jeudi, novembre 21, 2024
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Mieux comprendre les glandes salivaires des tiques pour mieux les combattre

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Mieux comprendre les glandes salivaires des tiques pour mieux les combattre

Les tiques sont des parasites porteurs de nombreuses maladies, pour ne citer que la maladie de Lyme, la méningo-encéphalite à tiques, ou encore la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Le meilleur moyen de prévention contre ces pathologies demeure les actions contre ces insectes qui en sont la cause. L’étude de ces petites bêtes pourrait apporter de nouvelles stratégies plus ciblées et respectueuses de l’environnement.

Si l’interaction – et par la même occasion, le souvenir le plus visible que l’on retient souvent d’une tique – se limite au moment où elle prend son repas sanguin, le stade parasitaire de l’insecte n’est en réalité qu’une petite partie de son cycle de vie. Pour la grande majorité de sa vie, la tique demeure dans un état de jeûne non parasitaire dans les hautes herbes.

Sur un cycle de vie de 3 ans, les tiques européennes du ricin Ixodes ricinus et les tiques d’Amérique du Nord à pattes noires Ixodes scapularis, qui sont les vecteurs principaux de la maladie de Lyme, ne prennent qu’un seul repas de sang à chacun de leurs stades hématophages (larve, nymphe et femelle), pour faciliter la mue vers le stade suivant ou pondre des œufs. Elles passent donc d’un extrême à l’autre, gorgées de sang puis complètement vidée.

Tout au long de leur vie, la survie de la tique dépend donc énormément du maintien efficace de l’homéostasie de l’eau. Elles sont très sensibles à la dessiccation.

Le rôle osmorégulateur des glandes salivaires des tiques est donc tout naturellement crucial avant, pendant, et après leurs repas sanguins. De leur activité dépendent le maintien et la survie des tiques dans l’environnement. Des chercheurs ont donc voulu approfondir les connaissances sur ces glandes.

Jusqu’à présent, les études se sont concentrée sur le repas des tiques, au cours de laquelle les activités de sécrétion des glandes salivaires sont les plus apparentes. Ainsi les catécholamines (dopamine et norépinéphrine), et l’agent cholinomimétique pilocarpine, se sont avérées être de puissants activateurs de salive chez la tique.

Une nouvelle étude vient appuyer ces découvertes en décortiquant l’ultrastructure et le fonctionnement de synapses cholinergiques des glandes salivaires chez les deux espèces de tiques. Les auteurs ont pu mettre en évidence la relation entre les neurones cholinergiques et les glandes salivaires.

Ils ont par la suite identifié et caractérisé la structure moléculaire et la fonction de deux récepteurs cholinergiques de ces glandes salivaires. Les auteurs se sont également intéressé au rôle de cette voie cholinergique lors de l’ingestion d’eau par la tique suite aux périodes de dessiccation. Ils ont testé in vivo si la perturbation des éléments de la synapse cholinergique de la glande salivaire des tiques a un effet sur l’ingestion d’eau chez les tiques fortement déshydratées.

C’est la première fois que l’innervation cholinergique des glandes salivaires des tiques est décrite, suggérant qu’elle joue un rôle dans l’absorption d’eau par les tiques en état de dessiccation, et que la signalisation établie entre les neurones spécifiques du système nerveux central de la tique (synganglion) et ses glandes salivaires est identifiée.

Cette étude pionnière ouvre la voie au développement de nouveaux moyens de lutte ciblée contre les tiques, notamment de stratégies respectueuses de l’environnement.

 

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