Le sous-continent indien abrite les plus importantes populations de primates non humains d’Asie, avec quinze espèces au total, dont sept de macaques, cinq de langurs, deux de loris et une de gibbon. Parmi elles, les macaques rhésus (Macaca mulatta) représente une espèce clé de la recherche biomédicale. Après une période d’exportations massives pour la recherche dans les années 50-60, stoppées en 1978, les primates indiens sont encore aujourd’hui des modèles animaux essentiels en neurosciences, immunologie, maladies infectieuses et évaluation préclinique. Au-delà des laboratoires, ces primates vivent à l’interface avec les humains, les animaux domestiques et les espèces synanthropes, là où le risque de transmission d’agents pathogènes zoonotiques est le plus élevé.
Vieillissement chez le chien : des facteurs génétiques et environnementaux à une approche préventive des comorbidités
Le Dog Aging Project, une étude biologique à long terme du vieillissement chez le chien, livre la première cartographie à grande échelle des comorbidités canines liées à l’âge. À partir des données issues de 26 614 chiens présentant au moins une affection parmi les 160 répertoriées, les auteurs établissent des liens entre les maladies et une projection des facteurs de risque selon l’âge, le poids, le sexe et le statut reproducteur, ainsi que l’origine raciale (chien de race versus croisé).
Covid-19 : un propriétaire positif augmente nettement la séropositivité chez son chien
Depuis 2020, il est admis que le chien peut s’infecter au contact de son propriétaire positif au Sars-CoV-2. Une étude publiée dans Virus Research valide ce constat via des données sérologiques et confirme que la proximité est un facteur de risque d’infection.
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196 chiens, 4 mois, 2 tests
Menée en Pennsylvanie entre novembre 2021 et mars 2022, l’étude inclut 196 chiens vus en consultation pour différents motifs. Les auteurs ont utilisé un Sars-CoV-2 surrogate virus neutralization test (sVNT) pour mesurer la séroprévalence et préciser la nature des anticorps neutralisants, ainsi qu’un test de dépistage rapide (dosage à flux latéral). Aucun des chiens ne présentait des signes cliniques attribuables à la Covid-19 au moment des prélèvements, ce qui inscrit les résultats dans un contexte d’infections le plus souvent subcliniques.
Risque accru en cas de contact avec un cas positif
Sur l’ensemble de l’effectif testé, la séroprévalence atteint 12,2 %. Chez les chiens ayant cohabité avec au moins un humain positif, elle grimpe à près de 68 %, signe d’un surrisque majeur lié à une exposition rapprochée. Les titres d’anticorps neutralisants se révèlent plus élevés contre les variants Delta, Gamma et Alpha que contre Omicron, en phase avec le profil d’échappement immunitaire d’Omicron déjà documenté chez l’humain.
Test rapide versus en laboratoire
Le test de dosage à flux latéral (LFA) affiche une sensibilité d’environ 85 % face au test de neutralisation (sVNT). En pratique, il peut servir d’outil de dépistage initial, notamment en clientèle généraliste ou dans les études de terrain. Pour des décisions à fort enjeu scientifique ou de santé publique vétérinaire, la neutralisation (sVNT) demeure la référence méthodologique, car elle offre une mesure plus fiable de l’activité des anticorps.
Les résultats confortent l’hypothèse d’une transmission humain-chien au sein du foyer. L’étude ne démontre ni transmission chien-humain ni impact clinique marqué chez les chiens de cet échantillon, mais elle justifie pleinement d’intégrer les animaux de compagnie aux dispositifs de surveillance “One Health”, afin de suivre l’émergence de variants et de préciser le risque interespèces.
Conduite à tenir à la maison ou en clinique
Dans un foyer où une personne est positive à la Covid-19, limiter les contacts rapprochés avec le chien et renforcer l’hygiène des mains constituent des mesures de bon sens. Dans les structures vétérinaires, un test LFA peut orienter rapidement la prise en charge, en réservant le test sVNT aux situations nécessitant davantage de précision scientifique, qu’il s’agisse de veille épidémique, d’étude ou d’investigation d’un cluster.
Vivre avec une personne positive à la Covid-19 augmente nettement la probabilité d’anticorps anti-Sars-CoV-2 chez le chien. Le dosage à flux latéral permet un diagnostic rapide, mais le test de neutralisation reste la référence scientifique.
