La réputation du félin égoïste, indépendant et indifférent vient d’être battue en brèche par une équipe de l’université de Milan*. Le comportement du chat domestique envers l’homme, dans un contexte de référencement social, a été exploré et réserve quelques surprises.

Une vingtaine de chats et leur maîtres sont rassemblés dans une pièce et mis en présence d’un objet potentiellement effrayant, en l’occurrence un ventilateur électrique. À l’issue d’une période d’exploration du lieu, certains chats observent leurs propriétaires délivrer un message émotionnel positif (visage calme, voix joyeuse, approche du ventilateur), tandis que les autres reçoivent un message émotionnel négatif (visage inquiet, ton furieux, fuite loin du ventilateur). L’objectif de l’étude est d’évaluer si les chats utilisent effectivement l’information émotionnelle fournie par leur maître pour guider leur propre comportement vis-à-vis d’un objet non familier.

Sont notamment évaluées l’existence d’un référencement social (regards tournés vers le propriétaire immédiatement avant ou après avoir regardé l’objet) et la réaction comportementale en fonction du message émotionnel délivré (positif versus négatif) par le propriétaire (vocal et facial).

Au final, 79 % des chats ont effectivement cherché un référentiel en regardant alternativement leur propriétaire et l’objet inconnu et, dans une certaine mesure, ont modifié leur comportement vis-à-vis du ventilateur en relation avec le message émotionnel reçu. L’homme serait ainsi un modèle pour le chat. Ces résultats surprenants sont ensuite rapprochés du référencement social dans d’autres espèces (chiens en particulier), et mis en relation avec l’organisation sociale et l’histoire de la domestication du chat.

Des études restent à mener pour affiner et définir comment l’intonation de la voix, le langage corporel et les expressions faciales humaines sont interprétés par le chat. Mais une chose semble acquise : l’homme peut façonner le comportement félin en montrant des émotions positives. Les relations homme chat n’ont pas fini de nous surprendre.

* Animal Cognition, Social referencing and cat–human communication, 9/1/2015.