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Bouledogue français : une race canine brachycéphale sous haute surveillance vétérinaire au Royaume-Uni

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Bouledogue français : une race canine brachycéphale sous haute surveillance vétérinaire au Royaume-Uni

Le bouledogue français, reconnu par le Kennel Club en 1906, est devenu très populaire au Royaume-Uni. En nombre d’inscriptions, c’est la deuxième race de chiens enregistrée outre-Manche l’an passé, juste derrière le labrador retriever. Cependant, en dépit de leur popularité, les french bulldog sont prédisposés à nombre de problèmes de santé, en particulier des troubles oculaires, respiratoires, cutanés et neurologiques. Pour faire progresser la recherche épidémiologique, le programme VetCompass recueille des données cliniques anonymes provenant des cabinets vétérinaires britanniques. Cette collecte d’informations alimente les recherches visant à améliorer le bien-être de ces animaux brachycéphales et la santé de la race. Ainsi, en partant de ces données cliniques, une étude s’est penchée sur la démographie, la longévité et les troubles de santé courants de la population de bouledogues français suivie par les vétérinaires au Royaume-Uni.

 

La possession de bouledogues français ne cesse de progresser outre-Manche : les inscriptions ont été multipliées par trente au cours de la dernière décennie (692 en 2007 à 21 470 en 2016). D’ici à la fin de l’année, la race devrait même détrôner le labrador retriever, en tête depuis 1990. Les naissances sont passées de 0,02 % de la cohorte annuelle VetCompass en 2003 à 1,46 % en 2013. Les propriétaires britanniques de petites races brachycéphales (dont le bouledogue français) sont principalement séduits par l’apparence de ces chiens, par leur taille adaptée au style de vie actuel et par leurs caractéristiques comportementales (bon animal de compagnie affectueux avec les enfants) plutôt que par des critères liés à la santé ou à la longévité de la race. Les couleurs les plus appréciées sont le bringé (32,3 %) et le fauve (30 %).

 

En 2013, 2 228 french bulldog étaient sous surveillance vétérinaire, sur un total de 445 557 chiens médicalisés dans plus de 300 cliniques du pays.

 

L’étude a estimé la prévalence des troubles les plus fréquemment diagnostiqués pendant une période d’un an. Sur les 2 228 bouledogues suivis, 1 612 (72,4 %) ont présenté au moins un trouble de santé dans l’année, le plus souvent une otite externe (14 %), une diarrhée (7,5 %), une conjonctivite (3,2 %), une lésion des griffes (3,1 %) et une dermatite cutanée (3 %). Les problèmes les plus fréquemment signalés étaient d’ordre dermatologique (18 %, surtout dermatites cutanée et atopique, pyodermite, pododermatite), intestinal (16,7 %, entéropathie en tête), auditif (16,3 %, otites), respiratoire (12,7 %, surtout syndrome brachycéphale, infection des voies respiratoires supérieures, sténose des narines) et ophtalmologique (10,5 %, surtout conjonctivite, prolapsus de la glande nictitante, kératite ulcéreuse). Avec un âge médian des chiens suivis de 1,3 an (de 0,6 à 2,5), le profil sanitaire de 2013 est celui d’une population jeune, ce qui explique pourquoi les troubles rachidiens, comme la hernie discale qui affecte 81 % de ces chiens à partir de l’âge de trois ans, ne figurent pas parmi les plus courants dans l’étude. Ce profil risque donc d’évoluer vers le diagnostic de maladies du vieillissement à mesure que la popularité de la race augmente. Par ailleurs, les chiots bouledogue français grandissent rapidement au cours de leur première année, mais continuent à prendre du poids jusqu’à l’âge de trois ans, et ils ont moins de deux ans lorsqu’ils reçoivent leur premier traitement vétérinaire (comparé à cinq ans environ pour les autres races canines).

Les résultats de cette vaste étude incluant plus de deux mille chiens, qui mettent en outre l’accent sur les différences de prévalence des troubles entre mâles et femelles, pourraient fournir un cadre fiable permettant d’identifier les priorités en termes de santé pour les bouledogues français au Royaume-Uni, et aider les éleveurs canins à réformer les pratiques d’élevage actuelles pour, en fin de compte, contribuer à améliorer la santé et le bien-être au sein de cette race, victime de la mode des chiens à conformation extrême. Il conviendrait notamment de modifier le standard de la race pour encourager la sélection de morphologies moins hypertypées.

 

 

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