Bernard Vallat, directeur de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), et son homologue Tom Frieden, des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), ont annoncé le renforcement de leur collaboration sur des thèmes touchant à la sécurité sanitaire internationale lors de leur rencontre des 2 et 3 mars à Atlanta.
Les deux directeurs ont ainsi pu échanger sur les priorités à accorder à plusieurs thèmes autour du concept “One Health” dans la lutte contre les maladies et en matière de santé publique. Plusieurs intérêts communs ont été retenus comme primordiaux.
– La prévention des risques d’antibiorésistance : les plans de prévention de la résistance aux antimicrobiens se multiplient dans les pays industrialisés, mais demeurent faibles, voire inexistants dans le reste du monde, réduisant ainsi leur impact mondial.
– La lutte contre la rage : la maladie tue encore une personne dans le monde toutes les dix minutes (voir ici). Il est rappelé que la prévention contre le virus rabique est moins onéreuse via les campagnes de vaccination des chiens, souvent errants, que par le traitement des personnes mordues, principalement des enfants et souvent dans des régions défavorisées.
– Le recours aux systèmes d’informations sur les maladies animales, zoonoses comprises : l’OIE met d’ailleurs en avant son système mondial d’information zoosanitaire (Wahis).
– La nécessité de renforcer les systèmes nationaux de santé animale, afin de mieux détecter et répondre aux risques dont l’origine est la faune sauvage (Ebola) et d’éradiquer la peste bovine.
– La gestion de la biosécurité dans les laboratoires vétérinaires.
Si les États-Unis font partie des bons élèves pour les normes OIE, ils recherchent une coopération plus soutenue. L’OIE a notamment développé le protocole PVS (performance, vision, stratégie) relatif aux services vétérinaires qui va au-delà du règlement sanitaire international (RSI).
La démarche des deux organisations s’inscrit dans un contexte plus vaste, celui du Global Health Security Agenda (GHSA) lancé par le président américain, Barack Obama, il y a presque un an, le 13 février 2014. Le concept de One Health avait alors été mise en valeur une nouvelle fois.
Présidé par la Finlande en 2015, le groupe de pilotage du GHSA comprend dix nations (Canada, Chili, Finlande, Inde, Indonésie, Italie, Kenya, Arabie saoudite, République de Corée et États-Unis).
Ce groupe opérationnel est chargé de suivre les progrès, d’identifier les défis et de superviser la mise en œuvre pour atteindre les objectifs du GHSA en appui des normes internationales établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’OIE.
Les nations adhérentes de ce programme sont l’Australie, l’Azerbaïdjan, le Canada, le Chili, la Chine, le Danemark, l’Éthiopie, la Finlande, la France, la Géorgie, l’Allemagne, la Guinée, l’Inde, l’Indonésie, Israël, l’Italie, le Japon, la Jordanie, le Kenya, le Libéria, la Malaisie, le Mexique, les Pays-Bas, la Norvège, le Pakistan, le Pérou, le Portugal, la République de Corée, l’Arabie saoudite, la Sierra Leone, Singapour, l’Afrique du Sud, l’Espagne, la Suède, la Suisse, la Thaïlande, la Turquie, l’Ukraine, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Vietnam et le Yémen.