La dermatite atopique canine, communément appelée eczéma chez l’homme, est une réaction allergique cutanée courante chez les chiens qui provoque des démangeaisons chroniques. Ces irritations peuvent avoir de lourdes conséquences psychologiques chez l’animal et augmenter son niveau de stress. La qualité de vie globale des chiens atteints cette dermatite en devient réduite.
Dans le cadre du projet Itchy Dog – une étude en ligne conçue pour comprendre les causes génétiques et environnementales de la maladie d’Alzheimer –, des experts de la School of Veterinary Medicine de l’université de Nottingham (Royaume-Uni) ont recueilli des données comportementales et découvert que la gravité des démangeaisons chez les chiens souffrant de dermatite atopique canine était directement liée à un comportement considéré comme problématique. Mastication, monte, hyperactivité, consommation de matières fécales, vol ou sollicitation de nourriture, excitation, recherche d’attention ou toilettage excessif sont ainsi plus fréquents chez les chiens atteints.
Les résultats suggèrent un lien entre la gravité des démangeaisons et le stress psychologique chez l’animal souffrant de dermatite atopique canine, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la relation entre le propriétaire et son chien. En effet, l’enquête montre que les chiens affectés sont moins faciles à éduquer. Il est important que le propriétaire comprenne que les troubles comportementaux observés peuvent être dus aux démangeaisons plutôt qu’à l’animal lui-même, et cela d’autant plus que le stress chronique aggrave le prurit et exacerbe les allergies.
Il est donc nécessaire d’inclure des facteurs de stress environnementaux et comportementaux dans le traitement des dermatoses chez les chiens et de mieux prendre en compte la nature psychologique de la maladie.
Depuis une vingtaine d’années, le parasite Toxoplasma gondii est soupçonné de manipuler le cerveau des rongeurs afin qu’ils aient moins peur des prédateurs, et particulièrement des chats. Une étude publiée dans Cellmontre qu’au-delà de l’inhibition de la peur vis-à-vis des félins, le parasite de la toxoplasmose diminue l’anxiété générale chez le rongeur infecté, ainsi que son aversion pour un large panel de menaces.
L’objectif du parasite T. gondii est de poursuivre son cycle de développement, en mettant toutes les chances de
son côté pour passer du rongeur au prédateur félin. Ainsi, il ne peut se
reproduire que dans l’intestin du chat, l’unique hôte capable d’excréter le toxoplasme dans
ses fèces et de contaminer ainsi les herbivores, comme le mouton. Rappelons
que Toxoplasma gondii peut infecter tout vertébré à sang chaud, y
compris l’homme qui s’infecte en mangeant de la viande peu cuite parasitée ou
des légumes mal lavés. Cependant, c’est bel et bien dans l’intestin du chat qu’il
se reproduit sexuellement et prend la forme d’oocystes, qui se propagent et
infectent d’autres animaux. Le toxoplasme peut
persister pendant de longues périodes, voire à vie, dans l’organisme de son
hôte.
Des observations comportementales menées chez des souris infectées révèlent qu’elles ne cherchent pas à éviter le contact avec un chat ou un rat et s’aventurent plus facilement dans leur environnement. Les scientifiques ont cherché à comprendre pourquoi la manipulation parasitaire se limite à réduire la peur du prédateur. Il n’y a aucune raison évolutive pour que cette manipulation cérébrale se focalise sur les chats en particulier. Le but du parasite est avant tout que le rongeur infecté soit tué et mangé par un autre animal, quel qu’il soit !
Les derniers travaux se sont donc concentrés sur la réponse
immunitaire du rongeur infecté, plus particulièrement dans le cortex cérébral,
là où se concentrent les kystes parasitaires, même si le processus d’infection et de dissémination observé semble aléatoire.
L’analyse du tissu cérébral a révélé la présence de marqueurs de l’inflammation.
Or le degré d’inflammation est proportionnel au taux de présence des kystes, et
surtout au degré de changement du comportement de l’hôte.
