Une étude de l’université du Minnesota a évalué le risque de transmission interespèces du virus de la grippe A des porcs aux ouvriers agricoles. Les résultats concernant la propagation de cette zoonose sont sans appel.
Cette étude a montré que la transmission interspécifique du virus de la grippe A (H1N1) entre ces deux espèces que sont l’humain et le porc représentait bel et bien une menace pour les santés animale et humaine. Il est apparu que jusqu’à 57 % des travailleurs agricoles suivis pendant ces travaux de recherche ont été testés positifs au moins une fois durant la période étudiée (huit semaines au cours des saisons grippales 2017-2018 et 2018-2019). Plus important encore, certains techniciens agricoles étaient porteurs asymptomatiques du virus d’origine porcine dans les voies nasales et infectés par le virus d’origine humaine, donc susceptibles de le transmettre aux porcs. Il existe donc bel et bien un risque pour la santé publique lors des contacts entre humains et porcs. Cela doit être pris en compte dans les politiques de prévention des infections zoonotiques à potentiel pandémique.
Pour tirer ces conclusions, l’université du Minnesota a suivi 58 travailleurs agricoles durant les saisons hivernales 2018 et 2019 dans le Midwest américain. Ils provenaient de sept exploitations porcines différentes. Le protocole prévoyait deux écouvillons nasaux quotidiens, deux fois par semaine pendant huit semaines, le premier avait lieu le matin avant la journée de travail, le second le soir au moment de quitter l’élevage. En outre, un questionnaire était à leur disposition pour déclarer tout symptôme (fièvre, maux de tête, toux, éternuements, douleurs musculaires, etc.). Chez les porcs, le prélèvement était effectué au milieu et en fin de la période d’échantillonnage des techniciens. Un test rRT-PCR était alors effectué sur tous les échantillons prélevés pour chacun des deux virus, humain et porcin.