mardi, septembre 16, 2025
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Fièvre catarrhale ovine : le virus pourrait aussi menacer les chiens

Longtemps considérée comme une maladie n’affectant que les ruminants, la fièvre catarrhale ovine (FCO) pourrait bien élargir son spectre. C’est ce que suggère une revue scientifique publiée dans Veterinary Sciences, qui alerte sur des cas documentés chez les carnivores, notamment les chiens. Un changement de paradigme qui appelle à revoir les outils de surveillance et les pratiques vétérinaires.

Grippe aviaire : les changements de paysages en Asie orientale favorisent l’émergence de nouveaux virus

Une étude montre que la transformation des zones humides et agricoles accélère la diversification des virus influenza aviaires. Les changements rapides des paysages le long de la voie de migration Asie de l’Est-Australasie (EAAF) accroissent fortement les risques d’émergence de nouveaux sous-types de grippe aviaire. C’est la conclusion d’une étude publiée mi-août dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

 

Un couloir migratoire sous pression écologique

La voie de migration Asie de l’Est-Australasie est l’une des plus importantes au monde. Chaque année, des millions d’oiseaux d’eau la parcourent entre la Sibérie, la Mongolie et leurs zones d’hivernage en Chine et en Asie du Sud-Est. Ces oiseaux jouent un rôle central dans la dynamique des virus influenza aviaires. Or, entre 2000 et 2015, cette région a subi de profonds bouleversements environnementaux.

La disparition progressive de zones humides dans l’est de la Chine, au Japon et en Corée a réduit l’espace disponible pour les oiseaux migrateurs. Dans le même temps, les surfaces en rizières ont augmenté dans le nord de la Chine, attirant davantage de migrateurs. L’augmentation locale des zones inondées en Russie et dans le nord-est de la Chine, liée à l’abandon de terres agricoles et au changement climatique, a par ailleurs modifié la répartition spatiale des espèces.

Ces mutations entraînent une redistribution des populations d’oiseaux. Certaines espèces se retrouvent concentrées dans des habitats restreints, la densité favorisant la transmission virale. D’autres colonisent des zones agricoles partagées avec les volailles domestiques, ce qui accroît les risques de contacts et donc de transmission croisée.

 

Le rôle clé du réassortiment génétique

L’un des mécanismes les plus préoccupants dans l’évolution des virus influenza est le réassortiment génétique. Lorsqu’un hôte, oiseau sauvage ou volaille domestique, est infecté simultanément par deux souches différentes, ces virus peuvent échanger des segments de gènes et créer un nouveau sous-type. Ce processus ne garantit pas automatiquement l’apparition d’une souche hautement pathogène, mais il augmente considérablement la diversité virale et prépare le terrain pour l’émergence de variants plus dangereux.

L’étude souligne que les volailles domestiques constituent un véritable “incubateur” de virus. En effet, si les oiseaux sauvages sont porteurs de nombreux virus faiblement pathogènes (LPAI), leur transmission aux élevages aviaires favorise les co-infections et multiplie les opportunités de réassortiment. Dans un contexte où les surfaces agricoles partagées (notamment les rizières) augmentent, les conditions sont réunies pour accélérer la diversification des souches.

 

Une modélisation inédite pour mesurer l’impact des paysages

Afin de quantifier ces risques, les chercheurs ont développé un modèle fondé sur les individus (individual-based model, IBM). Ce modèle s’appuie sur des données empiriques variées : suivi satellitaire de 79 oies rieuses (Anser albifrons) équipées de colliers GPS entre 2014 et 2016, données naturalistes issues de la plateforme eBird, télédétection pour cartographier zones humides, rizières et surfaces en eau, et informations sur la densité de volailles domestiques. Ce modèle a permis de simuler les migrations et d’estimer la dynamique des transmissions entre oiseaux sauvages et volailles. En comparant les années 2000 et 2015, les chercheurs ont mesuré comment l’évolution des paysages influençait la circulation virale. Pour aller plus loin, ils ont utilisé des méthodes statistiques avancées, comme la modélisation d’équations structurelles (piecewiseSEM), afin d’identifier les variables environnementales ayant le plus d’impact sur la distribution des oiseaux et sur l’incidence des réassortiments.

