jeudi, novembre 21, 2024
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Exposition aux parabènes : les animaux de compagnie ne sont pas épargnés

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Exposition aux parabènes : les animaux de compagnie ne sont pas épargnés

L’exposition des animaux de compagnie, tels que les chiens et les chats, à un large éventail de produits chimiques présents dans leur environnement devient préoccupante, selon des chercheurs américains, de même que l’augmentation concomitante des maladies non infectieuses chez ces animaux. Pourtant, les sources et les voies d’exposition à ces substances sont peu connues chez les animaux de compagnie. Une équipe de scientifiques a donc cherché à en savoir plus, en quantifiant les concentrations de parabènes et de leurs métabolites dans les aliments et les urines de chiens et de chats de l’État de New York. 

 

Les parabènes, en raison de leur activité antibactérienne et antifongique, sont largement utilisés comme conservateurs dans les cosmétiques, les médicaments, mais aussi les aliments ou les produits de nettoyage. L’homme est loin d’être le seul à être exposé aux effets potentiellement nocifs de ces perturbateurs endocriniens. Leur usage très répandu conduit les parabènes, en dépit de l’efficacité des traitements des stations d’épuration des eaux et des déchets, à être présents dans les eaux de surface et dans l’environnement.

Pas étonnant dans ces conditions de trouver des parabènes dans les tissus du corps humain. Une précédente étude, également menée aux États-Unis, montre que la plupart des consommateurs américains présentent des niveaux détectables de parabènes dans leurs urines. De même, dans une autre étude, ces produits chimiques sont aussi retrouvés chez les mammifères marins qui fréquentent les côtes américaines, comme le dauphin et la loutre de mer, ainsi que chez l’ours polaire. Aujourd’hui, une équipe vient de montrer que ces conservateurs s’accumulent également dans l’organisme des chiens et des chats.

Pour cela, les scientifiques ont analysé près d’une soixantaine d’aliments pour animaux de compagnie disponibles dans le commerce, ainsi que des échantillons d’urine recueillis chez une trentaine de chiens et une trentaine de chats dans la région d’Albany (État de New York), afin de déterminer les concentrations de parabènes.

Les parabènes, en particulier le méthyl-parabène (MeP), et leurs métabolites, ont été détectés dans tous les échantillons d’aliments pour animaux et d’urine analysés. Les concentrations moyennes de parabènes totaux dans la nourriture pour chiens (n = 23) étaient de 1 350 ng/g d’aliment, et de 1 550 ng/g dans la nourriture pour chats (n = 35). Les aliments secs contenaient des concentrations de parabènes et de leurs métabolites plus élevées que les aliments humides, et les aliments pour chats des concentrations plus élevées que les aliments pour chiens. Les concentrations moyennes de parabènes totaux détectées dans les urines chez le chien (n = 30) et le chat (n = 30) étaient respectivement de 7 230 ng/ml et de 1 040 ng/ml.

Dans l’alimentation pour animaux comme dans l’urine, les principaux composés sont le MeP pour les parabènes, et l’acide para-hydroxybenzoïque (4-HB) pour les métabolites. Les métabolites représentent environ 99 % des concentrations totales relevées dans les aliments (99,1 %) et dans l’urine (98,9 %).

Bien que le métabolite 4-HB soit naturellement présent dans certaines plantes, la corrélation entre le méthyl-parabène et le 4-HB dans les échantillons prouve qu’ils sont d’origine chimique. En outre, les profils des parabènes et de leurs métabolites présents dans l’urine des chiens et des chats varient. En plus du régime alimentaire, d’autres sources d’exposition ont été identifiées chez le chien, alors que chez le chat, la majorité des expositions sont liées à l’alimentation.

Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer les risques liés à ces substances pour la santé des animaux de compagnie. Des travaux précédents ont notamment montré que les parabènes et leurs métabolites peuvent mimer l’action des œstrogènes chez les animaux.

 

 

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