Présente dans 76 pays, la peste des petits ruminants (PPR) décime des milliers de moutons et de chèvres chaque année à travers le monde. L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et la Food and Agriculture Organization (FAO) ont développé une stratégie mondiale de contrôle et d’éradication de la maladie sur 15 ans, initiée en avril 2015. La première partie de ce plan (2017-2021), inspiré de la campagne d’éradication de la peste bovine de 2011, ciblera les pays à haut risque.
Dans les cheptels non vaccinés, la peste des petits ruminants, une maladie virale très contagieuse, se propage depuis une vingtaine d’années dans des régions parmi les plus pauvres du monde, principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Le virus peut tuer en quelques jours jusqu’à 90 % des caprins et des ovins infectés. Le programme de contrôle et d’éradication mondial élaboré par l’OIE et la FAO comprend la mise en œuvre progressive de plusieurs mesures, dont la vaccination de quelque 800 000 moutons et chèvres, jusqu’à la phase d’éradication finale prévue en 2030. L’étape d’évaluation du programme (consultations, comptabilisation et localisation des troupeaux et des zones à risque) est achevée. Le 28 octobre, les deux organisations ont donc lancé la phase de contrôle et de gestion du risque, estimée à 996,4 millions de dollars (908 millions d’euros).
Cette nouvelle étape de la stratégie internationale, déclinée en neuf feuilles de route régionales, devrait durer 5 ans, jusqu’en 2021. La première partie se concentrera sur les pays où des cas de peste des petits ruminants ont déjà été enregistrés, et sur ceux où la progression de la maladie n’a pas encore été évaluée. Il s’agit notamment de mener une campagne de sensibilisation auprès des paysans et des éleveurs, de les aider à mieux prévenir et lutter contre la maladie, mais aussi de renforcer les moyens des services vétérinaires nationaux et des systèmes de surveillance sanitaire, puis de mettre en œuvre une vaccination systématique ciblée. À terme, il s’agit de protéger 80 % de l’ensemble des cheptels, donc tous les animaux âgés de plus de trois mois. La campagne vaccinale permettra en outre de contrôler d’autres maladies du bétail, telles que la brucellose ou la fièvre aphteuse.
Ainsi, au-delà de l’objectif d’éradication de la PPR, le plan a pour ambition de renforcer la qualité des services vétérinaires, d’améliorer la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté. Il propose des modèles de production mieux adaptés aux pays affectés et un soutien aux éleveurs afin qu’ils exploitent au mieux le potentiel de leurs élevages. En plus du préjudice économique, les animaux malades représentent en effet un risque supplémentaire pour la sécurité alimentaire et l’état nutritionnel des quelque 300 millions de foyers pauvres qui dépendent de l’élevage des ovins et des caprins dans les régions touchées.
Grâce à l’appui de leur secrétariat commun, basé à Rome, la FAO et l’OIE coordonneront les efforts mondiaux menés par les gouvernements, les organisations régionales, les institutions de recherche, les partenaires financiers et les éleveurs de bétail. C’est la seconde fois que les deux organismes unissent ainsi leurs forces pour lutter contre une maladie animale. Ils se sont inspirés de la stratégie qui a mené, en 2011, à l’éradication mondiale de la peste bovine, une maladie similaire qui affectait le bétail, les buffles et la faune sauvage.
Une conférence destinée à réunir les investisseurs sera organisée début 2017 pour assurer le soutien financier de ce plan pour les cinq prochaines années.
* http://www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Media_Center/docs/pdf/PortailPPR/EN_GEP_PPR_Finalweb.pdf