Les premières données conjoncturelles de l’année sur l’élevage, les différents marchés et les utilisations du cheval en France viennent de paraître, issues de l’observatoire économique et social de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). Nouveauté cette année, les indicateurs retenus pour suivre le secteur de d’élevage ont changé : auparavant fondés sur le nombre de juments saillies, ils reposent sur les naissances enregistrées à fin avril dans la base Sire de l’IFCE.
État de la production d’équidés
En élevage, les tendances de début d’année font apparaître une hausse globale des naissances. Elle est toutefois plus marquée pour les trotteurs et les galopeurs de course (en hausse de 12 % par rapport à la même période en 2014), les chevaux de trait et les ânes (+ 15 %) que chez les chevaux de selle et les poneys (+ 4 %).
La production de chevaux de course est relativement stable sur les cinq dernières années, tandis que celle de chevaux de selle et de poneys est en chute depuis trois ans. L’élevage de chevaux de trait et d’ânes est également en baisse depuis six ans.
Résultats sur les différents marchés
> Du côté des ventes de chevaux, le marché des galopeurs affiche des résultats mitigés. D’une part, les enchères du début d’année enregistrent un prix moyen en recul de 23 % et un chiffre d’affaires en baisse de 18 % (ventes mixtes Arqana) à 46 % (ventes mixtes Osarus). D’autre part, les cessions de printemps des deux ans montés sont en progression, tant chez Osarus (prix moyen + 40 % et chiffre d’affaires + 19 %) que pour Arqana (+ 22 % pour les deux indicateurs) qui a en outre adjugé 31 chevaux au-delà du seuil symbolique de 100 000 € (versus 19 en 2014).
Les résultats des enchères de trotteurs sont également contrastés, avec un chiffre d’affaires en baisse de 10 % et un prix moyen en hausse de 5 %.
Quant aux enchères européennes de jeunes chevaux de sport, après une hausse des prix l’an dernier, elles affichent des disparités marquées : les prix moyens sont en nette hausse pour le Westphalien (+ 33 %) et le KWPN (+ 24 %), alors qu’ils chutent pour l’Hanovrien (- 30 %) et l’Oldenbourg (- 4 %). Le nombre de chevaux vendus progresse de 5 à 36 % selon les races, sauf pour l’Oldenbourg, en recul de 15 %.
> Du côté des achats d’équidés, le volume des transactions enregistrées sur le marché intérieur via la base Sire augmente de 9 % en ce début d’année (versus – 6 % en 2014). Sur les quatre premiers mois de 2015, les achats concernant les races françaises de selle progressent de 17 % et ceux de races étrangères de selle de 12 %. L’augmentation est de 19 % chez les poneys, et de 7 % chez les chevaux de trait et les ânes. À l’inverse, les transactions de chevaux de course diminuent de 6 %, confirmant la tendance de fin 2014.
Sur le marché extérieur, les importations de chevaux (- 3 %) et de poneys (- 13 %) de race continuent à se réduire, sauf celles d’équidés d’origine non constatée (+ 5 %).
> Dans le secteur de la viande chevaline, le niveau d’abattage s’est stabilisé après la baisse subie en 2014 (- 17 % par rapport à 2013) liée au renforcement de la réglementation sanitaire. Les prix à l’entrée de l’abattoir sont en retrait de 8,4 % pour les adultes de trait, de 0,4 % pour les adultes de sang et de 2 % pour les poulains (12 à 24 mois d’âge). Seuls les prix des laitons (6 à 12 mois) montrent une hausse de 6,5 %.
De l’équitation aux courses hippiques
> Le nombre de cavaliers pratiquants amorce une nouvelle baisse. L’effectif des licenciés FFE devrait ainsi reculer de 2,5 % par rapport à 2014, surtout chez les juniors (- 4 %) et en particulier dans la tranche d’âge des 14 ans et moins (- 6 %).
> Les cavaliers de compétition, en revanche, sont toujours plus nombreux. Après une croissance de 3 % en 2014, l’effectif des compétiteurs montre une nouvelle progression de 1,2 %. Cette hausse concerne essentiellement la catégorie amateur (+ 3 %), et dans une moindre mesure les catégories club et pro (+ 1 %).
> Le montant des enjeux sur les courses continue de régresser (- 5 %, après – 7 % en 2014), mais les paris en ligne tirent leur épingle du jeu : l’activité au premier trimestre diminue de 1 % seulement, au lieu d’une baisse de 12 % l’an passé sur la même période. Les paris sportifs, quant à eux, poursuivent leur croissance soutenue débutée en 2010 (+ 38 %).