Une nouvelle enquête Vet Futures, menée auprès de 623 vétérinaires et étudiants britanniques, montre que la plupart d’entre eux sont plutôt positifs quant à l’avenir de leur profession : 59 % se disent en effet très ou assez optimistes. Cependant, quand il s’agit de choisir parmi les objectifs stratégiques proposés, deux priorités sont soulignées par près d’un sondé sur cinq (19 %) : la nécessité de réduire le stress et celle d’assurer une plus grande reconnaissance publique de la profession.
Cette enquête, qui s’inscrit dans le cadre du projet de recherche Vet Futures, commun à la British Veterinary Association (BVA) et au Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS), vise à cerner les grands enjeux auxquels doit faire face la profession, aujourd’hui et demain. Son but est de développer un plan d’action pour aider les vétérinaires à se préparer et à prendre en main leur devenir. L’enquête a permis de cerner leur degré de satisfaction à l’égard de leur métier, et leur a demandé d’identifier et de prioriser les questions stratégiques clés, mais aussi de classer les principales menaces et opportunités pour la profession.
Si les priorités choisies par les sondés varient selon les différentes zones d’exercice et l’ancienneté dans la profession, un objectif majeur les rassemble : faire reconnaître le rôle des vétérinaires à tous les niveaux. S’ils ont une conscience élevée de leurs missions dans des domaines non cliniques comme la recherche, la sécurité sanitaire, la santé publique, etc., ils considèrent que le grand public sous-estime ces contributions. Ainsi, à l’horizon 2030, quatre des cinq buts classés en tête ont un lien avec cette quête de reconnaissance, bien au-delà de la santé des animaux de compagnie :
- un leadership vétérinaire en matière de bien-être animal ;
- une fonction respectée et valorisée dans la société (selon un sondage Vet Futures auprès de quelque 2 000 personnes, le grand public fait confiance à la profession vétérinaire à 94 %, généralement ou totalement) ;
- un rôle considéré dans l’éducation à la propriété responsable des animaux ;
- une visibilité accrue sur les questions touchant aux animaux qui affectent la santé publique.
Le cinquième objectif, réduire le stress, fait partie des plus hautes priorités pour beaucoup de sondés.
Concernant leur propre carrière, 59 % des sondés se disent satisfaits car ils ont atteint ou dépassé leurs ambitions de départ, tandis que 41 % estiment que toutes leurs attentes ne sont pas comblées (38 %), voire aucune (3 %). Les raisons évoquées par cette minorité de vétérinaires insatisfaits sont essentiellement liées aux maigres opportunités d’évolution, à une rémunération jugée insuffisante, au volume des heures de travail trop élevé et au stress omniprésent. Les jeunes diplômés sont surreprésentés parmi ceux qui se sentent déçus par leur vie professionnelle, ce qui est préoccupant pour les générations futures.
Du côté du classement des opportunités potentielles pour l’avenir de la profession, trois pistes majeures ressortent des réponses :
- des perspectives accrues et innovantes autour du service à la clientèle : ce champ d’action est même considéré comme capital ;
- la structure et le contenu du cursus : les vétérinaires veulent que la formation reflète la diversité des choix de carrière et permettent aux étudiants de se spécialiser plus tôt ;
- les questions de santé publique liées aux maladies animales : les sondés veulent accroître la sensibilisation et la compréhension vis-à-vis de leurs contributions dans ce domaine.
Quant aux plus grandes menaces pour la profession, elles sont perçues comme la conséquence des changements du marché, dont les principaux facteurs sont :
- la rentabilisation croissante des entreprises vétérinaires, qui met en péril l’indépendance de la pratique ;
- la surabondance de diplômés, qui représente un danger potentiel pour le marché de l’emploi ;
- la concurrence de l’Internet ;
- le ressenti du public à l’égard des frais vétérinaires.
Au final, le projet Vet Futures ambitionne de remédier au manque de reconnaissance du grand public à l’égard de la variété des rôles endossés par les vétérinaires, ainsi que d’accroître la communication et l’accès à cette diversité des choix de carrière au sein de la profession. Les stratégies pour 2030 devront en outre réunir la profession autour d’enjeux communs. Or des divisions existent en termes de satisfaction professionnelle et d’aspirations pour l’avenir entre les praticiens canins (près de la moitié des répondants) et leurs confrères qui travaillent hors de la pratique clinique. L’objectif est alors de permettre à tous les vétérinaires de se sentir non seulement optimistes, mais confiants dans leur avenir.