Jamais le bien-être des animaux n’a été autant à l’honneur tant dans les débats nationaux que dans les échanges internationaux, avec plus ou moins de résultats et surtout parfois, des arrières pensées aux antipodes les unes des autres. Deux cas concrets cette semaine :
Bien-être des vaches : l’Efsa allonge la consultation publique
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a repoussé la date limite de la consultation publique visant à faire le point sur les données disponibles en matière de bien-être de la vache laitière dans les petites exploitations. Les intervenants et les autres parties intéressées ont désormais jusqu’au 13 février prochain pour présenter leurs commentaires.
L’évaluation de l’Efsa inclut un inventaire du nombre de vaches laitières dans l’Union européenne et des variations de taille entre les fermes selon les pays, ainsi qu’une définition et une catégorisation de ces petites exploitations à grande échelle. Cette récolte d’informations s’inscrira dans le cadre d’un avis scientifique sur le bien-être des vaches laitières dans les exploitations de taille modeste, qui sera publié cette année.
Bien-être des porcs : un soi-disant programme de protection en Suède
La proposition de l’Association porcine suédoise de mettre en œuvre son “programme de bien-être animal” est décriée par les scientifiques qui la soupçonnent, sous ce terme trompeur, de vouloir contourner la législation sur la protection des animaux dans un but de profit financier.
Si la législation sur la protection animale est censée s’appliquer à tous, en pratique certaines productions industrielles arrivent à y échapper, comme les élevages de dindes ou de poulets. Certes les autorités suédoises ont adopté un programme de contrôle en lien avec les producteurs qui, en prenant quelques engagements volontaires au-delà de la législation, échappent à certaines clauses qu’ils ne veulent pas respecter.
Désormais, elles veulent y inclure la production porcine. Dans son “programme de bien-être animal”, cinq entorses à la loi sont proposées : augmenter la densité d’animaux dans une même surface, maintenir les truies en case individuelle pendant et après la mise bas, durant l’œstrus et en période d’accouplement, sevrer les porcelets plus tôt et garder davantage de porcs à chaque stade de développement. Le ministère de l’Agriculture ne s’est pas encore prononcé sur cette proposition, mais a investi environ un million de dollars dans des tests sur le terrain.
L’étude a sélectionné douze élevages. Les résultats font état de troubles comportementaux tant chez les porcelets, sevrés dès trois semaines d’âge, que chez les truies, présentant des symptômes de stress. Les porcs plus âgés développent des comportements de caudophagie. Une des conclusions de l’étude est que le nombre de porcs abattus et la rentabilité des exploitations augmentent avec les dégradations au bien-être animal proposées… De nouveaux résultats sont attendus en mars.