Le coronavirus félin est très répandu dans la population féline. Cette maladie complexe et contagieuse, difficile à diagnostiquer et à l’issue presque toujours fatale, reste une énigme pour la médecine vétérinaire depuis les années 60. Toutefois, une équipe de chercheurs américains* vient de mener avec succès un essai clinique capital. Pour la première fois, l’évolution de la péritonite infectieuse féline a pu être stoppée jusqu’à obtenir une rémission, laissant espérer, à terme, la mise au point d’un traitement.
La péritonite infectieuse féline (PIF), une maladie virale très contagieuse, touche surtout les jeunes chats (de 3 mois à 3 ans) et les chats âgés (10 à 14 ans), avec un incidence cinq à dix fois plus élevée au sein des collectivités (chatteries, refuges, élevages). À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement spécifique ni aucun vaccin efficace contre cette maladie aux signes cliniques polymorphes.
Depuis près de 50 ans, le Dr Niels C. Pedersen étudie la nature complexe de la péritonite infectieuse féline, presque toujours mortelle. Aujourd’hui, il estime que l’espoir est permis. En effet, pour la première fois, une équipe composée de chercheurs de l’école de médecine vétérinaire de l’UC Davis et des universités du Kansas et de Wichita a réussi à stopper la progression de la maladie dans le cadre d’un essai clinique mené chez des chats atteints de PIF. Cette première tentative a utilisé un agent antiviral pour inhiber la réplication du virus, comme ceux utilisés dans le traitement du sida et de l’hépatite C chez l’homme.
Outre-Atlantique, la Morris Animal Fondation a récemment engagé 1,2 million de dollars pour financer des travaux de recherche permettant d’approfondir les connaissances sur la péritonite infectieuse féline. Après un rigoureux processus de sélection, l’équipe du Dr Yunjeong Kim de l’université du Kansas a reçu une subvention supplémentaire pour mener un essai clinique avec le nouveau composé pour le tester chez d’autres chats atteints de PIF. Cet essai clinique est actuellement en cours, en collaboration avec l’UC Davis, et devrait durer deux ans. Au total, les chercheurs espèrent y inclure jusqu’à 70 chats. Pour la première phase de l’essai, 15 chats présentant les deux formes de la maladie (PIF humide ou sèche) ont été recrutés. Deux à trois mois seront nécessaires pour évaluer les résultats préliminaires et déterminer quelle forme de PIF répond le mieux au traitement. Dans une seconde phase, le recrutement d’un autre groupe de chats répondant aux lignes directrices de l’essai sera ouvert.
Ces travaux démontrent que l’inhibition de la croissance du virus est une partie essentielle du nouveau traitement. Reste à déterminer le schéma posologique optimal pour induire une rémission à long terme, voire permanente de la maladie.
* http://www.vetmed.ucdavis.edu/whatsnew/local_resources/pdfs/VM_CCAH_tearoffs_FIP.pdf