vendredi, novembre 22, 2024
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Parvovirose canine : un nouveau test pour mieux immuniser contre le parvovirus

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Parvovirose canine : un nouveau test pour mieux immuniser contre le parvovirus

Malgré l’existence d’un vaccin efficace, le parvovirus canin continue de se disséminer. Il existe en effet une période critique dans la vie d’un chiot pendant laquelle il est sensible à l’infection, mais ne répond pas à la vaccination. Pour améliorer le calendrier vaccinal, des tests sérologiques sont effectués, mais ils ne sont pas parfaits. Des vétérinaires ont cherché à affiner le protocole du test d’inhibition de l’hémagglutination pour éviter une mauvaise interprétation des résultats et une vaccination inefficace.

 

Le parvovirus canin de type 2 (CPV-2) est le principal agent infectieux de la gastro-entérite hémorragique chez les chiots et les jeunes chiens. Ce parvovirus a émergé dans les années 1970 et a depuis continué d’évoluer en générant différents variants antigéniques (appelés CPV-2a, 2b et 2c) qui ont graduellement remplacé la souche originale. Malgré l’adoption généralisée d’un vaccin contre le virus et les progrès dans la compréhension de la pathobiologie générés par 50 ans de recherches, des épizooties de CPV-2 continuent de se produire au sein de la population canine. En effet, les anticorps maternels chez le jeune chiot peuvent entraver l’action de la vaccination.

La persistance d’anticorps d’origine maternelle interfère avec le développement d’une réponse active aux vaccins administrés et limite l’immunisation des chiens contre le CPV-2. Les anticorps maternels sont transmis aux chiots lors de l’ingestion du colostrum et peuvent donc varier entre les portées et entre les chiots d’une même portée. Au-delà d’un certain seuil d’anticorps (1:80), les chiots sont protégés contre l’infection et la maladie, alors qu’en dessous d’un autre seuil (1:20), les animaux sont sensibles à la fois à l’infection et à la maladie. Entre ces deux seuils, les anticorps ne permettent pas d’assurer une protection contre l’infection par le CPV-2, mais peuvent interférer avec l’immunisation active. Il y a donc une période, qui dure environ deux à cinq semaines, pendant laquelle les anticorps des chiots se trouvent entre ces deux seuils : ils sont sensibles à l’infection, mais ne répondent pas à la vaccination.

Ces dernières années, les vétérinaires proposaient de titrer les anticorps maternels avant la primovaccination pour optimiser la protection vaccinale et ne pas multiplier les injections inutiles. Dans ce cadre, ils utilisent des tests sérologiques pour établir la concentration d’anticorps maternels, prédire le moment optimal de vaccination et confirmer l’immunité postvaccinale. Les tests de séroneutralisation virale et d’inhibition de l’hémagglutination sont devenus la référence pour la détection et la mesure des anticorps spécifiques au CPV-2.

Les tests de neutralisation virale, qui permettent d’identifier une immunité protectrice, sont fiables et sensibles, mais techniquement exigeants et peuvent nécessiter des étapes supplémentaires pour passer outre l’effet cytopathique du CPV-2. Par conséquent, le test d’inhibition de l’hémagglutination a été largement adopté dans les laboratoires du monde entier pour la mesure des anticorps spécifiques du CPV-2. Mais ce test n’est pas non plus parfait. La présence dans le sérum canin d’agglutinines non spécifiques contre les globules rouges porcins, qui sont couramment utilisés dans le test, peut masquer la présence d’anticorps spécifiques du CPV-2 à des dilutions sériques plus faibles, notamment dans les seuils intéressants pour la vaccination. Cela peut induire des résultats faussement négatifs. De plus, la précipitation artéfactuelle de globules rouges en excès, en l’absence d’anticorps spécifiques du CPV-2, peut également conduire à des résultats faussement positifs chez les chiens sensibles à l’infection.

Des vétérinaires ont donc voulu améliorer le protocole du test d’inhibition de l’hémagglutination, afin de minimiser l’interférence des agglutinines non spécifiques et de la précipitation artéfactuelle des globules rouges sur la mesure du titre d’anticorps, et améliorer ainsi l’interprétation du test. Ils ont proposé un protocole dans lequel le sérum canin est préincubé avec des globules rouges porcins pendant 12 heures pour éliminer les agglutinines non spécifiques. Une concentration plus faible (0,1 % contre 0,8 %) de suspensions de globules rouges porcins est aussi utilisée pour limiter la précipitation artéfactuelle. Un panel de sérums canins, prélevés sur 80 chiens de tous les âges et avec différents titres d’anticorps neutralisants, a été analysé avec le nouveau protocole pour le tester.

Les chercheurs montrent ainsi que le prétraitement des sérums avec des globules rouges empêche l’hémagglutination non spécifique et que l’abaissement de la concentration de globules rouges évite la précipitation artéfactuelle. Ce nouveau protocole augmente donc la précision de l’interprétation du test et réduit l’interférence des agglutinines non spécifiques, principalement observées chez les chiots. Cela réduit la probabilité d’une évaluation incorrecte de l’immunité passive ou active chez le chiot au moment de décider d’administrer ou de différer la vaccination. Ce protocole permet de trouver une fenêtre de vaccination optimale, ce qui pourrait suffire pour endiguer les contaminations par le parvovirus canin.

 

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