 

Des résultats alarmants : un risque multiplié par seize

Les résultats du modèle sont édifiants. Entre 2000 et 2015, le taux de réassortiment viral a augmenté de 1 593 %, soit une multiplication par seize. Les zones à risque, initialement concentrées dans quelques foyers, se sont élargies pour englober le sud-est de la Chine, le bassin du fleuve Jaune et le nord-est de la Chine. Les nouvelles surfaces rizicoles dans le nord attirent des populations importantes d’oiseaux migrateurs, augmentant mécaniquement la probabilité de contacts avec les volailles.

Ces résultats correspondent aux observations historiques. Aucun événement majeur de réassortiment n’avait été signalé avant 1995, mais entre 1996 et 2015, leur fréquence a fortement augmenté en Asie de l’Est, en parallèle des transformations paysagères.

 

Des implications directes pour l’agriculture et la santé publique

Depuis son émergence en 1996, le virus H5 hautement pathogène n’a cessé de se diversifier. Les sous-types comme H5N8 et H5N1 clade 2.3.4.4b ont franchi de nouvelles barrières d’espèces, touchant oiseaux sauvages, volailles, mammifères marins et bovins laitiers. Ces franchissements montrent que l’évolution des virus influenza n’est pas indépendante des activités humaines : elle est au contraire amplifiée par l’agriculture, l’urbanisation et la gestion des paysages.

Pour les éleveurs, la proximité des exploitations avicoles avec les zones humides et rizicoles constitue un risque majeur. Pour les autorités de santé, la perspective de nouvelles souches transmissibles à l’humain impose de renforcer la surveillance virologique dans les zones à risque. Pour les écologues, la gestion des zones humides n’est plus seulement un enjeu de biodiversité, mais aussi une composante de la sécurité sanitaire mondiale.

 

Vers une approche “One Health” intégrée

Les auteurs insistent sur la nécessité d’adopter une approche véritablement interdisciplinaire, dans l’esprit du concept “One Health”. Comprendre et prévenir les émergences virales suppose de combiner l’écologie des migrations, la biologie évolutive des virus, la modélisation informatique et les politiques agricoles. La dynamique des virus ne dépend pas uniquement des mutations aléatoires, mais aussi des choix d’aménagement du territoire et des transformations climatiques.

Comme le rappelle l’un des auteurs, « les changements du paysage ne sont pas seulement des transformations visuelles, ils redessinent la carte mondiale des risques infectieux ».

 

Climat, agriculture et virus : un avenir à haut risque

L’étude démontre de manière claire que la modification des paysages agricoles et naturels joue un rôle central dans l’évolution des virus influenza aviaires. Alors que le changement climatique, l’intensification agricole et la perte de biodiversité s’accélèrent, le risque d’apparition de nouvelles souches préoccupantes est plus élevé que jamais. Le bassin du Yangtsé, le fleuve Jaune ou les grandes plaines rizicoles de Chine ne sont pas seulement des territoires stratégiques pour l’agriculture : ils apparaissent désormais comme des foyers potentiels de la prochaine grande mutation virale.

 

 

Un cas rare de peste transmis par un chat alerte les autorités sanitaires américaines

Un homme de 73 ans a contracté la peste après avoir soigné son chat malade. Ce cas interpelle par son caractère atypique : la contamination s’est produite au cœur de l’hiver, une période classiquement considérée comme “hors saison” pour cette maladie endémique de l’Ouest américain.

Grippe aviaire H5N1 : un tropisme viral élargi, un lait contaminé et un risque zoonotique accru

Le virus H5N1, longtemps associé aux oiseaux, a franchi une nouvelle étape dans son évolution. En infectant les bovins laitiers et en se répliquant dans la glande mammaire, il modifie son tropisme viral et révèle un nouveau mode de transmission via le lait cru. Les scientifiques alertent sur une dynamique inédite et potentiellement dangereuse.

Royaume-Uni : le virus du Nil occidental détecté pour la première fois chez des moustiques indigènes

Une étude rétrospective menée au Royaume-Uni révèle la première détection du virus du Nil occidental (ou virus West Nile) chez des moustiques locaux en 2023. Bien que le risque sanitaire reste faible, ce signal virologique renforce les appels à une surveillance accrue dans un contexte de changement climatique.

Exposer les bébés aux chiens : une piste génétique contre l’eczéma infantile

Une étude montre un lien inédit entre la présence d’un chien à la maison durant la petite enfance et une réduction du risque d’eczéma chez les enfants porteurs d’une prédisposition génétique. Cette étude apporte pour la première fois une explication au niveau moléculaire d’un phénomène longtemps observé… mais jamais élucidé.

