire d’un mois va concerner les élevages aviaires de 18 départements. Toutefois, en dépit de la multiplication des mesures sanitaires prises pour les éradiquer, les deux épizooties ne semblent pas vouloir s’arrêter là.
La crise qui secoue le monde agricole n’est pas le seul sujet qui fâche abordé au Salon de l’agriculture 2016, qui a ouvert ses portes le 27 février. La fièvre catarrhale ovine continue de gagner du terrain, et si elle n’affecte par la qualité sanitaire de la viande, elle induit en revanche des pertes directes dans les cheptels, associées à des restrictions de commercialisation qui pèsent lourd sur les éleveurs. De même, la lutte contre l’influenza aviaire coûte cher aux exploitants. Entre les investissements nécessaires, notamment pour rénover les bâtiments d’élevage, et la mise en application des mesures de vide sanitaire, la filière des palmipèdes à foie gras estime la facture à quelque 270 millions d’euros, et a déjà prévu un impact sur la production.
Influenza aviaire hautement pathogène
Au 24 février 2016, 74 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène pour les volailles ont été confirmés dans 8 départements du sud-ouest de la France :
- 15 foyers détectés en Dordogne ;
- 29 foyers mis en évidence dans les Landes ;
- 1 foyer confirmé en Haute-Vienne ;
- 10 foyers dans le Gers ;
- 13 foyers dans les Pyrénées-Atlantiques ;
- 3 foyers dans les Hautes-Pyrénées ;
- 2 foyers dans le Lot ;
- 1 foyer en Haute-Garonne.
La lutte contre l’épizootie se poursuit. Deux nouveaux arrêtés* prévoient des dispositions complémentaires pour assainir les élevages, dont des mesures de biosécurité applicables en matière de protection physique afin de limiter le risque de diffusion du virus. Ainsi, les exploitations de volailles, commerciales ou non, situées au sein de la zone de restriction sont soumises à un dépeuplement progressif, étalé du 18 janvier au 2 mai 2016, puis feront l’objet d’un vide sanitaire obligatoire de cinq semaines, au minimum du 18 avril au 16 mai 2016, et enfin d’un repeuplement dans des conditions sanitaires maîtrisées. L’introduction de tout palmipède dans la zone de restriction (qui englobe l’Ariège, l’Aveyron, la Corrèze, la Dordogne, le Gers, la Gironde, la Haute-Garonne, la Haute-Vienne, les Landes, le Lot, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, et des communes de l’Aude, du Cantal et de la Charente) est interdite depuis le 15 février, ainsi que la mise en place de tout palmipède du 18 avril au 16 mai. Les bâtiments et les parcours devront être désinfectés et maintenus vides pendant au moins 21 jours. La zone de restriction sera levée à l’issue d’un programme de dépistage national, débutant le 2 mai prochain et reposant sur un sondage d’exploitations commerciales, si l’absence de circulation virale est démontrée.
Fièvre catarrhale ovine
Au 26 février 2016, 210 cas de FCO ont été détectés depuis septembre 2015, couvrant tout le centre de la France, avec notamment 75 cas dans le Puy-de-Dôme, 45 dans l’Allier, 12 dans la Creuse, 6 dans le Cher, 6 en Saône-et-Loire, 9 dans la Nièvre, 12 dans la Loire, 5 dans l’Indre, 7 dans le Cantal, 4 dans l’Aveyron, 5 en Haute-Loire, 1 dans le Loiret, 2 en Lozère, 2 en Corrèze, 4 dans l’Yonne, 1 en Isère, 3 en Dordogne, 2 en Haute-Vienne, 2 dans le Rhône, 1 dans le Lot. Trois nouveaux départements sont infectés, avec 3 cas dans la Vienne, 2 cas en Charente-Maritime et 1 cas en Gironde.
L’épizootie FCO s’étend donc à 21 départements, et la zone réglementée** englobe désormais 59 départements : l’Ain, l’Allier, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, l’Ardèche, l’Aube, l’Aveyron, les Bouches-du-Rhône, le Cantal, la Charente, la Charente-Maritime, le Cher, la Corrèze, la Côte-d’Or, la Creuse, la Dordogne, le Doubs, la Drôme, l’Eure-et-Loir, le Gard, le Gers, la Gironde, l’Hérault, l’Indre, l’Indre-et-Loire, l’Isère, le Jura, le Loir-et-Cher, la Loire, la Haute-Loire, la Loire-Atlantique, le Loiret, le Lot, le Lot-et-Garonne, la Lozère, le Maine-et-Loire, la Haute-Marne, la Nièvre, le Puy-de-Dôme, le Rhône, la Saône-et-Loire, la Savoie, la Haute-Savoie, Paris, la Seine-et-Marne, les Yvelines, les Deux-Sèvres, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Var, le Vaucluse, la Vienne, la Haute-Vienne, l’Yonne, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Au sein de cette vaste zone, face à un sérotype enzootique, le préfet peut remplacer l’arrêté portant déclaration d’infection par une notification officielle d’infection sans prescription de mesures de police sanitaire.
La propagation de la maladie devrait relancer la vaccination FCO des troupeaux. Une première campagne vaccinale, conduite en automne, a ciblé les animaux infectés, ceux destinés à l’export et les cheptels reproducteurs. Aujourd’hui, outre la poursuite de cette campagne, une vaccination volontaire contre les sérotypes exotiques, à partir du vaccin inactivé, peut être autorisée sur demande auprès de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).
* Arrêté du 9 février 2016 déterminant des dispositions de lutte complémentaires contre l’influenza aviaire hautement pathogène suite à la détection de la maladie sur le territoire français, JORF du 10 février 2016 abroge l’arrêté du 17 décembre 2015, https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000032000306&dateTexte=&categorieLien=id.
Arrêté du 8 février 2016 relatif aux mesures de biosécurité applicables dans les exploitations de volailles et d’autres oiseaux captifs dans le cadre de la prévention contre l’influenza aviaire, JO du 10 février 2016, entre en vigueur le 1er juillet 2016, https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000032000273&dateTexte=&categorieLien=id
** Arrêté du 25 février 2016 modifiant l’arrêté du 22 juillet 2011 fixant les mesures techniques et administratives relatives à la lutte contre la fièvre catarrhale du mouton sur le territoire métropolitain, JO du 26 février 2016, https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000032107184&fastPos=1&fastReqId=1163186537&categorieLien=id&oldAction=rechTexte.