Interface faune-humain-bétail : un levier décisif contre les maladies émergentes
Depuis deux décennies, les maladies infectieuses émergentes et réémergentes s’imposent comme un enjeu sanitaire majeur. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 60 % des maladies humaines connues sont d’origine animale et plus de 70 % des nouvelles infections identifiées au cours des 30 dernières années proviennent de la faune sauvage.
Influenza aviaire : l’environnement et la biosécurité influent sur la transmission du virus aux élevages de volailles
Depuis 2021, les États-Unis affrontent une épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP H5N1) d’une ampleur inédite. Plus de 500 cas de transmission directe du virus des oiseaux sauvages aux volailles domestiques ont été confirmés entre 2022 et 2023. Des millions de volailles ont dû être abattus, provoquant des pertes économiques colossales et des perturbations de la chaîne alimentaire.
Démence féline : la preuve synaptique qui rapproche le chat d’Alzheimer
Chez des chats âgés, des dépôts d’amyloïde-β s’accumulent à l’intérieur même des synapses, immédiatement suivis de leur engloutissement par la microglie et, dans une moindre mesure, par les astrocytes.En examinant 25 cerveaux de chats après décès, une étude place le chat comme modèle naturel prometteur pour étudier et traiter la maladie chez l’humain.
Bien-être des bovins viande : l’Efsa hiérarchise les manquements et les leviers d’action
Un avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) répertorie les principaux facteurs de risque pour le bien-être des bovins viande en Europe : revêtements de sol durs, accès à l’eau limité, alimentation déséquilibrée, températures élevées dans les bâtiments, absence d’enrichissement de l’environnement, pas ou peu d’accès à l’extérieur, espace alloué insuffisant, regroupement en lots selon l’âge, le poids ou le sexe. L’avis associe chaque risque à des mesures correctrices et à des indicateurs fondés sur l’animal pour guider éleveurs, vétérinaires et autorités sanitaires.
Chiens anxieux en refuge : une rééducation dès leur arrivée réduit plus vite le stress sans retarder l’adoption
Une étude américaine tranche un débat récurrent en protection animale : faut-il laisser aux chiens qui arrivent dans un refuge un temps d’adaptation ou entreprendre une rééducation comportementale immédiate ? Chez 374 chiens craintifs, la prise en charge de leur anxiété quelques jours après leur admission a réduit plus rapidement les signes de peur qu’une période d’acclimatation de deux à quatre semaines, sans allonger le délai jusqu’à leur adoption.
Influenza aviaire : un système d’alerte précoce dopé à l’IA dans les élevages de poules pondeuses
Alors que l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) continue de provoquer des pertes économiques et des crises sanitaires, un article de Poultry Science propose de faire appel à l’intelligence artificielle (IA) pour lancer précocement l’alerte en élevage, dans un premier temps de poules pondeuses. L’objectif est de repérer plus tôt les signes précurseurs de la maladie, de limiter les fausses alertes et d’accélérer la confirmation du diagnostic par le vétérinaire au plus près du terrain.
Influenza aviaire H5N1 : la mort de deux chats relance le débat sanitaire autour des aliments crus
Le département de santé de Los Angeles a émis une alerte après l’infection grave et la mort de deux chats nourris avec un aliment cru du commerce. L’un d’eux a été confirmé infecté par le virus H5N1 clade 2.3.4.4b (génotype B3.13), la lignée qui circule aussi chez les bovins laitiers et les volailles aux États-Unis. Les autorités locales suivent les expositions humaines (famille, équipe soignante), mais aucun cas humain n’est signalé à ce stade.
E. coli chez l’animal de compagnie : une bactérie au potentiel zoonotique qui menace la santé publique
Une nouvelle étude met en lumière les risques de transmission de bactéries Escherichia coli pathogènes, résistantes aux antibiotiques, entre chiens, chats et humains.
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Des infections urinaires courantes chez l’humain et l’animal
Les infections urinaires représentent l’une des maladies bactériennes les plus fréquentes chez l’humain. Elles touchent également largement les animaux de compagnie, notamment les chiens et les chats. Dans la majorité des cas, l’agent pathogène incriminé est Escherichia coli.
Reste à savoir si ces infections, courantes chez les carnivores domestiques, peuvent présenter un risque zoonotique, c’est-à-dire être transmissibles de l’animal à l’humain. L’étude apporte des éléments de réponse inquiétants : certaines souches d’E. coli responsables d’infections urinaires chez le chien et le chat présentent une forte parenté génétique avec celles isolées chez les patients humains.
