Depuis 48 heures, une rumeur faisait état d’une possible décision d’abattre tous les canards et des oies dans les départements touchés par l’influenza aviaire hautement pathogène. Une stratégie qui devait être débattue ce matin, lors d’une réunion avec les professionnels. D’autres mesures, moins drastiques, ont été retenues.
Pas d’abattage préventif mais un vide sanitaire, donc. Et pourtant, cette piste était pressentie depuis la découverte d’un nouveau foyer d’influenza aviaire en dehors de la zone de restriction imposée en décembre dernier. Cela porte à 69 le nombre de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène détectés dans 8 départements du Sud-Ouest.
Les foyers d’infection actuels concernent en majorité des élevages de canards et d’oies. Or, ces palmipèdes restent souvent asymptomatiques, montrant peu de signes cliniques de la maladie. Face à ce constat, l’hypothèse d’une origine domestique, via le maintien à bas bruit de quelques foyers “dormants” de la précédente crise, est désormais privilégiée par rapport à une contamination par la faune sauvage.
Pour le gouvernement français, il s’agit maintenant de stopper la propagation de la maladie pour des raisons sanitaires (une transmission à d’autres volailles est un scénario envisageable), mais aussi de prendre les mesures nécessaires pour rassurer les pays étrangers clients de la filière volailles, en retrouvant le plus rapidement possible le statut indemne de la France.
La Direction générale de l’alimentation (DGAL) a donc exposé sa stratégie en trois points :
- la mise en place durable de mesures de biosécurité dans tous les élevages de volailles du territoire national ;
- l’assainissement de la filière palmipède dans la grande zone Sud-Ouest, par la mise en place de vides sanitaires ;
- la mise en œuvre d’une stratégie de surveillance renforcée dans la zone touchée et dans la zone indemne, dans tous les maillons de la filière.
Ce matin, le Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale (Cnopsav) a choisi d’autres voies :
- aucune nouvelle mise en place de canetons à partir du 18 janvier, ce qui permettra l’assainissement de l’environnement, avec la mise en place de nettoyages-désinfections et de vides sanitaires dans l’ensemble de la zone dès que les élevages n’abriteront plus de palmipèdes ;
- pas d’abattage massif préventif des animaux en cours d’élevage, qui sera donc poursuivi jusqu’à son terme.
Pour le ministère de l’Agriculture, ce nouveau plan de lutte « permettra la remise en place de canetons sains dans des élevages assainis dès la fin du premier semestre 2016. La production pourra ainsi reprendre pour assurer, dans de bonnes conditions, les ventes festives de fin d’année ».
Une fois n’est pas coutume, Stéphane Le Foll a salué au passage l’implication et la forte mobilisation des éleveurs, des vétérinaires, des organisations professionnelles et des services de l’État.
Ce plan sera présenté la semaine prochaine à la Commission européenne.