L’un des plus gros transformateurs de produits laitiers du monde, le Canadien Saputo, a révélé hier sa nouvelle politique globale, qui prône le respect de normes de bien-être auxquelles seront tenues de se conformer les exploitations laitières qui veulent continuer à lui livrer du lait. L’objectif est aussi de faire école auprès des autres transformateurs, voire d’influencer les gouvernements canadien, américain, argentin ou encore australien à adopter une attitude plus sévère à l’égard de certaines pratiques de l’industrie laitière.
Cette initiative en faveur de la protection des animaux vise ainsi à prévenir les mauvais traitements dans la chaîne d’approvisionnement de Saputo, qui exige désormais que ses fournisseurs mondiaux respectent les nouvelles normes de son code de bonne conduite.
Sa politique de bien-être animal, qui se veut progressive et mondiale, se décline en plusieurs points :
- une tolérance zéro à l’égard de tout acte de cruauté envers les animaux ;
- un engagement à éliminer à terme la pratique de la caudectomie chez les vaches ;
- une mobilisation des ressources en vue de l’adoption dans les fermes laitières industrielles d’une norme minimale pour recourir à des mesures de contrôle de la douleur pendant l’écornage ou l’ébourgeonnage ;
- une réduction du stress en minimisant les impacts de la manipulation au maximum.
Au-delà de ces règles de bon sens, Saputo devrait appuyer les initiatives de sensibilisation et de formation relatives aux problématiques de bien-être des bovins laitiers. Deux programmes universitaires nord-américains, focalisés sur la manipulation et le bien-être de ces animaux, sont d’ores et déjà concernés.
En outre, la société a développé un programme de soins aux vaches laitières (Dairy Care Program) qui sera enseigné à l’université de Guelph (Canada). Cette formation pratique s’adresse aux vétérinaires, aux étudiants vétérinaires et aux producteurs laitiers.
De même, en partenariat avec l’université du Wisconsin-Madison (États-Unis), Saputo s’est engagé sur deux autres actions :
- The Dairyland Initiative, qui combine du conseil et un accompagnement pour la mise en place de mesures en faveur du bien-être des vaches laitières dans les exploitations de production.
- Le programme LifeStep qui est axé sur des méthodes de manipulation des bovins pour limiter le stress, mais aussi sur la prévention en amont des boiteries et la gestion de la fin de vie des animaux réformés.
L’instigateur de cette nouvelle politique de la firme est le vétérinaire Warren Skippon, auparavant dirigeant au sein de l’Association canadienne des médecins vétérinaires. Il y a supervisé la mise en place des programmes nationaux relatifs au bien-être des animaux. Il a notamment pris des positions très tranchées concernant la production de foie gras, dénonçant des pratiques inacceptables pour la profession vétérinaire au Canada.