26 animaux, en contact régulier avec les humains, pourraient être vulnérables au SARS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19, selon une nouvelle modélisation.
Le coronavirus SARS-CoV-2 infecte les cellules humaines en interagissant avec le récepteur ACE2 à la surface des cellules. Ce récepteur qui permet au virus d’entrer dans les cellules hôtes et de les infecter, existe chez de nombreux animaux mais sous des formes différentes qui sont plus ou moins reconnues par le virus. Cette affinité définie, en partie, la vulnérabilité au virus.
Au mieux des connaissances actuelles, il est possible mais peu probable que le virus puisse infecter les cellules par une autre voix. Le récepteur ACE2 est donc la porte d’entrée du virus qui définit si un animal peut ou pas être infecté par le virus.
Des chercheurs ont donc étudié la génétique et la structure la protéine ACE2 chez 215 animaux différents pour identifier les mutations qui fragiliseraient la stabilité du complexe de liaison entre la protéine virale et le récepteur de l’hôte.
L’étude confirme donc que les grands singes (chimpanzé, gorille, orang-outan et bonobo) sont à risques. Leur récepteur ACE2 serait capable de se lier avec le virus aussi fortement que la version humaine. Mais ce ne sont pas les seuls. Il en va de même pour le récepteur des moutons, par exemple. Par contre, aucun test d’infection chez le mouton n’a encore été mené pour confirmer que l’animal peut effectivement être infecté.
Mais c’était le but de l’étude : aller au-delà des tests expérimentaux d’infections qui avaient été fait uniquement sur certains animaux, et élargir l’étude des risques chez d’autres espèces pour cibler celles qui nécessiteraient une recherche plus approfondie et une surveillance éventuelle.
Contrairement aux expériences en laboratoire, les analyses informatiques peuvent être exécutées automatiquement et rapidement. Elles permettraient donc une surveillance à grande échelle des animaux, en particulier les animaux de compagnie et les animaux de ferme, qui sont en contact étroit avec les humains.
Force est de constater donc que la plupart des oiseaux, poissons et reptiles ne semblent pas être à risque d’une infection mais que la majorité des mammifères examinés pourraient potentiellement l’être. Les chats domestiques, les chiens, les visons, les lions, les tigres mais aussi les furets et les macaques sont à risques, et des cas ont déjà été avérés. Les résultats concordent pour la plupart avec des cas d’infections signalés.
Concernant les chats et les chiens, qui sont particulièrement proches des humains, une étude s’est intéressée au plus près à leur réaction à l’infection virale. Chiens, comme chats, peuvent être infectés par le virus, sans tout de fois présenter des symptômes cliniques. Et si les chines ne semblent pas propager la maladie, les chats infectés par le coronavirus le peuvent.
Les chats infectés peuvent transmettre le virus à d’autres chats en bonne santé qui développent une forte réponse immunitaire après leur infection.
Mais les propriétaires d’animaux ne devraient pas s’alarmer. Jusqu’à présent cependant, aucun cas de transmission de l’animal à l’humain n’a été enregistré et les transmissions de l’humain à l’animal restent rares. Il est cependant conseillé de prendre des précautions autour des animaux si les propriétaires deviennent eux-mêmes infectés.