La toxoplasmose est une maladie parasitaire importante en santé animale. Mais il ne faut pas oublier qu’un tiers des humains seraient porteurs de cette infection, dont la prévalence est mondiale. Aux États-Unis, plus de 40 millions de personnes hébergeraient le parasite. En outre, ces dernières années, un lien a été mis en évidence entre sa présence chez l’homme et certaines maladies mentales comme la schizophrénie, la maladie de Parkinson et le trouble bipolaire, voire des accidents de la circulation et des tentatives de suicide. La toxoplasmose est considérée comme l’une des principales causes de décès attribuables aux maladies d’origine alimentaire outre-Atlantique. L’infection pendant la grossesse peut entraîner la mort du fœtus et elle est également une menace pour les patients immunodéprimés, comme les personnes infectées par le virus du Sida. Son impact sur la santé humaine est donc considérable.
Les prochaines études devront donc analyser l’impact réel de la manipulation du cerveau humain par les kystes parasitaires, et leur influence sur les altérations comportementales induites chez l’homme. Notons que l’inflammation dans le cerveau humain est bien plus limitée que celle provoquée chez la souris dans des conditions spécifiques, en laboratoire. Toutefois, une meilleure connaissance de cette neuro-inflammation devrait permettre, à terme, de modifier certains traits de comportement tels que l’anxiété, la sociabilité ou encore la curiosité. Reste que l’effet potentiel d’une infection à T. gondii sur la fonction neuronale chez l’homme ne doit pas être sous-estimé.
Un arrêté publié aujourd’hui par le ministère de l’Agriculture et relatif à la peste porcine africaine étend le périmètre de la zone d’observation dans les Ardennes. Il fait suite à un avis de l’Anses. Les trois départements frontaliers avec la Belgique sont concernés par ces mesures (Ardennes, Meuse et Meurthe-et-Moselle).
La publication de ce nouvel arrêté s’inscrit dans une politique de lutte contre le virus de la peste porcine africaine qui continue sa progression dans l’Union européenne.
En termes de biosécurité, la France a sorti les grands moyens :
une clôture est érigée le long de la frontière
belge sur 132 km, afin de créer une barrière contre les hordes de sangliers,
dont une régulation sans précédent est assurée par les chausseurs et les agents
de l’ONCFS ;
la zone d’observation dans les Ardennes est
étendue ;
certaines activités forestières sont dorénavant
permises, comme l’exploitation de bois de chauffage par les particuliers, mais
dans des conditions très strictes (déclaration en préfecture, sensibilisation
en termes de biosécurité, etc.) ;
les premières formations à la biosécurité des
affouagistes ont été dispensées en novembre dernier.
La situation en Asie est incontrôlable et les dernières évolutions en Europe sont préoccupantes.
Peste porcine africaine: Zonage franco-belge au 16/12/19
Les nuisances liées à l’éclairage artificiel nocturne semblent augmenter la charge infectieuse du virus West-Nile qui circule chez les oiseaux sauvages, selon une étude menée par des chercheurs américains de l’université de Floride.
Ce n’est pas la première étude relative aux effets physiologiques et comportementaux néfastes de la pollution lumineuse sur la faune sauvage, voire sur la santé humaine. Mais celle-ci envisage l’impact sur le risque de transmission de maladies infectieuses. Elle révèle ainsi l’existence de graves conséquences sur un plan épidémique, concernant une zoonose présente également en France. Car si la fièvre de West-Nile est une maladie virale qui infecte essentiellement les oiseaux (hôtes réservoirs), elle peut aussi affecter l’homme et les équidés (culs-de-sac épidémiologiques).
Les scientifiques ont observé
que l’exposition à la lumière la nuit prolonge sensiblement la période
d’infection du moineau domestique (Passer
domesticus), hôte réservoir du virus du Nil occidental en milieu urbain.
Des moineaux captifs ont été
soumis à la lumière artificielle pendant 7 à 25 nuits avant d’être exposés
au virus. Des échantillons de sang ont été prélevés tous les deux jours pendant
10 jours. Tous les oiseaux étaient infectés après 2 à 4 jours d’exposition.
Les auteurs de l’étude ont aussi remarqué que ces moineaux conservaient des titres viraux transmissibles deux jours de plus que les oiseaux témoins, sans pour autant présenter un taux de mortalité supérieur. En outre, ils soulignent que la pollution lumineuse n’a pas besoin d’être excessive pour obtenir un tel résultat.
Sur le plan moléculaire, la
lumière artificielle nocturne agit sur des cascades de gènes, notamment une
catégorie capable d’influencer le taux de dissémination du virus West-Nile.
