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Endurance : la FEI prend enfin des mesures contre les Emirats du Golfe en supprimant les courses internationales

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Endurance : la FEI prend enfin des mesures contre les Emirats du Golfe en supprimant les courses internationales

Quel revirement de situation ! Lors des courses d’endurance mondiales, l’impunité était de mise quand il s’agissait de tricherie ou de dopage dès que cela concernait le membre d’une équipe du Golfe. Or sous la pression de plusieurs fédérations nationales appelant au boycott, la Fédération équestre internationale (FEI) a donc tout simplement supprimé les courses organisées dans les Émirats de son calendrier.

 

Ainsi, le 26 février 2015, le conseil exécutif de la FEI, présidé par le tout nouveau président Ingmar De Vos (Belgique), a retiré les deux principaux événements internationaux d’endurance via une procédure d’urgence afin de « protéger le bien-être des chevaux en course et préserver l’intégrité des règles et règlements de la FEI ».

D’aucuns verront dans cette décision de la FEI une relation avec le changement de présidence ; le pays d’origine du président ayant appelé au boycott, comme la fédération suisse et d’autres fédérations européennes… sauf la France, pourtant grande nation d’endurance.

1521707_633320876813275_8200222661949048015_nLa mort honteuse et médiatisée de Splitters Creek Bundy, lors de l’Af-Reef Cup d’Abu Dhabi (euthanasie suite à la fracture des deux canons) a poussé plusieurs fédérations à annoncer leur non-participation aux championnats du monde d’endurance de 2016 à Dubaï, voire à interdire à leurs cavaliers de participer aux épreuves du groupe VII (Golfe, Maghreb, Moyen Orient).

En juin dernier, la FEI avait déjà adopté des règles pour renforcer l’intégrité des chevaux lors des courses d’endurance, quelques semaines avant les Jeux équestres mondiaux en Normandie et, surtout, après des énièmes incidents lors de la dernière course de sélection à Compiègne.

Ces mesures comprennent des contrôles antidopages supplémentaires, la surveillance renforcée des blessures, des sanctions contre l’entourage des chevaux blessés pour le responsabiliser davantage (cavaliers, entraîneurs, officiels), et des périodes de repos plus longues. De même, la question des conflits d’intérêts a été prise en compte.

Cependant, les observateurs de ce sport restaient dubitatifs face au manque de volonté de la FEI de faire appliquer les sanctions lors de cas avérés.

D’ailleurs, c’est ce qui a poussé la Ligue française pour la protection du cheval (LFPC) et l’Association vétérinaire équine française (Avef) à déposer une plainte contre X à la suite des événements de Compiègne.

Le 23 mai 2014, lors de la course internationale de Compiègne sur 160 km (la plus longue distance à parcourir sur une journée en épreuve d’endurance), comptant pour la sélection aux Jeux équestres mondiaux de 2014, une jument âgée de dix ans, appartenant à une écurie des Émirats arabes unis et montée par un Français, a trouvé la mort dans des circonstances plus que suspectes.

La divergence entre les résultats d’analyses demandés par la FEI, qui n’a pas voulu publier de compte-rendu mais a déclaré cependant que « le test antidopage s’est révélé négatif et l’autopsie n’a pas permis d’expliquer la cause de la mort », et ceux des prélèvements réalisés à la demande de l’Avef par un laboratoire français, n’a fait que renforcer le doute et conforter l’Avef et la LFPC dans leur suspicion de dopage.

Les vétérinaires initialement mis en cause par l’opinion publique ont tenu à s’exprimer et à dénoncer des pratiques inacceptables qui mettent les chevaux en grave danger :

  • Des inscriptions de dernière minute ne permettant pas aux organisateurs de se préparer pour accueillir les chevaux concurrents dans de bonnes conditions ;
  • Des pratiques relevant de la tricherie : « En effet, certains participants n’hésiteraient pas à contester les décisions prises par les juges ou les vétérinaires afin de les pousser à autoriser la poursuite de la course, rendant leur travail pénible et mettant en danger leurs chevaux. (…)
  • Des cavaliers “jockeys” de dernière minute qui montent des chevaux qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne peuvent détecter la fatigue ou les anomalies particulières avant, pendant et après la compétition, des cavaliers qui ne sont donc plus à l’écoute de leur monture (gérer son effort, la soulager quand c’est nécessaire, etc.).
  • Le développement des techniques de dopage qui permet malheureusement de perturber de façon marquée les indices classiques de fatigue qui alertent les vétérinaires, tant et si bien que ces pratiques antisportives vont permettre à des chevaux fatigués de se présenter au point de contrôle avec des examens apparemment bons, même pour le vétérinaire le plus aguerri qui doit juger dans un temps minimal et sur un petit nombre de critères cliniques.

 

Capture-d’écran-2015-02-21-à-16.42.01 La plainte a été déposée par les deux associations pour :

  • maltraitance et défaut de soins à animal, faits prévus et réprimés par les articles 521-1, R 654-1 et R 653-1 du Code pénal
  • dopage animal et complicité de dopage, faits prévus et réprimés par les articles L 241-2, L 241-3 et L 241-5 du Code du sport

 

 

 

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