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Zoonose : porcs et sangliers à l’origine d’une circulation accrue du virus de l’hépatite E

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Zoonose : porcs et sangliers à l’origine d’une circulation accrue du virus de l’hépatite E

La propagation du virus de l’hépatite E, émergent en Europe, est en augmentation. Des cas autochtones apparaissent, dus à une transmission zoonotique des porcs et des sangliers à l’homme. Des chercheurs bulgares font un état des lieux de la séroprévalence virale dans leur pays.

 

Le VHE est l’un des virus de l’hépatite parmi les moins connus. Pourtant, sa propagation au niveau mondial est incontestée et en augmentation depuis quelques années. Il est même l’une des principales causes d’hépatite aiguë dans le monde. L’infection par le virus de l’hépatite E est généralement spontanément résolutive chez les patients humains en bonne santé. Cependant, les individus immunodéprimés (notamment les femmes enceintes), coïnfectés ou transplantés peuvent développer une infection fulminante avec un risque élevé de développer une hépatite chronique. C’est un virus qui est donc à surveiller, en particulier dans les populations animales.

En effet, l’hépatite E est une maladie virale au potentiel zoonotique avéré pour certains de ses génotypes. Les principaux réservoirs viraux sont les porcs domestiques et les sangliers. La transmission du VHE au sein d’un troupeau se produit naturellement, par contact direct avec des animaux infectés ou des excréments d’animaux malades, ou par des sources d’eau ou de nourriture contaminées. Les animaux peuvent contracter le virus à différentes périodes de leur croissance. La plupart des études montrent que les porcs sont infectés entre l’âge de 8 et 15 semaines, et certains d’entre eux restent positifs jusqu’à l’abattage.

La consommation de viande insuffisamment cuite, ainsi que l’exposition professionnelle, sont des facteurs clés de la propagation du VHE à l’homme

Au cours de la dernière décennie, des cas autochtones dus à la propagation zoonotique du virus, principalement du génotype 3, sont apparus et en augmentation dans les pays développés, notamment en Europe. Le VHE est considéré comme un agent pathogène émergeant dans ces régions, avec une séroprévalence dans les troupeaux porcins qui varie de 30 à 100 %. En Norvège, 90 % des troupeaux étudiés et 73 % des échantillons de sérums individuels ont été testés positifs. En Italie et en Espagne, ce sont respectivement 97,43 % et 97,65 % des cheptels et 50,21 % et 41,9 % des sérums qui sont positifs au VHE. Mais les données au niveau de toute l’Europe restent incomplètes.

Afin d’identifier les facteurs de risque associés et d’évaluer l’évolution virale à venir au niveau européen, une analyse détaillée de l’écologie, de la dynamique et de la distribution du virus est nécessaire. C’est ce qui a été fait en Bulgarie. Des chercheurs bulgares ont étudié la distribution et la prévalence du VHE chez les porcs, et pour la première fois chez les sangliers, sur une période de trois ans dans leur pays. Entre 2017 et 2019, 433 échantillons de sérums provenant de 19 élevages porcins différents et d’un abattoir, ainsi que 32 échantillons prélevés sur des sangliers, ont été collectés et analysés. Globalement, les résultats font état d’une séroprévalence du VHE de 60 % chez les porcs domestiques et de 12,5 % chez les sangliers. L’année 2019 a été marquée par une hausse notable des infections par rapport aux deux précédentes.

Cette étude est la première à montrer que le virus de l’hépatite E circule chez les sangliers en Bulgarie. Les résultats de la séroprévalence des immunoglobulines G chez les suidés et les porcs bulgares attestent de la circulation de l’infection virale chez ces deux espèces, mettant ainsi en évidence un risque important de transmission du virus zoonotique via la consommation de viande crue ou insuffisamment cuite et le contact direct avec ces animaux. Ainsi, les porcs domestiques et les sangliers pourraient être à l’origine de l’augmentation de la transmission du VHE dans le pays. La détection plus fréquente des anticorps anti-VHE chez les vétérinaires et les éleveurs porcins atteste du potentiel zoonotique de la maladie. Cependant, des études de suivi, notamment pour confirmer la transmission zoonotique de ce virus, et la caractérisation génotypique du VHE retrouvé chez les porcs, les sangliers et l’homme, permettraient d’avoir une vision plus précise de la circulation de la maladie.

 

 

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