Cela n’est pas une surprise. De nombreuses relations vecteur-agent pathogène reposent
sur les signaux lumineux pour coordonner les rythmes journaliers, voire
saisonniers. Ainsi, comme la lumière artificielle perturbe ces rythmes, cela affecterait
la réponse immunitaire des passereaux.
Un modèle mathématique a en outre permis d’estimer l’augmentation du risque d’épidémie par le virus West-Nile dans ces conditions de circulation virale, qui atteint 41 %. Un résultat inquiétant s’agissant d’une maladie zoonotique potentiellement présente dans des zones à forte densité humaine, comme les villes.
Cette étude fait également écho à une précédente menée chez les pinsons : les oiseaux qui présentaient un taux de cortisone (hormone du stress) plus élevé étaient davantage susceptibles d’être piqués par des moustiques, vecteurs de la fièvre de West-Nile. Or il est reconnu que la pollution lumineuse accroît le stress. La boucle est bouclée…
La 2e édition du Forum mondial sur le
bien-être animal*, mis en place par l’OIE en 2017, s’est tenue les 11 et 12
avril derniers à Paris. Cette année, les participants ont débattu sur le transport
des animaux vivants, par terre, mer ou air. Leur objectif : élaborer des
propositions visant à améliorer et à aider à mettre en œuvre les normes
internationales de l’OIE en la matière. Le bien-être des animaux pendant le
transport relève de la responsabilité commune de tous les acteurs concernés,
des éleveurs aux marchands, des transporteurs aux conducteurs, pilotes ou
capitaines de navire, en passant par les autorités administratives et les services
vétérinaires nationaux.
Autour du thème “Le transport
des animaux : une responsabilité partagée”, le forum de discussion créé il
y a deux ans par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a réuni quarante
participants engagés sur la question du bien-être animal (membres de l’OIE, d’organisations
internationales, de la recherche, de l’industrie agro-alimentaire, d’organisations
non gouvernementales, etc.).
Voyager fait partie
intégrante de la vie des animaux domestiques, qu’ils soient expédiés à des fins
alimentaires, sportives, de recherche ou de loisirs. Des milliers d’animaux
sont ainsi transportés chaque année dans le monde, ce qui représente d’importants
défis en termes de santé et de bien-être animal. Une bonne compréhension du
comportement des animaux et des techniques de manipulation appropriées sont
quelques-uns des principes de base qui concourent à réduire au minimum les effets
néfastes du transport sur le bien-être animal, lequel relève de la
responsabilité de l’ensemble des professionnels impliqués. Du début à la fin, la
qualité et le bon déroulement du transport sont entre les mains de tous ceux
qui y participent.
Deux séances plénières,
consacrées à la mise en application des normes et recommandations de l’OIE
relatives au bien-être animal durant le transport, ont envisagé les défis à
relever, la participation des services vétérinaires nationaux et le rôle de la
société civile et de l’industrie dans la sensibilisation des différents acteurs
à son importance. Les participants, répartis en groupes de travail, ont ensuite
examiné les trois moyens de transport traités dans les Codes sanitaires de l’OIE
(transports maritime, terrestre et aérien) et mis en évidence les enjeux
actuels et les domaines à améliorer. Plusieurs points clés ont été soulevés,
notamment :
– la nécessité d’identifier clairement l’entité qui assume la responsabilité globale tout le long de la chaîne de transport ;
– la nécessité d’une communication et d’une coordination efficaces entre les responsables afin de réduire les risques de manquement à la réglementation ;
– la nécessité d’élaborer des cadres réglementaires fondés sur les “bonnes pratiques” afin d’éviter les difficultés de mise en œuvre ;
– l’importance d’adopter une approche multidisciplinaire lors de l’élaboration de politiques de bien-être animal, en complément de l’utilisation d’indicateurs scientifiquement fondés.
Les résultats du forum mondial serviront à élaborer un plan de mise à jour des chapitres de l’OIE relatifs au bien-être animal pendant le transport, au sein des Codes sanitaires pour les animaux terrestres et aquatiques, en lien avec les dernières avancées scientifiques en la matière.
Bruno Ferreira, inspecteur général de santé publique vétérinaire, est le nouveau directeur général de l’alimentation depuis le 2 mai 2019. Il succède à Patrick Dehaumont, qui occupait ce poste depuis 2012, et devient le 11e directeur à piloter la politique nationale en matière d’alimentation. De son côté, Isabelle Chmitelin, directrice de l’école vétérinaire de Toulouse (ENVT) depuis juin 2015, prendra la direction du cabinet du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, à partir du 13 mai.
