En France, 35 % des chats sont en surpoids ou obèses, et les chiffres ne font qu’augmenter. Sujets à plus de pathologies, les animaux en surpoids ont une qualité de vie moindre et une espérance de vie raccourcie. Et c’est un cercle vicieux : plus l’animal est en surpoids, plus il a de problèmes de mobilité et plus il grossit par manque d’activité. Comment s’en sortir ?
Une nouvelle étude de l’Université de Guelph donne des pistes. Il faudrait réduire – et non augmenter – la fréquence des repas des chats. En effet, les spécialistes en nutrition animale affirment que nourrir des chats avec un gros repas par jour les aide à mieux contrôler leur faim, comparé à plusieurs repas par jour.
Ces découvertes peuvent surprendre. Pendant longtemps, il était indiqué de donner plusieurs petites portions dispersées aux chats pour mieux réguler leur poids. Mais en réalité, aucune étude concrète ne venait soutenir cette approche. Au contraire, d’après les chercheurs, il serait physiologiquement plus logique et avantageux pour les chats de se nourrir qu’une fois par jour.
La recherche humaine avance des preuves assez concrètes et cohérentes en faveur des effets du jeûne intermittent sur la satiété et la santé. Même les grands félins à l’état sauvage se livrent à une forme de jeûne intermittent entre chaque proie, notent les auteurs.
Afin d’établir de réelles recommandations alimentaires pour les chats, les chercheurs ont pour la première fois utilisé une approche globale analysant les effets de l’alimentation sur les hormones de suppression de l’appétit, sur l’activité physique, la dépense énergétique et l’utilisation des ressources d’énergie.
Lorsque les chats étaient nourris la même quantité mais en quatre portions distribuées dans la journée, leur activité physique était plus importante certes, mais leur dépense énergétique globale était similaire.
L’unique repas était en revanche perçu avec plus de satisfaction du fait du niveau plus important de trois hormones clés régulant l’appétit. De plus, le quotient respiratoire à jeun des chats nourris une seule fois était plus faible suggérant qu’ils brûlent leurs réserves de graisse, ce qui est essentiel pour maintenir une masse corporelle faible.
Les chats avec un repas unique présentaient également une augmentation plus importante d’acides aminés sanguins, ce qui signifie que plus de protéines leur étaient disponibles pour développer leurs muscles.
Les résultats suggèrent donc que la réduction de la fréquence de l’alimentation pourrait aider à diminuer le risque d’obésité en contrôlant l’appétit des chats et en les faisant potentiellement moins manger.
Mais les auteurs mettent en garde. L’étude n’était qu’à petite échelle. Il est important que les résultats soient répétés avant que les recommandations ne changent. Et il est toujours important d’examiner chaque animal individuellement afin de tenir compte du style de vie de l’animal et du propriétaire. Bien que cette approche puisse favoriser la satiété chez certains chats, elle pourrait être inadaptée chez d’autres.