L’université d’Arizona a reçu une subvention de plus de 6 millions de dollars pour tester l’efficacité d’un vaccin préventif contre le cancer chez le chien. Les chercheurs, après dix ans de travail, ont mis en évidence une cible vaccinale commune à tous les types de cancers canins. Avec une prévalence de 40 % chez certaines races canines, les tumeurs cancéreuses restent la principale cause de mortalité chez le chien. En outre, si le vaccin se révèle efficace chez l’animal, il pourra être testé chez l’homme.
L’essai clinique inclut 800 chiens de compagnie, sains et d’âge moyen, qui recevront soit le nouveau vaccin, baptisé multi-valent frameshift peptide (FSP) vaccine, soit un placebo. Ils resteront chez leur propriétaire et feront l’objet d’un examen clinique semestriel et d’un bilan de santé complet, pendant toute la durée de l’essai. Le développement tumoral étant beaucoup plus rapide chez le chien, l’expérimentation est prévue sur cinq ans, voire moins, alors qu’elle s’étalerait sur quinze à vingt ans chez l’homme.
L’efficacité du vaccin expérimental a déjà été testée avec succès chez la souris, de même que son innocuité pour l’espèce canine. Si son usage vétérinaire se révèle concluant chez le chien, un vaccin avec une composition comparable sera évalué chez l’homme, qui développe des cancers similaires à ceux du chien et dont le système immunitaire réagit de la même manière.
Le succès de cet essai devrait conforter l’utilisation des vaccins FSP pour prévenir les cancers dans les tout premiers stades, et mener au développement d’un vaccin anticancéreux canin, puis dans une seconde phase d’un vaccin humain. Par rapport aux autres vaccins anticancéreux, les vaccins FSP sont particulièrement intéressants car ils peuvent agir contre de nombreux types de cellules cancéreuses. Selon les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer provoque environ 7,9 millions de décès dans le monde chaque année, surtout dans les pays en développement (5,5 millions de morts). Un vaccin préventif serait en outre moins coûteux que les thérapies anticancéreuses actuelles.