Bruno Ferreira a principalement mené sa carrière au ministère de l’Agriculture. Avant sa
nomination à la tête de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), il
était directeur adjoint du cabinet du ministre, chargé de la réforme de la
politique agricole commune, des relations diplomatiques et de l’agro-écologie. Auparavant,
il a exercé différentes fonctions dans les domaines des actions sanitaires, des
productions animales, des questions vétérinaires et phytosanitaires, de la
sécurité sanitaire des aliments et de la protection des végétaux.
Isabelle Chmitelin, vétérinaire de formation, prendra
dans quelques jours son poste de directrice au cabinet du ministre de l’Agriculture.
Au cours des quatre ans passés à
la tête de l’ENV de Toulouse, elle a su fédérer les équipes autour de la
construction d’un projet d’établissement et d’une nouvelle marque ENVT, améliorant
la visibilité de l’école et les succès en termes d’enseignement ou de
recherche. Elle a également engagé le processus d’accréditation de l’ENVT par l’Association
européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (A3EV). Une équipe
dédiée à ce projet prépare l’audit qui, en 2020, devrait concrétiser la
reconnaissance de l’école toulousaine au niveau européen.
Un chat endormi, un chien qui remue la queue, une perruche qui gazouille ou même un simple poisson rouge peuvent aider les personnes âgées confrontées à des troubles de santé mentale et/ou physique. Un sondage national, réalisé aux États-Unis, confirme que les bénéfices d’une présence animale sont nombreux, même si cela peut aussi être la source d’inquiétudes. Certaines personnes vont jusqu’à faire passer les besoins de leurs animaux avant leur propre santé.
Selon cette étude sur le vieillissement en bonne santé, menée par l’université du Michigan, 55 % des 2 051 adultes interrogés, âgés de 50 à 80 ans, possèdent un animal de compagnie, et plus de la moitié d’entre eux en ont plusieurs. Les trois quarts des propriétaires âgés estiment que leurs animaux réduisent leur stress, voire leur donnent une raison de vivre. En outre, pour les deux tiers des propriétaires d’animaux et 78 % des propriétaires de chiens, leur animal les aide à être physiquement plus actifs.
Pour ceux qui sont confrontés à des problèmes de santé, la possession d’un animal de compagnie apparaît encore plus bénéfique. Plus de 70 % de ces personnes âgées déclarent que leur animal les aide à faire face aux troubles physiques ou émotionnels, et 46 % qu’il les aide à lutter contre la douleur. En contrepartie de ces effets positifs, la perte d’un animal de compagnie peut avoir un impact psychologique bien réel auquel les proches doivent rester attentifs.
Pour plus de la moitié des propriétaires âgés, l’acquisition d’un animal a été motivée par le besoin de compagnie. Les relations avec les animaux sont perçues comme moins compliquées que celles avec les humains. Ils offrent aux personnes âgées le sentiment d’être nécessaires et d’être aimées. Malgré tout, 60 % des propriétaires âgés estiment que la possession d’un animal contribue au développement d’un lien social plus fort, qu’il aide à rester en contact avec d’autres personnes.
Les résultats du sondage mettent également au jour des préoccupations liées à la possession d’un animal de compagnie. Ainsi, 18 % reconnaissent que les dépenses liées aux soins de santé pèsent lourdement sur leur budget. Pour plus de la moitié des propriétaires, un animal complique aussi les déplacements ou les activités en dehors du domicile. Un répondant sur six déclare en outre qu’il fait passer les besoins de son animal avant ses propres besoins en matière de santé, un chiffre plus proche d’un sur quatre chez ceux qui font face à des problèmes de santé.
Les 45 % de personnes
âgées qui n’ont pas d’animal avancent plusieurs raisons : 42 % déclarent
ne pas vouloir être dépendantes, 20 % qu’elles n’ont pas de temps à lui
consacrer, 23 % invoquent le coût de son entretien et 16 % des
allergies, chez elles ou chez un membre de leur foyer. Pour les personnes sans
animaux mais qui souhaitent en avoir, il reste l’option de devenir bénévole
dans un refuge local ou de garder les animaux de leurs amis et de leur famille.
