jeudi, novembre 21, 2024
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One health : les parasites zoonotiques des chats à l’étude

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One health : les parasites zoonotiques des chats à l’étude

Les chats sauvages et errants sont un réservoir d’agents pathogènes qui peuvent notamment être transmis à l’homme. Pour les chercheurs, mieux caractériser les parasites en cause et les facteurs de risque permettrait d’adapter les stratégies de contrôle, de prévention et de lutte contre les parasitoses zoonotiques.

 

Les chats sauvages et errants peuvent être porteurs de nombreux germes et parasites, et notamment des protozoaires gastro-intestinaux ou microsporidies qui représentent un danger tant pour la santé humaine que pour la santé animale. Les chats qui vivent à l’extérieur peuvent en effet contaminer l’environnement avec des kystes fécaux, des oocystes, des spores et des œufs d’agents pathogènes pour l’homme.

L’accroissement des populations de chats harets à travers le monde est un sujet de débats. Non seulement leur impact sur la santé publique et l’environnement inquiète, mais des divergences sur les meilleures procédures de contrôle à adopter suscitent des controverses. C’est le cas notamment en Corée du Sud, où les chats errants sont devenus la bête noire des habitants. Ils provoquent des accidents de la circulation, perturbent le sommeil des humains, mais surtout vivent dans des conditions sanitaires peu contrôlées. Sans soins ni traitements préventifs, certains félins propagent des infections à des niveaux élevés. Malheureusement, les données sur la prévalence des agents pathogènes zoonotiques dans ces populations sont très variables selon les échantillons, les régions et les méthodes de test. Des chercheurs ont donc voulu caractériser les réservoirs parasitaires des chats de refuge en Corée du Sud, plus précisément sur l’île de Jeju, pour mieux cerner les risques encourus.

Leur étude a permis de mettre en évidence les taux d’infection et les facteurs de risque (âge et sexe) associés aux protozoaires intestinaux et aux microsporidies chez les félins. Sur les 158 chats étudiés, 16 d’entre eux (10,1 %) étaient positifs (test PCR) à au moins un protozoaire ou microsporidie. Des résultats bien inférieurs aux attentes. Dans une étude précédente, 55,9 % des chats en refuge étaient infectés par au moins un agent pathogène intestinal, versus 33,2 % des chats de compagnie. Cette différence peut s’expliquer par l’échantillonnage faible, dans une zone géographique restreinte à l’île coréenne de Jeju. Des travaux à plus grande échelle, dans d’autres régions du pays et notamment sur le continent, seraient davantage représentatifs.

Plus sensibles au parasitisme, les jeunes chats présentent un taux de positivité vis-à-vis des protozoaires intestinaux et des microsporidies plus élevé que les adultes, moins infectés. La caractérisation génomique des agents pathogènes a permis d’identifier cinq protozoaires et microsporidies internes : Cryptosporidium felis (0,6 %), Giardia duodenalis (3,8 %), Blastocystis spp. (0,6 %), Enterocytozoon bieneusi (3,8 %) et Toxoplasma gondii (1,3 %). C’est notamment la première fois que les parasites C. felis, G. duodenalis assemblage F, Blastocystis sp. sous-type ST4 et E. bieneusi génotype Pérou-11 sont décrits chez des chats en Corée du Sud.

Malgré un échantillon positif restreint, cette étude montre l’incidence des protozoaires gastro-intestinaux zoonotiques et des microsporidies chez les chats placés en refuge et caractérise génétiquement les isolats trouvés chez les animaux infectés. Ces résultats soulignent la nécessité d’une meilleure stratégie interdisciplinaire de contrôle, de prévention et de lutte contre les parasitoses intestinales félines, adaptée aux besoins de terrain, afin de protéger les santés animale et humaine. Au centre de ces mesures, les chercheurs privilégient la sensibilisation du public aux risques de transmission des agents pathogènes zoonotiques par les chats, ainsi que des efforts visant à réduire les populations de félins sauvages ou errants, par exemple via la stérilisation.

 

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