Chaque année depuis douze ans, un rapport établit un classement qualitatif des lois de protection animale adoptées aux États-Unis. Les 50 États sont classés selon le degré de protection offert par leur législation. Le meilleur côtoie le pire. Dans le classement 2017, l’Illinois se maintient à la première place des États américains les plus respectueux des animaux, tandis que le Kentucky, bon dernier pour la onzième année consécutive, ferme la marche. La Pennsylvanie, qui pointe au 24e rang, est l’État qui a le plus progressé dans le classement, gagnant 20 places en un an.
L’organisation Animal Legal Defence Fund a publié son 12e rapport annuel qui établit le classement des lois qui régissent la protection des animaux dans les 50 États américains. Pour la dixième année consécutive, l’indétrônable Illinois occupe la première place, suivi par l’Oregon (2e), la Californie (3e), le Maine (4e) et Rhode Island (5e). En revanche, à l’autre bout du classement, le Kentucky ferme la marche des États avec la législation la plus faible en termes de protection animale, derrière l’Iowa (49e), le Wyoming (48e), l’Utah (47e) et le Dakota du Nord (46e).
Un patchwork de lois nationales et locales assure la protection de base des animaux outre-Atlantique. Mais la force de ces lois varie considérablement selon les États, ce qui rend ce classement capital pour s’y retrouver. Il est fondé sur un examen exhaustif de la législation contre la cruauté envers les animaux au sein de chaque juridiction. Il s’agit du rapport le plus ancien et le plus fiable sur le sujet, qui permet de savoir quels États prennent la protection et le bien-être des animaux au sérieux.
La Pennsylvanie, avec un gain de 20 places en une année, affiche la plus belle progression et pointe désormais à la 24e place. C’est le résultat d’améliorations majeures, notamment via l’introduction d’une nouvelle disposition pénale sanctionnant les primodélinquants reconnus coupables d’actes de cruauté aggravée envers les animaux (comme la torture) et l’instauration d’une immunité civile pour les vétérinaires qui signalent une suspicion de maltraitance. Le Nevada a également fait des progrès significatifs en 2017, grimpant de 16 places, en partie grâce à l’adoption d’une loi contre la zoophilie (bestiality law). L’Ohio, le New Hampshire, le Texas et le Vermont ont aussi adopté des lois contre cette pratique sexuelle, le Texas en faisant même un délit.
En outre, le classement 2017 met en évidence une tendance législative visant à mettre fin à la souffrance des animaux qui meurent dans les voitures surchauffées. Des campagnes de sensibilisation du public ont contribué à améliorer la situation, mais la loi a également un rôle à jouer. Le rapport montre que davantage d’États accordent l’immunité civile à ceux qui sauvent des animaux en détresse laissés seuls dans des véhicules en plein soleil. L’Arizona, la Californie, le Colorado, l’Indiana, le Massachusetts, le Nevada et l’Oregon ont ainsi promulgué des textes pour lutter contre les situations de « mise en danger irresponsable ». En tout, plus de 25 États ont adopté des lois sur les “hot cars”.*
Au bilan, plus de la moitié des États ont notablement amélioré leur législation sur la protection des animaux au cours des cinq dernières années. Ces avancées législatives prennent différentes formes : sanctions pénales plus sévères pour les délinquants, renforcement des normes minimales de soins, signalement des cas de cruauté envers les animaux par les vétérinaires et les autres professionnels, défraiement des coûts liés à la prise en charge d’animaux maltraités, conseil et évaluation de la santé mentale des délinquants, interdiction de posséder un animal après une condamnation, protection des animaux dans le cadre des violences domestiques, pénalisation des combats d’animaux, etc.
Ce classement annuel de la protection animale par les États américains fournit un outil aux défenseurs des animaux, aux refuges et même aux législateurs pour mesurer l’efficacité des lois adoptées, mais aussi pour faire prendre conscience des modifications législatives à apporter, dans le sens d’un renforcement du bien-être animal.
Voir aussi
http://aldf.org/wp-content/uploads/2018/01/Rankings-Report-2017_FINAL.pdf