Cette étude met en évidence les nombreux avantages physiques, psychologiques et sociaux que les animaux de compagnie peuvent avoir pour les personnes âgées. Conscients qu’ils sont une source de bien-être et qu’ils participent à une meilleure qualité de vie et à une meilleure santé, de plus en plus de lieux d’hébergement autorisent les résidents à posséder un animal domestique. De même, la zoothérapie ou médiation par l’animal propose une grande variété de stimulations qui visent à soulager la détresse émotionnelle, à promouvoir l’estime de soi et à encourager la communication des aînés.
Dans un contexte de risque maximal d’introduction de la peste porcine africaine sur le territoire français, les règles applicables au transport des porcs et sangliers vivants par camion viennent d’être renforcées, via un arrêté* du ministère de l’Agriculture. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la prévention du risque de propagation des dangers sanitaires réglementés. L’objectif est de conserver le statut indemne de la France et de préserver la filière porcine de cette menace économique et sanitaire majeure. Le transport par des particuliers de porcins de compagnie n’est pas concerné.
Les mesures prises par l’arrêté du 29 avril 2019 couvrent l’ensemble de la chaîne de transport par route des suidés, de la conception des camions jusqu’à la formation des employés aux bonnes pratiques d’hygiène. Ainsi, les dispositions portent sur la conception des véhicules routiers et des équipements (plancher antidérapant, système de réduction des fuites d’urine ou de fèces, etc.), la programmation et la réalisation du transport, l’accès aux lieux de chargement ou de déchargement, la séparation des animaux lors du transport, le nettoyage et la désinfection après le transport, le contrôle de l’efficacité de ces opérations (plan de contrôles visuels), les équipements présents dans les véhicules (tenues spécifiques, pulvérisateur de désinfectant), le renforcement des mesures de prévention en cas de foyers, la formation du personnel à la biosécurité (désignation d’un référent chargé à son tour de former ses collègues) et les obligations de tenue de registres par les transporteurs (à conserver pendant trois ans).
Le chargement simultané de porcs domestiques et de sangliers à bord d’un même véhicule est interdit. Avant de transporter des porcs dans le même camion, un délai de deux nuits est à observer après les opérations de nettoyage et de désinfection. Quant au transfert entre véhicules de suidés vivants issus d’exploitations différentes, il ne peut avoir lieu que dans un centre de rassemblement.
Un autre arrêté, daté du 10 avril, fixe les mesures de prévention et de surveillance à mettre en place dans les exploitations de suidés, ainsi qu’en matière de chasse et d’activité forestière, à la suite de la découverte de cas de peste porcine africaine chez des sangliers sauvages en Belgique, à quelques kilomètres de la frontière française. Dans ce contexte, la création de trois “zones blanches” (100 km de clôtures fixes déployées dans les Ardennes, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle) vise à protéger le territoire français d’une éventuelle propagation du virus de la peste porcine africaine qui sévit depuis septembre 2018 chez nos voisins belges.
Si aucune mesure immédiate n’est prise, les maladies
pharmacorésistantes pourraient provoquer quelque 10 millions de décès par an
d’ici à 2050, ainsi que des conséquences économiques aussi graves que celles dues
à la crise financière mondiale de 2008-2009. Tel est le verdict rendu par
plusieurs organisations internationales dans un rapport commun remis au
secrétaire général des Nations unies. Réunies sous la même bannière, elles tirent
la sonnette d’alarme et formulent des recommandations capitales pour intensifier
la lutte mondiale contre les infections résistantes aux antimicrobiens, sans
plus attendre.
Pour protéger les populations et la planète et assurer un avenir durable pour tous, il va falloir agir de toute urgence. Car la situation est critique, selon le nouveau rapport* publié par l’Interagency Coordination Group on Antimicrobial Resistance (IACG)** des Nations unies. La résistance aux antimicrobiens représente ainsi l’une des plus grandes menaces à l’échelle mondiale. Dans cet état des lieux collectif, les experts plaident pour une action immédiate, coordonnée et ambitieuse afin d’éviter une crise potentiellement catastrophique, qui pourrait entraîner la mort de près de 2,4 millions de personnes entre 2015 et 2050 dans les pays à hauts revenus et plonger dans l’extrême pauvreté jusqu’à 24 millions de personnes à l’horizon 2030.
