Début mai, le forum “Pets are good for EU”* s’est penché sur le rôle bénéfique que peuvent jouer les animaux de compagnie face aux nouveaux défis posés par le vieillissement de la population européenne. Selon les participants, une action concertée et cohérente est nécessaire pour sensibiliser les dirigeants politiques et les institutions, mais aussi les médecins et les vétérinaires, les personnels soignants et les gestionnaires de résidences sur le rôle majeur joué par les animaux domestiques dans la société, surtout auprès des seniors. Un plaidoyer a été lancé pour permettre à davantage de personnes âgées d’emménager dans un foyer qui accepte leur animal.
La société européenne est vieillissante. En 2016, l’Europe comptait 140 millions de personnes âgées de plus de 65 ans. En 2018, 29 % de la population aura plus de 50 ans et, d’ici à 2050, les seniors seront majoritaires. Outre les implications en termes de santé et de bien-être pour les individus, ce vieillissement et l’allongement de la durée de la vie menacent également de grever les systèmes de sécurité sociale et les budgets de santé nationaux.
Dans ce contexte, les animaux domestiques pourraient faire partie de la solution. En effet, leurs effets bénéfiques pour la santé physique, émotionnelle et le maintien du lien social de la population âgée sont avérés. Des études montrent que les chiens, par exemple, contribuent à réduire le stress et l’anxiété, à soulager la solitude, à encourager l’exercice et la mobilité, voire à améliorer la santé cardiovasculaire. Des bienfaits qui vont dans le sens d’une meilleure qualité de vie pour les seniors.
Pas de doute, les animaux de compagnie sont donc bénéfiques pour l’Union européenne : la possession d’un animal favorise un mode de vie sain et actif de la population âgée et doit être placée au cœur du débat sociétal relatif au vieillissement en bonne santé en Europe. Les gouvernements sont mis au défi d’élaborer des solutions pour soutenir la qualité de vie souhaitée pendant une durée de vie plus longue. Or les personnes âgées qui possèdent et interagissent avec des chiens ou chats nécessitent moins de soutien du système de santé national, de sorte qu’il y a également des avantages économiques à la clé. Les économies réalisées grâce aux animaux de compagnie se chiffrent ainsi en milliards d’euros. En outre, les propriétaires contribuent à l’économie du pays, via le marché du pet food, de la santé animale et des prestations vétérinaires.
Toutefois, plusieurs freins font obstacle à la possession d’un animal par les seniors : les coûts engendrés, le rejet du personnel soignant qui redoute notamment les infections, le manque d’espaces verts ou sécurisés pour les promenades, etc. Dans la plupart des cas, les animaux ne sont pas autorisés dans les résidences ou les foyers pour retraités, ce qui oblige les personnes âgées à s’en séparer lorsqu’elles emménagent dans ce type de logements.
Pour y remédier, l’Union européenne doit agir en tant qu’animateur du débat entre les divers groupes d’acteurs, en encourageant les États membres à élaborer une politique de santé cohérente, fondée sur une base scientifique solide, afin de prendre des décisions éclairées et efficaces. Le succès dépendra également de la capacité des institutions européennes et des pays à concevoir des lignes directrices et une politique encourageant la propriété des animaux de compagnie tout au long de la vie, et de la volonté des professionnels de santé d’inclure les interactions avec l’animal dans leurs protocoles de soins.
L’objectif est de faire de la propriété d’un animal de compagnie une partie intégrante des prestations de santé, pour en assurer tant l’accès que le financement. Selon les participants du forum, cela passe par l’élaboration de protocoles et de normes de qualité à intégrer dans les programmes de formation des praticiens.
Plusieurs travaux de recherche sur les interactions entre l’homme et les animaux de compagnie dans le cadre du vieillissement actif et en bonne santé ont déjà été menés à bien, et d’autres études devraient voir le jour au cours des deux prochaines années.
* Pets are good for EU, coorganisé par Forum Europe et Mars à Bruxelles le 4 mai 2017.