Une nouvelle étude révèle que les macaques développent des anticorps protecteurs contre le SRAS-CoV-2, ce qui les protège d’une réinfection.
Développer une immunité contre le SARS-CoV-2 après une première infection présente un intérêt particulier dans la lutte contre la récente pandémie de COVID-19. Les chercheurs se sont tournés vers le singe pour avoir une réponse.
Après avoir appliqué une dose de SARS-CoV-2 dans les trachées de quatre macaques rhésus adultes, les chercheurs détectent des concentrations élevées de virus dans le nez et la gorge des animaux qui culminent trois jours après l’infection initiale. Cela s’accompagne d’une diminution de l’appétit, d’une perte de poids et d’une augmentation du rythme respiratoire.
Une semaine après infection, des traces de virus sont détectées dans de nombreux tissus corporels et les animaux développent une pneumonie interstitielle – caractérisée par une inflammation des alvéoles pulmonaires – un des principaux symptômes de COVID-19 chez l’humain.
En collectant le sérum sanguin des primates, les chercheurs identifient des anticorps capables de cibler la protéine de surface du SRAS-CoV-2, que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. Les niveaux d’anticorps restent relativement faibles au cours de la première semaine après l’infection, mais augmentent à trois et quatre semaines. Des anticorps neutralisants protecteurs semblent être produits au cours du processus de récupération après une infection par le SRAS-CoV-2.
Et en effet, après élimination de l’infection primaire chez les macaques, une réinfection du coronavirus ne permet pas une détection ou réplication virale dans les tissus, malgré une légère fièvre. Les résultats montrent que macaques rhésus, infectés avec SARS-CoV-2 ne développent pas d’infection secondaire après s’être remis d’une première exposition au coronavirus et avoir été réexposés au SRAS-CoV-2. Les primates développeraient donc au moins une immunité à court terme contre l’agent pathogène.
S’il ne s’agit que d’une étude préliminaire, c’est le début d’une réponse qui pourrait avoir un impact majeur sur la gestion de la pandémie. Sur la base de ces résultats, l’équipe remet en question les observations de réinfection chez l’humain. Les auteurs soupçonnent des tests PCR faux-négatifs qui auraient fait abstraction d’un virus persistant, plutôt qu’une réelle incapacité à développer une immunité chez l’humain.