Les agents antimicrobiens
(notamment les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les
antiprotozoaires), qui sont des outils essentiels pour lutter contre les
maladies chez l’homme, les animaux et les plantes, deviennent peu à peu
inefficaces. Ainsi, des niveaux de résistance alarmants ont été signalés dans des
pays aux revenus très divers. Selon le rapport de l’IACG, près de 700 000
personnes meurent chaque année des suites d’une maladie pharmacorésistante,
dont 230 000 en raison d’une tuberculose multirésistante.
De plus en plus de maladies courantes, comme les infections des voies respiratoires ou urinaires et les infections sexuellement transmissibles, deviennent incurables. Sans l’engagement de tous les pays, quel que soit leur niveau de richesses, les conséquences sur la santé mondiale et les objectifs de développement durable seront désastreuses si la résistance aux antimicrobiens n’est pas maîtrisée. Et il n’est plus temps d’attendre : à défaut d’actions urgentes déployées à l’échelle planétaire, la situation échappera à tout contrôle dans moins d’une génération.
Le rapport examine la nature et l’ampleur des solutions à apporter en vue d’endiguer les résistances et de préserver les progrès accomplis depuis un siècle en matière de santé. Considérant que les santés humaine, animale, alimentaire et environnementale sont étroitement liées, les rapporteurs appellent à une riposte coordonnée et multisectorielle, fondée sur la stratégie “Un monde, une santé” qui vise à mobiliser et unir toutes les parties prenantes autour d’une vision et des objectifs communs. Sans perdre de temps, ils exhortent ainsi tous les pays à prendre plusieurs mesures primordiales :
• donner la priorité à l’élaboration de plans d’action nationaux, afin d’augmenter les financements et de renforcer les capacités nationales ;
• mettre en place un cadre réglementaire plus ferme et soutenir les programmes de sensibilisation visant à encourager une utilisation responsable et prudente des antimicrobiens par les professionnels de la santé humaine, animale et végétale ;
• investir dans des programmes de recherche et de développement ambitieux pour développer de nouvelles technologies visant à lutter contre la résistance aux antimicrobiens ;
• éliminer de toute urgence
l’utilisation des principaux traitements antimicrobiens considérés comme
facteurs de croissance dans le domaine de l’agriculture.
Au total, les 14 recommandations
à mettre en œuvre nécessitent un engagement immédiat de tous les secteurs, des gouvernements
au secteur privé, en passant par la société civile et le monde universitaire.
Par ailleurs, le rapport
réaffirme l’engagement de la FAO, de l’OIE et de l’OMS en faveur d’une action
concertée à l’échelon mondial.
Pour la FAO, les recommandations
émises reconnaissent le rôle essentiel joué par les antimicrobiens pour
protéger la production, la sécurité sanitaire et le commerce des aliments,
ainsi que la santé humaine et animale, et elles encouragent clairement leur
utilisation de manière responsable dans tous les secteurs. Les pays doivent
promouvoir des systèmes alimentaires et des pratiques agricoles durables en
développant des alternatives viables à l’utilisation des antimicrobiens.
Pour l’OIE, la résistance aux antimicrobiens doit être combattue de toute urgence, en adoptant l’approche “Une planète, une seule santé” qui implique un engagement audacieux et à long terme des gouvernements et des autres parties prenantes, soutenus par les organisations internationales. Ce rapport indique le niveau d’engagement et de coordination requis pour faire face à ce défi mondial qui menace la santé publique, la santé et le bien-être des animaux, ainsi que la sécurité sanitaire des aliments. Tout le monde a un rôle à jouer pour garantir, à l’avenir, l’accès et l’efficacité de ces médicaments essentiels.
Pour l’OMS, la lutte pour la
protection de certains médicaments essentiels est entrée dans une phase
décisive. Ce rapport contient des recommandations concrètes qui pourraient
sauver des milliers de vies chaque année.
Si les défis que pose la résistance
aux antimicrobiens sont complexes et multiformes, ils ne sont pas
insurmontables selon le groupe d’experts. Le rapport souligne la nécessité de
coordonner et d’intensifier les efforts pour vaincre cet obstacle majeur à la
réalisation de nombreux objectifs de développement durable des Nations unies,
notamment la couverture santé universelle, la sécurité alimentaire, des
systèmes de production agricole durables, l’accès à une eau salubre et à
l’assainissement, ainsi que la réduction de la pauvreté et des inégalités.