Grippe aviaire H5N1 : 70 cas humains aux États-Unis, dont un décès, liés aux bovins laitiers

Le virus H5N1 ne se limite plus aux oiseaux. Aux États-Unis, des travailleurs agricoles ont été infectés après un contact direct avec des vaches laitières contaminées. Une nouvelle étude met en lumière cette évolution préoccupante.

Chats et Covid-19 : une exposition plus fréquente que prévue

Une étude menée entre novembre 2021 et mars 2022 dans la région de Lisbonne (Portugal) révèle que près d’un tiers des chats vivant dans des foyers où au moins une personne a été testée positive au Sars-CoV-2 ont développé des anticorps contre le coronavirus. Ces résultats soulignent l’importance d’intégrer les animaux de compagnie dans les stratégies de surveillance épidémiologique.

Ehpad : l’animal de compagnie officiellement autorisé sous conditions

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Depuis le 4 mars 2025, les résidents en Ehpad et en résidences autonomie peuvent vivre avec leur animal de compagnie, à la faveur d’un nouveau cadre réglementaire. Cette évolution, issue de la loi Bien vieillir d’avril 2024, est désormais encadrée par un arrêté publié au Journal officiel. Elle oblige les établissements à concilier droit individuel et exigences collectives, tout en intégrant les bénéfices reconnus de la présence animale pour les personnes âgées, en particulier malades.

Antivenin universel : un espoir contre les morsures de serpents les plus venimeux

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Des scientifiques ont peut-être trouvé la solution pour neutraliser le venin des serpents les plus dangereux au monde grâce à un antivenin innovant et polyvalent.

Zoonoses : le chameau porteur de six maladies infectieuses transmissibles

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Il est le pilier économique de régions désertiques et un emblème du Sahara. Mais derrière son allure placide, le chameau est aujourd’hui au cœur des préoccupations vétérinaires et sanitaires. Une étude parue dans Frontiers in Veterinary Science révèle que cet animal pourrait être le maillon oublié dans la chaîne de transmission de plusieurs maladies infectieuses graves à l’humain.

Une synthèse scientifique inédite

L’étude de Khalafalla passe au crible plus de 800 publications scientifiques et en retient 22 apportant des preuves solides (épidémiologiques ou moléculaires) de transmission de maladies des camélidés aux humains. Résultat : six zoonoses sont clairement identifiées, avec en tête de liste des agents pathogènes bien connus des médecins et des vétérinaires :

  • le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers-CoV), impliqué dans 36 % des cas recensés ;
  • la brucellose (23 % des cas) ;
  • la peste à Yersinia pestis (18 % des cas) ;
  • le camelpox, proche de la variole (14 % des cas) ;
  • l’hépatite E (génotype 7) et le charbon (anthrax) complètent ce tableau à haut risque.

Plus de la moitié des transmissions humaines documentées ont eu lieu depuis 2010, confirmant une intensification récente du phénomène.

 

Un risque souvent sous-estimé

La transmission se fait principalement via le lait cru, la viande contaminée ou par contact direct avec les animaux, notamment dans les abattoirs ou en élevage. Dans certains cas, comme pour le Mers-CoV, les analyses génétiques ont montré une correspondance parfaite entre le virus détecté chez l’animal et celui retrouvé chez le patient humain. L’étude évoque notamment plusieurs cas survenus en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Soudan, au Niger ou encore en Libye, où la consommation de viande de chameau infectée a mené à des contaminations humaines parfois mortelles.

 

Le chameau, sentinelle des prochaines pandémies ?

Moins médiatisé que les rongeurs ou les chauves-souris, le chameau s’impose pourtant comme un réservoir zoonotique sérieux. Selon l’auteur de l’étude, certains agents pathogènes liés aux camélidés, comme la fièvre Q, la fièvre de la vallée du Rift ou la tuberculose, mériteraient également une surveillance accrue, bien que leur transmission à l’homme via ces animaux n’ait pas encore été formellement prouvée.

 

Une approche “One Health” plus que jamais nécessaire

Face à ces constats, l’auteur lance un appel à l’action : « Il est impératif de renforcer la surveillance épidémiologique dans les zones où les camélidés jouent un rôle économique majeur, tout en sensibilisant les populations aux risques liés à la consommation de produits non pasteurisés ou mal cuits. » Vaccination, contrôle vétérinaire des produits alimentaires, biosécurité sur les marchés… autant de mesures urgentes à prendre dans les pays concernés, mais également dans les régions importatrices où les produits issus de camélidés gagnent en popularité.

