Après les deux premiers cas de fièvre de West-Nile confirmés le 31 août 2015, l’un chez une jument dans le Gard et l’autre chez un étalon dans les Bouches-du-Rhône, sept autres cas viennent d’être identifiés : six toujours dans ces deux départements, un dans l’Hérault. Les mesures mises en œuvre par les préfectures (appel à la vigilance des vétérinaires équins, désinsectisation, surveillance des oiseaux sauvages, suivi des chevaux hébergés dans la zone touchée) restent plus que jamais d’actualité.
Dans le foyer primaire de Fourques (Gard), outre la jument infectée et euthanasiée, deux équidés, sur les dix-huit hébergés dans l’élevage, ont présenté un taux d’anticorps (IgM) compatible avec une infection récente par le virus West-Nile, mais sans développer de signes cliniques. Ce premier foyer identifié n’est donc plus sous arrêté préfectoral portant déclaration d’infection (APDI) puisqu’aucun autre cas positif n’a été décelé et que l’euthanasie de la jument infectée remonte à plus de quinze jours. Aucun des chevaux de l’effectif n’était vacciné.
Dans le foyer primaire d’Arles, dans les Bouches-du-Rhône, outre l’étalon infecté et euthanasié, un autre cheval a été confirmé positif parmi la soixantaine d’équidés présents dans l’élevage, également non vaccinés pour la plupart. Il avait présenté des symptômes depuis la fin août (hyperesthésie, trémulations musculaires, tremblements des lèvres, refus de se déplacer, abattement).
Pour les sept nouveaux foyers confirmés dans le Gard, les Bouches-du-Rhône et l’Hérault, les vétérinaires sanitaires ont principalement rapporté un abattement marqué (chez les sept équidés atteints), une ataxie (cinq cas), mais aussi des symptômes moins évocateurs (un cas de coliques, quatre cas d’hyperthermie). Ils ont mis en place des mesures sanitaires concertées avec les détenteurs d’équidés dans les neuf établissements touchés, dès les suspicions. Huit d’entre eux sont placés sous APDI et suivis par les directions départementales de la protection des populations (DDPP) concernées. Une enquête épidémiologique est en cours dans chacun des nouveaux foyers identifiés, où les chevaux sont consignés pendant quinze jours, jusqu’à la mort (ou la guérison) du dernier animal atteint.
En outre, pour contrer la propagation de la fièvre du Nil occidental, une vaste enquête sérologique est lancée dans l’espèce équine, afin d’évaluer l’étendue des territoires infectés par le virus West-Nile, au sein des zones à risque de l’ensemble des départements du pourtour méditerranéen. Cette enquête est coordonnée par la Direction générale de l’alimentation (DGAL), avec la collaboration des DDPP, des vétérinaires sanitaires et des laboratoires agréés. De son côté, le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) réitère son appel à la vigilance et au recueil d’informations, lancé auprès des praticiens équins, des éleveurs, des vétérinaires sentinelles et des détenteurs d’équidés de la région “Camargue”.
Signes cliniques compatibles avec la fièvre de West-Nile
> Associés à une atteinte nerveuse, centrale et/ou périphérique sévère :
- hyperthermie (38,5 à 41 °C) ;
- baisse de l’état général ;
- dépression et anorexie ;
- hyperexcitabilité ;
- coliques, boiterie transitoire, déficit nerveux périphérique ;
- pollakiurie ;
- dysphagie et amaurose ;
- tremblements musculaires ;
- ataxie (parfois asymétrique, ne touchant que les antérieurs) et difficultés locomotrices (jusqu’à la paralysie et le décubitus) ;
- paralysie postérieure d’apparition brutale ;
- signe d’atonie, de déficience proprioceptive et/ou de méningo-encéphalomyélite (cécité, ptose palpébrale, de la langue, des lèvres, des oreilles, etc.).
> Associés à une infection avec une atteinte nerveuse, centrale et/ou périphérique discrète :
- hyperthermie ou syndrome fébrile ;
- changement de comportement (boiterie transitoire, abattement, intolérance à l’exercice, hyperréactivité inhabituelle, etc.) ;
- épisodes de coliques évocateurs d’une atteinte neurologique (coliques extra-abdominales dues à une encéphalite, une myosite, une fourbure ou une pleurésie).
- atteintes isolées des nerfs périphériques.
Ces manifestations cliniques ne sont observées que dans un faible pourcentage de cas. Les infections subcliniques ou asymptômatiques sont les plus nombreuses. La période d’incubation de la maladie s’étend sur cinq à quinze jours et la guérison survient en vingt à trente jours.