Le placement temporaire en famille d’accueil réduit le niveau de stress et augmente le temps de repos chez les chiens vivant en refuge. Une étude de l’université de l’Arizona a évalué l’impact des programmes d’accueil d’une à deux nuits sur le taux de cortisol urinaire, la fréquence du pouls au repos, la proportion et la qualité du sommeil des chiens en chenil. Cinq refuges pour animaux aux États-Unis ont participé à l’étude. Le fait de quitter temporairement l’environnement clos et pauvre en interactions du refuge a un impact significatif sur le bien-être et le comportement des chiens en attente d’adoption.
L’isolement social est l’un des principaux facteurs de stress pour les chiens qui vivent dans des refuges pour animaux. En plus de la privation de liberté de mouvement due à la taille des cages, la vie en refuge limite également la capacité des chiens à interagir avec leurs congénères et avec l’homme. Dans ce cadre, les chiens sont soumis à plusieurs facteurs de stress, notamment un degré sonore élevé, l’absence d’espace et d’activité, un déficit de sommeil et une perte des liens sociaux. Selon des recherches antérieures, les niveaux de bruit dans les chenils peuvent atteindre, voire dépasser 100 dB. Cet environnement perturbateur, en plus de l’isolement, fait que les chiens perdent peu à peu le contrôle sur leur vie quotidienne. Leur comportement devient apathique, ils manifestent moins d’intérêt pour les visiteurs au fil du temps et finissent par rester en retrait, dans le fond de leur cage.
Chaque année, entre 4 et 5,5 millions de chiens sont placés dans un refuge aux États-Unis. Si beaucoup seront adoptés ou retrouveront leur propriétaire, environ 14 % de ces chiens seront euthanasiés. Pour augmenter le nombre d’adoptions, l’université de l’Arizona a étudié l’incidence de la vie en chenil et les bénéfices d’un court placement hors des grilles du refuge, le temps de quelques nuits, sur le comportement des chiens et leur niveau de stress. L’objectif était de mesurer l’impact du placement familial de courte durée sur les habitudes de repos des chiens de refuge. En plus du dosage du cortisol, l’un des marqueurs physiologiques du stress, des colliers connectés ont permis de surveiller la température, les fréquences cardiaque et respiratoire, l’activité et les positions des chiens.
L’équipe a suivi le degré de stress des chiens de cinq refuges de capacité variable (de 600 chiens par an à plus de 6 000) en mesurant le taux de cortisol avant, pendant et après chaque soirée passée hors de leurs boxes. Au total, 207 chiens ont participé à l’étude et 1 076 valeurs de cortisol ont été collectées puis analysées. Dans tous les refuges, l’équipe de recherche a constaté que le rapport cortisol sur créatinine urinaire avait considérablement diminué pendant leur séjour en famille d’accueil, mais était revenu à son niveau initial après le retour au refuge. Cependant, l’ampleur de la réduction observée variait d’un refuge à l’autre. Tous les chiens ont connu leurs plus longues périodes de repos ininterrompu pendant ce séjour en famille, sorte de parenthèse dans la vie stressante du refuge. Les chiens des refuges ne dorment qu’un peu moins de 11 heures par jour, versus 14 heures pour les autres. Ces sorties ont aussi permis d’en savoir plus sur le comportement individuel des chiens au sein d’un foyer, des informations qui serviront à mieux renseigner un potentiel adoptant.
Au final, ces nuits en famille, à considérer comme une forme d’enrichissement bénéfique mais de courte durée, ne constituent qu’une première étape. Pour réduire le stress et améliorer la vie des chiens de refuge à plus long terme, il reste à étudier les avantages de sorties éducatives plus fréquentes, de placements de longue durée en famille d’accueil et à prendre en compte les facteurs environnementaux spécifiques à chaque refuge.
Une équipe de chercheurs, dirigée par le Royal Veterinary College, a observé pour
la première fois des similitudes clés entre l’arthrose spontanée chez le chien
et chez l’homme. La rhumatologie comparée pourrait ainsi mettre en évidence de
nouvelles pistes thérapeutiques, en particulier pour l’arthrose de la hanche et
du genou. Leur étude* suggère que les traits communs identifiés sont en partie
dus au mode de vie et à l’environnement partagés par le chien et l’homme.
