Un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été détecté au sein d’un élevage de palmipèdes domestiques en France. À la suite des analyses réalisées en début de semaine, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de confirmer la présence du virus grippal de sous-type H5N8 au sein d’un cheptel de 5 140 canards élevés sur la commune d’Almayrac, dans le Tarn. L’exploitation touchée, pourtant située hors d’une zone à risque élevé vis-à-vis de l’infection, avait déclaré une forte mortalité anormale : 2 000 canards prêts à gaver sont morts. Les mesures de confinement et d’abattage sont en cours.
Dès la confirmation de ce premier foyer domestique sur le sol français, la Direction départementale de la protection des populations du Tarn a déployé les mesures de gestion et de contrôle prévues par la réglementation européenne. Ainsi, une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10 km sont instaurées autour de l’élevage infecté, mais aussi autour des exploitations qui ont un lien épidémiologique avec ce foyer. Dans ce périmètre, les mouvements d’animaux sont interdits, ainsi que les lâchers de gibiers. En outre, tous les canards de l’élevage infecté seront abattus, et un abattage préventif sera effectué dans les exploitations de volailles voisines.
La découverte de ce premier foyer dans un élevage commercial de volailles va malheureusement remettre en cause le recouvrement du statut “indemne d’IAHP” de la France vis-à-vis de l’influenza aviaire, prévu le 3 décembre. Or ce statut, perdu par la France il y a tout juste un an, après l’épisode d’influenza aviaire hautement pathogène (sérotypes H5N1, H5N2 et H5N9) qui avait touché les élevages du Sud-Ouest durant l’hiver 2015, est indispensable pour pouvoir exporter les volailles françaises dans de nombreux pays hors d’Europe, tels que la Corée, le Japon ou encore le Maroc.
Les foyers d’IAHP de sous-type H5N8 se multiplient en Europe, tant au sein des populations d’oiseaux sauvages que dans les élevages de volailles. Les espèces migratrices jouent un rôle majeur dans la circulation du virus. La France a déjà mis en évidence un premier foyer, le 27 novembre, dans le Pas-de-Calais. Mais s’agissant de canards sauvages, cette découverte restait sans conséquences sur le plan commercial. En revanche, le retour de la grippe aviaire dans les élevages va sans doute induire des répercussions à l’export. Cette année encore, les exportations des produits de l’aviculture française, comme le foie gras, devraient être pénalisés.
Pour prévenir la contagion, le ministère de l’Agriculture appelle à une vigilance accrue les vétérinaires, les éleveurs, les chasseurs, les propriétaires de basses-cours et tous les détenteurs d’oiseaux afin d’appliquer strictement les mesures de biosécurité prévues par arrêté* et signaler toute mortalité anormale d’oiseaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques, sur le territoire national.
En outre, sur la base d’un avis de l’Anses** signé hier, le dispositif de gestion du risque lié à la faune sauvage est revu. Deux arrêtés et un décret*** ont été publiés aujourd’hui pour clarifier les dispositions qui s’appliquent dans les zones humides à risque particulier, concernant l’utilisation des appelants pour la chasse au gibier d’eau et les lâchers de gibiers à plumes.
*** Décret n° 2016-1634 du 1er décembre 2016 relatif à l’entrée en vigueur immédiate d’arrêtés
Vu l’urgence, le Premier ministre décrète :
« Entrent en vigueur immédiatement à compter de leur publication au Journal officiel de la République française