Inutile de rappeler le contexte actuel pour justifier l’importance de comprendre les dynamiques qui influencent la transmission d’agents pathogènes. Une meilleure connaissance des moteurs qui endiguent la propagation des maladies infectieuses permet inexorablement de mieux prévoir et contrôler les épidémies.
Une étude dirigée par la professeure Kathleen Alexander du Collège des ressources naturelles et de l’environnement s’est intéressée à l’effet de l’environnement sur le comportement de la mangouste rayée qui peut à son tour affecter la propagation des maladies infectieuses.
Les mangoustes rayées utilisent un marquage olfactif déposé dans l’environnement pour communiquer des informations entre elles. Malheureusement un nouveau pathogène de la tuberculose profite de cette voie de communication pour se transmettre entre individus. Les chercheurs ont montré que l’environnement et le terrain peuvent influencer la transmission des agents pathogènes en jouant sur la vigilance des animaux envers de potentiels concurrents ou prédateurs, ce qui agit à son tour sur le marquage olfactif.
Si l’attention des mangoustes se porte sur les prédateurs, les animaux sont aux aguets et donc moins susceptibles de participer aux comportements marquage ou de communication. A l’inverse, dans des zones touristiques plus protégées, la vigilance des mangoustes est largement concentrée sur d’autres individus qui pourraient emménager et profiter de la nourriture. La communication et le marquage olfactif territorial augmentent, et donc la transmission de la bactérie.
Il est donc important de comprendre les interactions complexes entre l’environnement et le comportement animal dans le but de mieux prédire la distribution des maladies, leur dynamique de contagion mais également leur potentiel de transmission à l’homme.