Cependant, des similarités constatées, en termes d’anatomie et de physiopathologie,
y contribuent également.
Pour la première fois, différentes formes d’arthrose ont été comparées chez le chien et chez l’homme. L’objectif de cette approche “One Medicine” est de mettre en évidence les mécanismes de la maladie communs aux deux espèces et de développer de nouveaux traitements pour améliorer la qualité de vie et la santé animale et humaine.
Les chercheurs, cliniciens des deux médecines, ont passé en revue toute la littérature portant sur l’arthrose. Après l’examen de plus de 230 études publiées, l’équipe a pu constituer une synthèse des connaissances sur cette maladie articulaire. Il est apparu que les articulations les plus souvent atteintes, chez le chien comme chez l’homme, sont le genou, la hanche, l’épaule et le coude. La douleur chronique associée a également une base commune, ce qui suggère, selon les auteurs, l’existence d’un lien entre la neurophysiologie canine et humaine.
En compilant toutes ces données,
les chercheurs espèrent que de futures recherches seront menées sur l’arthrose,
sur la base d’une collaboration entre les experts en santé animale et en santé
humaine. Les chiens vivent dans le même environnement que l’homme et
développent de nombreuses maladies communes. Par conséquent, une approche
unique pour plusieurs de ces maladies pourrait permettre d’acquérir de
nouvelles connaissances pertinentes et d’explorer des solutions thérapeutiques efficientes,
tant pour l’animal que pour l’homme. Une collaboration interespèces qui fournira
une mine de matériel de recherche sur l’arthrose humaine qui ne peut
actuellement pas être obtenue à partir de modèles de rongeurs ou d’arthrose canine
induite. Le potentiel et les bénéfices de cette médecine comparée sont clairement
démontrés dans cette étude.
De nouveaux traitements
pour une forme rare de mélanome pourraient résulter de la découverte de
mutations génétiques similaires chez l’homme, le chien et le cheval. Dans une
étude menée chez ces trois espèces au Royaume-Uni, les chercheurs ont effectué le
séquençage et l’analyse génomique comparative du mélanome muqueux humain, du mélanome
oral canin et du mélanome équin. Ils ont identifié des similitudes et des
différences génétiques susceptibles d’influencer le comportement des tumeurs et
la réponse aux traitements.
Le mélanome est un cancer le
plus souvent cutané, mais un sous-type plus rare, appelé mélanome muqueux,
apparaît chez l’homme dans des zones autres que la peau telles que le canal
anal ou vaginal, les cavités nasale et buccale. Chez le chien, le mélanome oral
est beaucoup plus fréquent que chez l’homme et son pronostic est sombre. Il présente
des similitudes histologiques avec la maladie humaine et se développe le plus
souvent dans la muqueuse buccale. Chez le cheval, le mélanome est également
localisé sur les muqueuses ou à proximité, mais il est généralement moins
agressif. Dans les trois espèces, le principal traitement est l’ablation
chirurgicale de la tumeur.
Publiée dans Nature Communications, l’étude a séquencé les exomes (parties du génome qui regroupe 85 % des mutations) issus de 46 cas de mélanome muqueux humain, de 65 cas de mélanome oral canin et de 28 cas de mélanome équin, ainsi que des tissus sains correspondants. L’objectif était de caractériser les mutations somatiques du mélanome chez chaque espèce, afin de réaliser une analyse comparative interespèces des mutations génétiques récurrentes et de la variabilité du nombre de copies.
La plupart des mélanomes séquencés ont présenté moins de cinq gènes mutés, soit beaucoup moins que pour les tumeurs cutanées. Responsables du développement du cancer, ils pourraient être ciblés dans le cadre de nouveaux traitements. Avec moins de mutations, ce cancer peut être plus difficile à détecter par le système immunitaire. Cela pourrait expliquer pourquoi l’immunothérapie actuelle échoue souvent à traiter le mélanome oral chez le chien et le mélanome muqueux chez l’homme.
Cette étude est la première à comparer les génomes des mélanomes humain, canin et équin, la première à séquencer ces tumeurs cancéreuses chez le cheval, et la première de séquençage du mélanome oral canin à cette échelle. La comparaison des cancers entre espèces vise à identifier les thérapies les plus pertinentes pour chacune sur le plan biologique. Il s’agit d’un bon exemple de l’approche One health (une seule santé).
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