 

Alors que les interactions entre l’humain et les animaux d’élevage s’intensifient, cette étude illustre à quel point les zoonoses sont à la croisée de plusieurs disciplines. Épidémiologie, médecine vétérinaire, santé publique : les frontières s’estompent car, aujourd’hui plus que jamais, la prochaine pandémie pourrait bien venir d’un animal jusqu’ici considéré comme inoffensif.

 

Pesticides et hérissons : une cohabitation toxique révélée par la science

Longtemps mascotte discrète des jardins européens, le hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) est aujourd’hui au cœur d’une inquiétante alerte environnementale. Une étude danoise récemment publiée dans Frontiers in Veterinary Science lève le voile sur la contamination généralisée de ces petits mammifères par une multitude de pesticides. Un signal d’alarme de plus pour une espèce déjà classée vulnérable dans de nombreux pays européens.

 

Des pesticides omniprésents dans l’organisme des hérissons

Conduite au Danemark, cette étude s’est appuyée sur l’analyse toxicologique de 115 échantillons de foie de hérissons morts en 2016. L’objectif ? Rechercher la présence de 19 substances chimiques, dont des rodenticides, des insecticides et des herbicides. Les résultats sont édifiants : 84 % des échantillons contenaient au moins un rodenticide, 50 % un herbicide, et 43 % un insecticide. Plus grave encore, près de 80 % des hérissons présentaient plusieurs résidus, certains jusqu’à neuf pesticides différents.

Parmi les substances les plus fréquemment détectées figurent :

  • la bromadiolone, un pesticide anticoagulant mortel pour les rongeurs (dans 79 % des cas) ;
  • l’imidaclopride, un néonicotinoïde largement décrié pour ses effets sur les insectes pollinisateurs (dans 35 % des cas) ;
  • le métamitron, un herbicide (dans 29 % des cas).

Si ces chiffres ne permettent pas encore d’évaluer précisément les risques létaux ou sublétaux pour les hérissons, l’exposition chronique est avérée.

 

Des différences géographiques révélatrices

L’étude met également en lumière des disparités régionales significatives entre l’est et l’ouest du Danemark, reflet probable de pratiques agricoles différenciées. Cette dimension géospatiale, rarement explorée dans les études sur la faune sauvage, souligne l’importance d’un suivi territorial affiné.

 

Une menace identifiée en France

Le phénomène n’est pas cantonné au Danemark. En France, le Centre d’hébergement et d’étude sur la nature et l’environnement (Chene) mène depuis 2019 une vaste enquête sur les causes de mortalité des hérissons. Ses analyses mettent en évidence un taux préoccupant de mortalité chez les juvéniles, souvent liés à des maladies chroniques, à la circulation routière et à l’exposition aux produits chimiques agricoles. D’autres études signalent que près de 80 % des hérissons ont disparu en France en deux décennies. Parmi les principaux coupables : les pesticides et les appâts rodenticides, mais aussi les pièges mécaniques, encore trop utilisés dans les jardins.

 

Une sentinelle de l’environnement en danger

Considéré comme un bon bio-indicateur, le hérisson est une sentinelle de la biodiversité urbaine et rurale. Son alimentation (vers, limaces, insectes) et son comportement le rendent particulièrement vulnérable à la bioaccumulation des contaminants. Comme le note l’étude danoise, il n’existe à ce jour aucun seuil toxicologique spécifique pour cette espèce, ce qui complique l’évaluation des effets à long terme.

 

Une nécessaire vigilance réglementaire

Alors que l’Union européenne débat de la réautorisation de certains pesticides controversés, ces données viennent alimenter les appels à renforcer les restrictions d’usage, y compris pour les produits vendus aux particuliers. Selon les scientifiques, une surveillance systématique et multi-espèces s’impose afin de mieux comprendre les effets cumulés des substances chimiques sur la faune sauvage.

La contamination des écosystèmes ne concerne pas uniquement les pollinisateurs ou les rivières. Le hérisson, pourtant si familier, est devenu malgré lui le témoin silencieux d’un empoisonnement diffus du vivant. Il est temps de l’écouter…