L’American Association of Equine Practitioners (AAEP) a mis à jour ses directives sur la lymphangite épizootique afin d’aider les vétérinaires à identifier, diagnostiquer et contrôler cette maladie chez le cheval, sachant qu’elle peut également toucher le chien, les bovins, les camélidés, voire l’homme. Principalement retrouvé en Afrique, au Moyen-Orient, en Russie et en Asie, l’agent pathogène en cause, Histoplasma farciminosum, est un champignon microscopique qui se montre très résistant dans l’environnement et inquiète les praticiens équins américains.
La lymphangite épizootique est une maladie infectieuse contagieuse et chronique qui affecte la peau, les vaisseaux et les ganglions lymphatiques au niveau des membres, de l’encolure et du poitrail des chevaux, mais aussi d’autres espèces d’équidés. Le champignon responsable, Histoplasma capsulatum var. farciminosum, contamine l’animal à la faveur d’une plaie cutanée et provoque une lymphangite qui va évoluer en œdèmes déclives et entraîner un état de faiblesse progressif chez les équidés infectés.
Bien que non répertoriée par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), la maladie revêt une importance socioéconomique significative dans les pays où elle est endémique, et dont certains commercialisent des produits d’origine animale, notamment destinés au marché américain. Si le champignon n’a pas colonisé pour le moment les États-Unis, il circule dans d’autres pays du monde, et préoccupe. S’il est introduit sur le sol américain, il sera particulièrement difficile à éliminer. Le champignon peut survivre dans la poussière et le sol pendant de longues périodes et se montre très résistant à l’action des agents physiques et chimiques. Une campagne de lutte préventive est donc nécessaire pour agir efficacement contre Histoplasma farciminosum.
Mais la lymphangite épizootique peut être confondue cliniquement avec d’autres maladies, dont la lymphangite ulcéreuse ou la streptothricose cutanée. Pour sensibiliser les vétérinaires, l’AAEP a donc mis à jour ses lignes directrices sur la maladie. L’association a estimé utile de préciser sa physiopathologie pour les praticiens et les organismes sanitaires afin de les aider à identifier, diagnostiquer et prévenir la lymphangite épizootique. Toute suspicion aux États-Unis doit être immédiatement signalée à l’United States Department of Agriculture (USDA), ainsi qu’aux professionnels de la santé animale dans les cinquante États et territoires américains. Les mesures de contrôle utilisées dans les pays en zones d’endémie, comme la vaccination, ne sont ni disponibles ni recommandées aux États-Unis pour le moment. La lutte contre la lymphangite épizootique dans les régions du monde où elle n’est pas largement établie passe par l’abattage des équidés infectés et par l’application de mesures de biosécurité strictes pour empêcher la propagation du champignon pathogène. Dans les pays où la maladie est endémique, cet abattage n’est ni pratique ni économiquement faisable.