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Influenza A H5 : une épizootie sans précédent décime les volailles américaines depuis cinq mois

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Influenza A H5 : une épizootie sans précédent décime les volailles américaines depuis cinq mois

Les États-Unis sont confrontés à la plus importante épizootie de grippe aviaire hautement pathogène jamais enregistrée sur leur territoire. Depuis la première détection chez un oiseau sauvage, le 19 décembre 2014, quelque 30 millions de dindes et de poulets ont été infectés. Les États les plus touchés sont l’Iowa et le Minnesota. Un nouveau vaccin, ciblant le sous-type H5, est en cours d’élaboration.

 

Depuis décembre 2014, l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H5 ne cesse de s’étendre outre-Atlantique, sans aucun signe de ralentissement. Trois sous-types (H5N8, H5N1 et H5N2) circulent, détectés dans 16 États américains différents et deux provinces canadiennes.

Panneau-grippe-aviaireEn cinq mois, le département américain de l’Agriculture (USDA) a confirmé plus de 140 détections, situées dans les voies migratoires du Pacifique, du centre et du Mississippi. La maladie a essentiellement touché les élevages de volailles, mais aussi des oiseaux sauvages captifs et des oiseaux migrateurs. Pour le moment, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) considèrent que le risque d’infection de l’homme par le sous-type H5 est faible. Aucun cas humain n’a été détecté en Amérique du Nord.

Certes, le virus grippal H5N1 en circulation aux États-Unis est génétiquement différent de celui qui a infecté 650 personnes en Asie et au Moyen-Orient depuis 2003. Mais le risque de réassortiment génétique et de mutation n’est pas nul face à une épizootie qui persiste. La propagation de l’infection chez les oiseaux augmente en effet la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal potentiellement transmissible d’homme à homme.

Toutefois, forts d’un programme de biosécurité et d’un système de surveillance performant pour identifier les foyers, les CDC espèrent réussir à stopper la propagation du virus pendant l’été, à la faveur du changement climatique.
En attendant, les éleveurs et toutes les personnes qui travaillent en contact avec des volailles sont tenus de respecter strictement les mesures de précaution en vigueur. De même, il est recommandé à la population de prendre ses distances avec tous les oiseaux, domestiques ou sauvages, surtout s’ils présentent des signes de maladie. La plupart des infections humaines par les virus de la grippe aviaire ont eu lieu après un contact étroit et prolongé avec des oiseaux infectés ou leurs sécrétions, rappellent les CDC.

En plus de surveiller de près la circulation des virus aviaires et de suivre leurs mutations, les chercheurs de l’Agricultural Research Service travaillent au développement d’un vaccin pour protéger les volailles contre toutes les souches d’IAHP H5 qui circulent aux États-Unis. Il serait plus adapté que les vaccins disponibles qui ne fournissent pas autant de similitude antigénique.

influenza-avaireLes gros producteurs américains de volailles ont tendance à ne pas vacciner leurs cheptels en l’absence de maladie avérée, pour ne pas effrayer leurs partenaires commerciaux qui pourraient voir dans la vaccination l’aveu de la présence d’un virus. Ainsi, les vaccins sont plutôt utilisés dans les exploitations plus petites, quand un virus est ou a été détecté, afin de les aider à revenir à une production normale.

Cinq industriels du secteur de la volaille (U.S. Poultry & Egg Association, National Chicken Council, National Turkey Federation, United Egg Producers et USA Poultry & Egg Export Council) ont publié en mars une déclaration commune destinée à rassurer les consommateurs sur le fait que tous les volatiles des troupeaux touchés ont été écartés de la chaîne alimentaire. L’USDA a souligné de son côté que les volailles, les produits à base de volailles et les oiseaux sauvages peuvent être consommés s’ils sont correctement préparés et cuits à une température de 165 °F (74 °C).

 

Circulation des virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP)

> Les virus IAHP H5N8 détectés aux États-Unis sont semblables à ceux qui ont infecté des élevages de canards en Chine en 2009-2010. En 2014, des virus H5N8 similaires ont été isolés chez des oiseaux sauvages et des volailles en Corée et au Japon. En novembre 2014, ils ont été confirmés chez des volailles et des oiseaux sauvages au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie. Aucun cas humain n’a été associé à ces virus.

> Les virus IAHP H5N2 qui circulent aux États-Unis sont semblables à ceux détectés pour la première fois en décembre 2014, dans des élevages de volailles de la province de Colombie-Britannique (Canada). Ce sont des virus réassortis qui combinent des gènes des virus eurasiens H5 et des virus N2 d’Amérique du Nord. Aucun cas humain n’a été associé à ces deux lignages.

> Le virus IAHP H5N1 isolé aux États-Unis est un virus réassorti avec des gènes des virus IAHP H5 asiatiques et des virus faiblement pathogènes nord-américains.

 

 

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