Un bovin abandonné devant la préfecture de Bastia après une manifestation d’agriculteurs mécontents, le 20 avril 2015, s’est révélé porteur de la tuberculose bovine.
Après la dispersion d’une manifestation de jeunes agriculteurs corses qui réclamaient la mise à niveau des aides à l’installation sur l’île, un bovin est resté seul, attaché aux grilles de la préfecture. Les résultats des analyses menées chez l’animal par les services de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) ont conduit la préfecture de Haute-Corse à lancer dès aujourd’hui une alerte sanitaire. Elle invite à la vigilance toutes les personnes entrées en contact avec ce bovin et non protégées par le vaccin BCG.
Car la tuberculose à Mycobacterium bovis est une zoonose, qui se transmet souvent par voie respiratoire. La bactérie peut ainsi infecter l’homme, mais aussi d’autres espèces de ruminants comme les cervidés, ou encore les sangliers, les blaireaux et les renards. L’infection de la faune sauvage rend son éradication plus complexe.
Chez les bovins domestiques, l’infection à M. bovis est fréquemment asymptomatique. La maladie évolue lentement, pendant des mois voire des années, et les animaux atteints peuvent la transmettre à de nombreux autres avant de présenter des signes cliniques.
Depuis 2001, la France est considérée comme « officiellement indemne de tuberculose bovine » par l’Union européenne, malgré la persistance d’une centaine de foyers annuels sur son sol, notamment en Côte-d’Or, en Dordogne, en Camargue et dans le Sud-Ouest.
Une augmentation du nombre de cas pourrait mettre en péril ce statut indemne, qui favorise le commerce international de bovins et les importations par les pays tiers d’animaux reproducteurs.