L’American Animal Hospital Association et l’American Association of Feline Practitioners ont réuni des experts pour fournir de nouvelles directives sur la vaccination du chat.
En tant que moyen de lutte essentiel contre les maladies infectieuses, la vaccination continue d’être un pilier inévitable des stratégies thérapeutiques chez le chat. C’est une action incontournable dans un plan de soins préventifs individualisé.
Afin de rester à jour sur les récentes découvertes, de nouvelles directives ont été publiées. Ces directives ont été préparées par un groupe de travail d’experts réuni par l’American Animal Hospital Association (AAHA) et l’American Association of Feline Practitioners (AAFP).
Basées sur la littérature scientifique et les connaissances cliniques, ces directives fournissent les informations et les recommandations les plus récentes concernant la vaccination féline, telles que déterminées par un groupe de travail d’experts en pratique féline.
A noter cependant que ce document est conçu à titre indicatif uniquement et non comme une norme de soins AAHA ou AAFP. Ces recommandations ne sont que telles. Elles restent encore parfois incomplètes et ne doivent pas être interprétées comme dictant un protocole, un traitement ou une procédure exclusifs.
Des variations dans la pratique peuvent être justifiées en fonction des besoins de chaque chat, des ressources et des limites propres à chaque vétérinaire. Et parce que chaque cas est différent, les vétérinaires doivent fonder leurs décisions sur les meilleures preuves scientifiques disponibles en conjonction avec leurs propres connaissances et expérience.
Il faut donc pouvoir s’adapter au mieux des connaissances et des informations disponibles.
Un protocole de soins spécifique et adapté
Bien que la vaccination féline soit pratiquée de manière universelle par des centres vétérinaires de premiers soins, il n’existe pas de protocole identique et unique pour tous les chats. Bien au contraire, la vaccination doit être adaptée aux besoins de chaque et guidée par une évaluation selon les risques et les avantages définis par des critères précis.
Les protocoles de vaccinations, spécifiques à chaque chat, doivent inclure les vaccins recommandés essentiels auxquels s’ajoute une liste de vaccins dits optionnels.
Principaux vaccins pour les chats de compagnie : 10.1177-1098612X20941784-table2-1098612X20941784
Principaux vaccins pour les chats hébergés en refuge : 10.1177-1098612X20941784-table3-1098612X20941784
Vaccins « non essentiels » pour les chats de compagnie : 10.1177-1098612X20941784-table4-1098612X20941784
Vaccins généralement non recommandés pour les chats de compagnie : 10.1177-1098612X20941784-table5-1098612X20941784
Ces derniers sont à préconiser sur la base d’une évaluation individualisée des risques d’exposition et de prescription tels que définis par le stade de vie, le mode de vie et le lieu de vie du chat mais aussi son état de santé, ses antécédents cliniques, ainsi que des facteurs environnementaux et épidémiologiques.
Variables d’évaluation des risques déterminant un plan de vaccination individualisé : 10.1177-1098612X20941784-table6-1098612X20941784
Un chat qui sort ne recevra pas le même cocktail vaccinal qu’un chat qui reste sur le canapé. Et bien que la plupart des chats qu’ils reçoivent en consultation sont des animaux de maisons ou d’appartement, les vétérinaires doivent anticiper les besoins de chats à plus hauts risques comme ceux de refuges, de chatterie, ou sauvage par exemple.
Pour certains vaccins, les vétérinaires sont même libres de choisir différents antigènes – inactivés, atténués ou recombinants. L’état clinique et vaccinal du chat, comme la présence d’une immunité maternelle ou d’antécédents de réactions indésirables à la vaccination, sont des facteurs qui peuvent influencer le choix du type de vaccin.
Types de vaccins félins et leurs attributs : 10.1177-1098612X20941784-table1-1098612X20941784
Mais la prise de risque n’est jamais nulle. Inévitablement, des réactions indésirables peuvent survenir après une vaccination chez un faible pourcentage de chats.
En raison de leur étiologie néoplasique, les fibrosarcomes félins au site d’injection apparaissent dans les cas les plus graves. Bien que peu fréquents, leur occurrence continue d’être idiosyncratique. Il est important de renseigner les propriétaires sur ces risques et les possibilités d’hypersensibilité ou d’autres réactions afin de minimiser leurs inquiétudes.
Un personnel informé garantit une vaccination respectée
De manière générale, les nouvelles directives préconisent le partage d’information et la transparence avec les propriétaires d’animaux. Elles discutent en détail de l’importance de l’éducation du personnel et des clients dans la mise en œuvre des protocoles de vaccination chez le chat.
De nombreux propriétaires d’animaux de compagnie, en particulier de chats, associent les soins vétérinaires principalement à deux événements, la vaccination et le traitement des affections aiguës. Ainsi, une visite médicale pour mettre à jour les vaccins devient une opportunité pour discuter plus largement d’une stratégie globale de soins de santé préventive avec le propriétaire de l’animal.
La visite de vaccination doit toujours inclure un examen physique approfondi et un dialogue éducatif avec le propriétaire de l’animal sur le rôle la vaccination en tant que composante essentielle des soins préventifs adaptés. Le propriétaire doit pouvoir appréhender comment le personnel clinique évalue le risque de maladie et apporte des recommandations qui contribuent à garantir une relation durable entre le propriétaire et l’animal.
L’événement de vaccination se produit alors dans le contexte d’une discussion praticien-propriétaire sur la façon dont les soins de santé préventifs constituent la base pour que le propriétaire de l’animal entretienne une relation longue et enrichissante avec l’animal dont il a la garde.
Il est donc important que toute l’équipe de soin, y compris le personnel clinique et non clinique, soit bien informée de l’importance de la vaccination des chats. Les initiatives de formation du personnel doivent permettre à l’équipe vétérinaire de bien renseigner et conseiller les clients sur les bonnes pratiques de vaccination individualisée et leur conformité.
La vaccination fait alors partie intégrante d’un plan de soins préventifs.