Des souches partagées entre animaux et humains
Les chercheurs ont collecté et analysé des échantillons d’urine de chiens et de chats atteints d’une infection urinaire. Grâce au typage génétique, ils ont identifié plusieurs lignées (ST) caractéristiques des souches pathogènes extra-intestinales, connues pour provoquer de graves infections urinaires chez l’humain. Les résultats révèlent que les souches ST12, ST127 et ST141, retrouvées chez les animaux, sont également fréquemment impliquées dans les infections urinaires humaines. Plus inquiétant encore, environ un tiers des souches étudiées partagent une forte similitude génétique avec celles isolées chez des patients humains. Cette proximité suggère une possible circulation des mêmes clones bactériens entre animaux et humains vivant dans un même foyer.
Le rôle central de la résistance aux antibiotiques
Au-delà de la similarité génétique, l’étude met en évidence un autre facteur aggravant : l’antibiorésistance. Certaines souches isolées chez les animaux produisent des β-lactamases à spectre étendu ou des enzymes de type adénosine monophosphate cyclique, rendant inefficaces plusieurs familles d’antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire et humaine.
Des lignées bien connues comme ST131 et ST648, souvent impliquées dans des infections multirésistantes chez l’humain, ont aussi été retrouvées chez les animaux de compagnie. L’usage non raisonné d’antibiotiques en médecine vétérinaire est pointé comme un facteur favorisant cette sélection de clones bactériens résistants, qui peuvent ensuite se transmettre à l’humain.
Des preuves de transmission zoonotique documentées
Ce risque n’est pas qu’une hypothèse théorique. Des études antérieures ont déjà décrit des cas de transmission. En 2007, des chiens porteurs de la bactérie ont été à l’origine d’un foyer d’infection à E. coli O157:H7, qui a touché plusieurs enfants. Plus récemment, des enquêtes menées dans des hôpitaux vétérinaires ont mis en évidence une circulation de souches multirésistantes entre les animaux et le personnel soignant. La similarité des gènes de virulence observée entre les isolats humain et animal constitue donc un signal fort : les animaux de compagnie peuvent agir comme des réservoirs silencieux de souches pathogènes résistantes, avec un risque tangible de transmission à leurs propriétaires.
Facteurs de risque : alimentation et contacts
L’étude rappelle également que certaines pratiques augmentent les risques. Les régimes alimentaires à base de viande crue (Barf) distribués aux animaux sont régulièrement incriminés comme une source de souches pathogènes, notamment d’E. coli productrices de shigatoxines (Stec). Ces bactéries peuvent contaminer les animaux, puis se transmettre aux humains via des contacts étroits. Or, la proximité physique entre propriétaires et animaux de compagnie (partage du lit, léchage, manipulation de la litière) multiplie les opportunités de passage des bactéries d’un hôte à l’autre.
Implications pour la santé publique et animale
Ces résultats soulèvent des inquiétudes majeures en matière de santé publique. Les infections urinaires sont déjà difficiles à traiter lorsque les souches sont multirésistantes. Si les animaux de compagnie deviennent des vecteurs de ces souches, la stratégie thérapeutique pourrait devenir encore plus complexe.
Les chercheurs plaident pour une surveillance renforcée selon une approche “One Health” intégrant la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale. Leurs recommandations incluent :
- une réduction de l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire ;
- une surveillance épidémiologique systématique des infections urinaires animales ;
- l’éducation des propriétaires aux bonnes pratiques d’hygiène et d’alimentation ;
- un suivi rapproché des souches bactériennes circulant entre les animaux et les humains.
Covid-19 : la relation chiot-enfant pendant la pandémie n’a pas été un remède miracle
Pendant la pandémie de Covid-19, des milliers de familles ont accueilli un chiot en pensant offrir aux enfants un soutien émotionnel immédiat. Une étude récente du Royal Veterinary College brosse un tableau nuancé : si la présence d’un jeune chien procure souvent du réconfort, structure la vie quotidienne et facilite les interactions sociales, elle s’accompagne aussi d’une charge réelle pour les parents, parfois à l’origine de frictions au sein du foyer. Environ un tiers des familles rapportent que l’élevage d’un chiot s’est révélé plus difficile que prévu.

