Les chats domestiques tuent des milliards d’animaux sauvages par an. Les chercheurs montrent que la castration permet de réduire le domaine de chasse des félins et donc diminue leur impact sur les écosystèmes locaux, en plus des effets évidents sur le contrôle des populations.
La présence de chats domestiques (Felis silvestris catus) dans les zones naturelles peut générer de nombreux bouleversements environnementaux. Prédateurs aguerris, vecteurs de maladies ou encore fervents protecteurs territoriaux, les chats peuvent perturber les écosystèmes.
En Australie seulement, les chats sauvages tuent collectivement plus de trois milliards d’animaux par an. Ils ont joué un rôle primaire dans la plupart des 34 extinctions de mammifères en Australie depuis 1788, et sont une des principales raisons du déclin d’au moins 123 autres espèces indigènes menacées.
Et les chats domestiques font aussi leur part de dégâts. En moyenne, chaque chat australien errant tue 186 reptiles, oiseaux et mammifères par an. Collectivement, cela représente 4 440 à 8 100 animaux par kilomètre carré par an pour la zone habitée par les chats de compagnie, soit un total de 390 millions d’animaux par an. Les chiffres font pâlir.
Si garder son animal en intérieur semble une solution radicale pour empêcher les massacres, les chercheurs étudient des options secondaires. En effet, 71% des chats australiens ont encore accès à l’extérieur pour se promener et chasser à loisir.
Parmi les solutions étudiées : la castration. En plus des effets évidents sur le contrôle de population, la castration réduirait la taille des territoires des chats mâles, naturellement plus territoriaux, et leur effet sur l’écosystème.
En utilisant un système de surveillance par radio-télémétrie avant et après la castration, les chercheurs ont pu montrer que la taille du domaine vital de chats mâles vivant dans des conditions semi-domiciliaires et qui ont accès à des espaces naturels diminuent après castration.
La réduction de 79,32% du domaine vital a un impact direct sur la rencontre avec la faune sauvage puisqu’elle diminue les zones de chevauchement avec les espaces naturels. Cela va de pair avec une diminution de de 28,72% du schéma d’activité des chats domestiques mâles.
Au vu des résultats, les chercheurs encouragent la castration des chats domestiques pour minimiser leurs impacts sur les espaces naturels. Elle pourrait être envisagée comme stratégie de conservation de la faune dans les zones à risques.