Dans un contexte de risque maximal d’introduction de la peste porcine africaine sur le territoire français, les règles applicables au transport des porcs et sangliers vivants par camion viennent d’être renforcées, via un arrêté* du ministère de l’Agriculture. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la prévention du risque de propagation des dangers sanitaires réglementés. L’objectif est de conserver le statut indemne de la France et de préserver la filière porcine de cette menace économique et sanitaire majeure. Le transport par des particuliers de porcins de compagnie n’est pas concerné.
Les mesures prises par l’arrêté du 29 avril 2019 couvrent l’ensemble de la chaîne de transport par route des suidés, de la conception des camions jusqu’à la formation des employés aux bonnes pratiques d’hygiène. Ainsi, les dispositions portent sur la conception des véhicules routiers et des équipements (plancher antidérapant, système de réduction des fuites d’urine ou de fèces, etc.), la programmation et la réalisation du transport, l’accès aux lieux de chargement ou de déchargement, la séparation des animaux lors du transport, le nettoyage et la désinfection après le transport, le contrôle de l’efficacité de ces opérations (plan de contrôles visuels), les équipements présents dans les véhicules (tenues spécifiques, pulvérisateur de désinfectant), le renforcement des mesures de prévention en cas de foyers, la formation du personnel à la biosécurité (désignation d’un référent chargé à son tour de former ses collègues) et les obligations de tenue de registres par les transporteurs (à conserver pendant trois ans).
Le chargement simultané de porcs domestiques et de sangliers à bord d’un même véhicule est interdit. Avant de transporter des porcs dans le même camion, un délai de deux nuits est à observer après les opérations de nettoyage et de désinfection. Quant au transfert entre véhicules de suidés vivants issus d’exploitations différentes, il ne peut avoir lieu que dans un centre de rassemblement.
Un autre arrêté, daté du 10 avril, fixe les mesures de prévention et de surveillance à mettre en place dans les exploitations de suidés, ainsi qu’en matière de chasse et d’activité forestière, à la suite de la découverte de cas de peste porcine africaine chez des sangliers sauvages en Belgique, à quelques kilomètres de la frontière française. Dans ce contexte, la création de trois “zones blanches” (100 km de clôtures fixes déployées dans les Ardennes, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle) vise à protéger le territoire français d’une éventuelle propagation du virus de la peste porcine africaine qui sévit depuis septembre 2018 chez nos voisins belges.