vendredi, octobre 11, 2024
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Distanciation vs sociabilisation: l’instinct social l’emporte t’il sur l’instinct évolutif ?

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Distanciation vs sociabilisation: l’instinct social l’emporte t’il sur l’instinct évolutif ?

Eviter les maladies infectieuses est plus qu’un instinct, c’est un besoin pour les humains et les animaux. Mais souvent la sociabilisation l’emporte sur la distanciation.

 

Prendre ses distances avec des malades atteints de maladies contagieuses, c’est non seulement du bon sens mais un instinct naturel. Cependant, cela ne veut pas forcément dire que les distances seront respectées. Loin de là.

Le pinson, un oiseau sociable, va apprendre à éviter les animaux avec des comportements suspects comme la léthargie. Le homard épineux des Caraïbes, qui vit généralement en groupe, peut détecter un signal chimique dans l’urine des homards malades et éviter les zones qu’ils occupent. Les mandrills savent reconnaitre les excréments d’animaux avec des parasites et les éviter.

La distanciation ne se fait pas que dans un sens, certains animaux qui se sentent malades vont aussi décider de se mettre d’eux-mêmes en quarantaine pour éviter la transmission de la maladie. C’est le cas d’insectes sociaux, comme la fourmi ou l’abeille, qui quittent délibérément la colonie pour s’en aller et mourir sans contaminer la colonie.

Si la distanciation sociale est souvent naturellement respectée en cas de maladie visible, ce n’est pas forcément le cas lorsque les signes de contagions passent inaperçus, comme pour les malades asymptomatiques de la COVID-19.

Une nouvelle étude de l’Université de Pittsburgh s’est intéressé au comportement d’un petit poisson social, le guppy, lorsqu’il est introduit dans un nouvel environnement et donc potentiellement en contact avec des membres de son espèce atteints de maladies infectieuses.

Résultat : comme de nombreux animaux sociaux, que ce soit des oiseaux, des crevettes ou des rongeurs, la plupart des poissons préfèrent être à proximité d’un réservoir avec leurs congénères, malgré un risque de contagion potentiel. Seuls certains mâles, particulièrement sensible aux infections parasitaires cherchent à éviter le contact.

A croire donc que l’animal social préfère prendre le risque de tomber malade que de rester seul. L’instinct de socialisation l’emporte souvent sur l’instinct de protection contre les maladies, si la maladie n’est pas visible. Ainsi des pinsons, sociaux, évitent des animaux ostensiblement malades.

La même chose peut être observée chez l’humain qui dans l’ensemble se comporte face aux maladies infectieuses comme n’importe quel animal social. La différence, c’est qu’il a des outils pour y faire face. La surveillance et la communication mondiale, ainsi que la centralisation des services de santé et des gouvernements va de pair avec l’instinct évolutif qui nous dit de rester à l’écart des zones d’infection potentielle.

Ces mesures peuvent être efficaces contre les pandémies, à condition que les indications soient respectées et que les humains résistent à leurs instincts sociaux quand il le faut.

Mais en cohérence avec le comportement d’animaux sociaux, dont le guppy, la distanciation sociale pour éviter de contracter la maladie n’est que trop rarement respectée chez l’humain.

« Aucune quantité de Zoom ou FaceTime ne compensent les avantages des interactions sociales instinctives, » déplorent les scientifiques en charge de l’étude. « Ces décisions comportementales frustrantes, bien que tout à fait naturelles, entraîneront la persistance de la COVID-19 jusqu’à l’avènement de la plus grande arme face aux maladies infectieuses émergentes que les animaux n’ont pas : la vaccination. »

 

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