Une zoonose aviaire infecte les populations équines en Australie. À l’origine d’avortements chez la jument, la bactérie proviendrait de perroquets indigènes.
Chlamydia psittaci infecte principalement les oiseaux, mais les hôtes potentiels de cette zoonose sont nombreux. La transmission par inhalation de l’infection aviaire à l’homme est fréquemment signalée, provoquant des symptômes pseudo-grippaux souvent à l’origine d’une maladie respiratoire grave et d’une atteinte de plusieurs organes. La psittacose humaine constitue un problème de santé publique important.
Les bovins, les chèvres, les moutons et les chevaux ne sont pas épargnés. L’infection du bétail est associée à des maladies respiratoires, intestinales ou arthritiques, ainsi qu’à des risques d’avortement. Jusqu’à récemment, ce dernier facteur était ignoré chez le cheval. Une étude vient compléter les informations existantes sur les risques encourus dans l’espèce équine, notamment en Australie, en estimant l’incidence de la psittacose ces vingt-cinq dernières années.
Pour cela, les auteurs ont recherché la présence de la bactérie par PCR sur 600 échantillons prélevés sur le matériel utilisé par les vétérinaires lors d’avortements intervenus chez des juments en Australie entre 1994 et 2019. Résultat : 6,5 % des prélèvements sont revenus positifs, quelle que soit l’année, avec une prévalence plus ou moins importante selon les régions. C. psittaci joue donc un rôle non négligeable dans les troubles de la reproduction équine depuis plusieurs décennies.
Le génotypage et l’analyse phylogénétique ont permis de montrer que les Chlamydia psittaci isolées dans les cas d’avortement étaient regroupées dans le clade 6BC, une classification généralement associée aux perroquets. Les chevaux australiens auraient donc été infectés par des perroquets indigènes.
Ces résultats soulignent l’importance de mettre en place des mesures de protection et de stérilisation du matériel utilisé lors d’avortement chez la jument.